Information médicale sur l'analgésie péridurale en obstétrique

Information médicale sur l'analgésie péridurale en obstétrique

La péridurale est une technique d’analgésie réalisée par le médecin anesthésiste. Elle est destinée à supprimer ou à diminuer les douleurs de l’accouchement et/ou si besoin, à en faciliter le déroulement. C’est à ce jour la méthode la plus efficace pour contrôler les douleurs de l’accouchement sans risque pour le bébé.

Le principe de la péridurale est de bloquer la transmission des sensations douloureuses au niveau des nerfs provenant de l’utérus, en injectant un anesthésique local à proximité de ces racines nerveuses. Cette injection est réalisée par l’intermédiaire d’un tuyau très fin (cathéter) introduit dans le dos à l’aide d’une aiguille spéciale. Le cathéter seul reste en place pendant toute la durée de l’accouchement et permet d’injecter du produit anesthésique dans l’espace péridural jusqu’à la naissance.


 

Quels sont les avantages de l’analgésie péridurale?

  • Le premier avantage de la péridurale est la suppression de la douleur des contractions sans altération de la conscience, ni modification du déroulement de l’accouchement.
  • La péridurale assure une bonne stabilité des fonctions vitales, bénéfique pour la mère et l’enfant. En outre, s’il est nécessaire de pratiquer une césarienne, une ventouse ou toute autre intervention, le cathéter permettra de rapidement endormir le site de l’opération et d’éviter dans de nombreux cas le recours à une anesthésie générale qui représente toujours un risque supplémentaire pour la mère et l’enfant.
     

La consultation péridurale

Une consultation devra être réalisée dans la mesure du possible par un médecin anesthésiste dans le courant des quatre dernières semaines avant l’accouchement. Cette consultation permettra d’avoir un examen complet et de pratiquer, si besoin, une péridurale ou une anesthésie générale en situation d’urgence dans de bonnes conditions de sécurité. Elle vous permettra également de poser toutes vos questions.

Il peut arriver, en fonction de votre état de santé ou des résultats de la prise de sang, que la péridurale ne puisse pas être effectuée au moment de l’accouchement. Le choix définitif et la réalisation de l’acte relèvent de la décision du médecin et de sa disponibilité. En effet, en situation de garde, le médecin peut être sollicité par une autre urgence et la réalisation de la péridurale peut dans ces circonstances être retardée.


 

Les contre-indications de l’analgésie péridurale

Elles sont nombreuses, mais sans appel :

  • Les troubles de la coagulation du sang, une baisse des plaquettes ou la prise de médicaments perturbants la coagulation (anti-coagulant, aspirine…). Si ces traitements sont arrêtés suffisamment longtemps avant votre accouchement, vous pourrez bénéficier d’une péridurale.
  • Une infection de la peau au niveau du dos.
  • Une fièvre.
  • Une allergie aux anesthésiques locaux.
  • Les contre-indications neurologiques sont rares (certaines maladies neurologiques chroniques, antécédents de méningite récente…). Une hernie discale, une sciatique, une scoliose ne sont pas des contre-indications absolues.
     

Les inconvénients de l’analgésie péridurale

Ils peuvent exister même si vous avez été surveillée attentivement, et si le médecin anesthésiste a pris toutes les précautions pour éviter : 

  • Pendant l’analgésie péridurale, des sensations de jambes lourdes ou de fourmillements peuvent s’observer. Cette diminution de mobilité est quasi inexistante avec les doses et les produits actuellement utilisés. Notre objectif est en effet de vous soulager tout en gardant un maximum de mobilité et une participation la plus active et naturelle possible de votre part à l’accouchement.
  • Au moment de la sortie du bébé, l’envie de pousser peut être diminuée et il faudra vous laisser guider par la sage-femme.
  • Une difficulté transitoire pour uriner est fréquente lors de l’accouchement et peut nécessiter un sondage évacuateur de la vessie sans laisser de sonde en place.
  • Une légère baisse transitoire de la tension artérielle peut survenir. Ceci est prévenu en surveillant votre tension régulièrement et en évitant de vous laisser couchée à plat sur le dos.
  • Certains médicaments utilisés peuvent rarement et de façon transitoire donner une légère sensation de vertige, des nausées, tremblements ou des démangeaisons.

Un traitement spécifique permettra d’atténuer ces inconvénients, voire de les supprimer.


Les risques de l’analgésie péridurale

  • Des douleurs au dos peuvent rarement persister un jour ou deux après l’accouchement, mais elles sont souvent minimes et sans gravité. Ces douleurs dorsales peuvent également avoir d’autres causes ( effort pendant l’accouchement, modification de la statique vertébrales, mauvaise position sur la table d’accouchement …)
  • Exceptionnellement, des maux de tête majorés par la position debout peuvent apparaître après l’accouchement. Le cas échéant, leur traitement spécifique vous sera expliqué.
  • Des complications plus graves : convulsions, arrêt cardiaque, paralysie ou perte plus ou moins étendue des sensations, sont extrêmement rares. Quelques cas sont décrits dans la littérature alors que dans centaines de milliers d’anesthésies péridurales sont réalisées chaque année.
     

La péridurale est-elle dangereuse pour le bébé?

Les produits utilisés sont sans danger pour votre bébé, car ils traversent peu la barrière placentaire.

En outre, l’analgésie peut lui éviter les risques liés à l’anesthésie générale lors d’une décision de césarienne en urgence.
 

Quand peut-on mettre en place la péridurale?

Dès que le travail est commencé et que les contractions deviennent difficiles à supporter, vous pouvez bénéficier de l’analgésie péridurale.

L’obstétricien et/ou la sage-femme décideront du meilleur moment de la pose. En cas de travail déjà bien avancé, vous pourrez encore bénéficier d’une analgésie péridurale si votre accouchement n’est pas estimé trop rapide par l’un d’entre eux.

 

Comment réalise-t-on et surveille-t-on l’analgésie péridurale?

Durant l’analgésie péridurale, vous serez prise en charge par une équipe comportant le médecin anesthésiste, la sage-femme et un(e) infirmier(ère) anesthésiste : 

  • Vous serez installée en position assise ou couchée sur le côté.
  • Vous devrez rester clame et immobile pendant la pose de la péridurale, pour faciliter le travail du médecin anesthésiste et surtout diminuer le risque de complications. Il est également préférable de prévenir l’arrivée d’une contraction, ce qui permettra d’interrompre la procédure pendant la contraction.
  • Le médecin désinfectera soigneusement votre dos, repérera l’espace entre deux vertèbres lombaires et pratiquera une anesthésie locale avec une très fine aiguille afin de rendre la pose de la péridurale très peu douloureuse.
  • Une fois l’espace péridural repéré, un cathéter sera introduit dans l’espace péridural et restera seul en place.
  • Vous serez soulagée dans les 10 à 15 minutes qui suivent la pose de la péridurale.

Après la mise en place de la péridurale, votre tension et votre pouls seront surveillés régulièrement en parallèle de la surveillance du cœur du bébé et des contractions. Les conditions actuelles de surveillance permettent de dépister rapidement des anomalies et de les traiter.


Existe-il des échecs de l’analgésie péridurale?

Parfois, même si le médecin anesthésiste est très entraîné, la péridurale peut-être impossible à réaliser. Ces échecs sont le plus souvent liés à une obésité ou à une anomalie de la colonne vertébrale.

Même avec une péridurale correctement posée, le soulagement peut être incomplet ou latéralisé (absence d’effet d’un côté du ventre). Ces imperfections peuvent être atténuées ou corrigées, une nouvelle ponction peut dans de rares cas s’avérée nécessaire.


Après l’accouchement:

Le retrait de cathéter (totalement indolore) sera fait en salle de naissance par la sage-femme.

Après les deux heures de surveillance en salle d’accouchement, vous serez conduite dans votre chambre où votre premier lever sera obligatoirement accompagné.

 

Quelles sont les situations où la péridurale est actuellement conseillée?

  • Le travail dirigé ou déclenché.
  • Les situations à haut risque de césarienne en urgence : présentation du siège, antécédent de césarienne, grossesse multiples ( jumeaux ).
  • Antécédents d’extraction instrumentale du bébé par forceps ou ventouse.
  • Enfant prématuré ou trop petit pour l’âge de la grossesse.
  • Mère présentant une malformation cardiaque.
  • Mère présentant une hypertension artérielle, de l’asthme, des allergies multiples, des antécédents d’épilepsie, de spasmophilie ou de tétanie, ou des antécédents de décollement de rétine.
     

Conclusion

Dans nos pays, le choix de l’analgésie péridurale ou non pour l’accouchement relève actuellement de la maman elle-même, c’est elle qui décide du contrôle de sa douleur tout en respectant les limites et les contre-indications qui peuvent être données par les médecins concernés.

Nous espérons que ce document aura permis de vous éclairer sur l’analgésie péridurale, ses avantages et ses modalités de réalisation et qu’il aura répondu à certaines de vos interrogations sur le sujet.

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