La chirurgie oncologique au CHL

De par l’expertise de son équipe de chirurgiens, de par son plateau technique de très haut niveau (Robot Da Vinci,...), et de par la prédominance de la recherche et de l’innovation, le CHL est aujourd’hui un acteur majeur de la chirurgie oncologique au niveau national et international.

Au sein du CHL Kriibszentrum, la chirurgie oncologique fait partie intégrante de la prise en charge thérapeutique qui est proposée aux patients atteints de cancer. Pour rappel, le Kriibszentrum est un centre de diagnostic, de traitement et de suivi de pointe qui a pour vocation de traiter, encadrer, entourer et soutenir les patients qui nous font confiance pour notre prise en charge.

Au CHL Kriibszentrum, les patients atteints d’un cancer sont pris en charge par toute une équipe pluridisci- plinaire : chirurgiens, oncologues médicaux, médecins spécialistes, radio-oncologues, infirmières, physiothérapeutes, ergothérapeutes, psychologues, orthophonistes, assistants sociaux, diététiciens, etc.

L’activité chirurgicale au Kriibszentrum du CHL s’applique à différents domaines de l’oncologie :

  • les cancers digestifs (colon, rectum, estomac, pancréas...),
  • la sénologie (cancer du sein) et la reconstruction immédiate,
  • les cancers gynécologiques,
  • les cancers ORL,
  • les sarcomes et les tumeurs mésenchymateuses (tissus mous),
  • les mélanomes,
  • les cancers pulmonaires,
  • les cancers urologiques (vessie, prostate, rein...), les cancers au cerveau et à la moelle épinière.


QU’EST-CE QUE LA CHIRURGIE ONCOLOGIQUE ?

La chirurgie oncologique est la forme la plus ancienne de traitement contre le cancer, et a été utilisée pendant de nombreuses années pour traiter uniquement les tumeurs solides. Aujourd’hui encore, la chirurgie reste une composante majeure du traitement de nombreux cancers tels que les cancers du sein, les cancers gynécologiques, les sarcomes... Dans la majorité des cas, une résection complète de la tumeur maligne offre les meilleures chances de guérison aux patients, en particulier lorsqu’il n’y a pas de métastases. De la qualité et de la précision de la chirurgie dépend le pronostic ultérieur de la maladie.

Le type de chirurgie réalisée (complète ou partielle) dépend essentiellement du type de cancer, de sa localisation et de son étendue. Le chirurgien doit également tenir compte de l’état de santé du patient avant d’opérer.


LES TYPES DE CHIRURGIE UTILISÉS EN ONCOLOGIE :

  • La chirurgie de staging ou de stadification :

Ce type de chirurgie permet de diagnostiquer et d’évaluer l’étendue du cancer. Le stade clinique de la maladie est établi grâce aux résultats des examens d’imagerie et des analyses anatomo-pathologiques (après biopsie).

  • La chirurgie curative :

Cette forme de chirurgie oncologique vise à retirer la tumeur lorsque la maladie est localisée, les ganglions lymphatiques situés à proximité de la tumeur et, dans certains cas, les éventuelles métastases issues de la tumeur. Plusieurs interventions chirurgicales sont parfois nécessaires à plusieurs semaines d'intervalle. La chirurgie curative peut être employée seule ou en association avec de la chimiothérapie ou de la radiothérapie.

  • La chirurgie palliative :

Cette forme de chirurgie s’utilise dans la prise en charge des cas de cancers qui sont découverts à un stade avancé. La chirurgie palliative n’est pas employée à visée curative. Elle s’avère cependant très efficace pour soulager l’inconfort et la douleur du patient, voire aussi corriger d’autres symptômes en lien avec l’atteinte cancéreuse et/ou les traitements anticancéreux.

  • La chirurgie réparatrice et reconstructrice (après une chirurgie curative ou un autre type de chirurgie) :

Dans le cadre du cancer du sein, la reconstruction peut avoir lieu immédiatement après le retrait de la tumeur (reconstruction immédiate), ou quelques semaines à quelques mois plus tard (reconstruction différée).


LA CHIRURGIE ASSOCIÉE À D’AUTRES TRAITEMENTS :

Dans le cadre d’un plan de traitement, il est possible d’associer la chirurgie à d'autres traitements du cancer, comme la chimiothérapie, la radiothérapie et/ou l'immunothérapie pour améliorer leur efficacité. Ces traitements peuvent être employés avant la chirurgie afin de diminuer la taille de la tumeur et donc en faciliter le retrait chirurgical, ils sont alors appelés « néo-adjuvants ». On peut également y avoir recours après la chirurgie dans le but d'éliminer les cellules cancéreuses qui seraient encore présentes dans l'organisme après l'opération chirurgicale, ils sont alors appelés « adjuvants".

Au sein du CHL Kriibszentrum, les stratégies thérapeutiques sont discutées en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), ceci afin de garantir au patient un traitement reposant sur les dernières guidelines et connaissances scientifiques. Plusieurs RCP sont organisées selon les types de pathologies (RCP digestive, RCP tumeur cérébrale, RCP urologique...) en collaboration avec les médecins spécialistes de l'organe, oncologues, chirurgiens et radiothérapeutes.


LA CHIRURGIE ROBOTIQUE AU CŒUR DE LA PRISE EN CHARGE ONCOLOGIQUE AU CHL

Le CHL utilise depuis le mois de mai 2018 le robot chirur- gical « Da Vinci » Xi (de la société Intuitive Surgical) de dernière génération. Cet équipement de pointe exécute les ordres du chirurgien qui dirige les opérations à partir d’une console lui fournissant les images 3D magnifiées du champ opératoire. Pour le CHL, cet équipement novateur s’inscrit dans une stratégie d’excellence thérapeutique, afin d’apporter le plus grand bénéfice aux patients par le biais de la chirurgie mini-invasive.

Le robot Da Vinci Xi présente de nombreux avantages pour le patient. On peut citer : récupération plus rapide, chirurgie moins invasive, diminution des complications post-opératoires.

Au CHL, la chirurgie robotique est utilisée avec succès dans différents domaines de l’oncologie :

  • En chirurgie gynécologique, pour les hystérectomies
  • En chirurgie urologique, pour les résections de prostate, les néphrectomies totales ou partielles
  • En chirurgie viscérale, pour les hépatectomies, les duodénopancréatectomies, les colectomies
  • En chirurgie thoracique, pour les lobectomies pulmonaires

Notre expérience nous a montré que la chirurgie mini-invasive par voie robotique permettait un meilleur curage ganglionnaire et une diminution des complications postopératoires.


LA CHIRURGIE AMBULATOIRE EN ONCOLOGIE

La prise en charge ambulatoire tend à se développer de plus en plus dans notre hôpital, y compris pour le traitement chirurgical des cancers. Ce type de prise en charge permet aux patients d’entrer le matin à l’hôpital et de sortir le soir même. Les patients sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire qui travaille en étroite collaboration avec le réseau de soins de ville, le médecin traitant et des médecins spécialistes. Les indications de la prise en charge ambulatoire en oncologie sont : 

  • la chirurgie des cancers du sein qui peut être parfois associée à une radiothérapie peropératoire,
  • l’exérèse de tumeurs cutanées

Photo du Dr Edoardo Rosso

Dr Edoardo Rosso:

« Le nombre de patients atteints du cancer du pancréas est en constante augmentation. Selon les statistiques, d’ici 2030, le cancer du pancréas sera la 3e cause de décès liés au cancer dans le monde. Cela s’explique par le fait que le cancer du pancréas reste étroitement lié à l’hygiène de vie, en particulier au surpoids/obésité et au tabagisme.

La chirurgie reste le traitement de référence dans le cancer du pancréas. Si, il y a quelques années encore, la chirurgie était utilisée de manière exclusive, elle est aujourd’hui de plus en plus associée à des traitements complémentaires tels que la chimiothérapie, la radio- thérapie ou encore l’immunothérapie. 

Le CHL a la chance de regrouper toutes les spécialités, compétences et expériences nécessaires pour assurer un traitement sûr et efficace aux patients atteints d’un cancer du pancréas. Le CHL regroupe en effet toute une équipe spécialisée dans la prise en charge dia- gnostique et thérapeutique du cancer du pancréas (oncologues, médecine nucléaire, radiologie, radiolo- gie interventionnelle, chirurgiens spécialistes dans la chirurgie du foie et du pancréas, réanimation, Centre de Traitement de la Douleur, etc.). Au CHL, les patients ont ainsi la garantie de bénéficier d’un parcours com- plet de prise en charge du cancer du pancréas.

L’équipe de Chirurgie Générale Viscérale du Centre Hospitalier de Luxembourg utilise différentes techniques chirurgicales, allant de la plus ancienne (laparotomie) à la plus innovante (chirurgie robotique avec le robot Da Vinci). 

La chirurgie du pancréas est une chirurgie lourde et complexe qui peut parfois entrainer des complications postopératoires majeures. Avoir un bon état général est donc un critère important d’opérabilité. Des programmes de préhabilitation basés sur une approche multimodale (renutrition intensive, réhabilita- tion physique et soutien psychologique) ont été mis en place au CHL. Ces programmes ont pour objectif de préparer le patient à la chirurgie ou à la chimiothérapie néo-adjuvante avant chirurgie en vue d’améliorer sa récupération fonctionnelle et réduire la morbidité post-opératoire. Le programme de réhabilitation des patients prévoit également une réhabilitation à domicile ainsi qu’une réhabilitation sur le long cours. » 

 

Dr Xavier Mathieu:

« Au Luxembourg, environ 200 nouveaux cas de cancers du poumon sont diagnostiqués chaque année. Les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes. En cas de suspicion d’un cancer pulmonaire, le stade de la maladie est défini en fonction de plusieurs critères (taille de la tumeur, degré d’extension,...), et il est décidé si le patient rentre dans les conditions d’opérabilité. En fonction des résultats, l’ensemble de l'équipe thérapeutique décidera, lors de réunions de concertation multidisciplinaire, le type de traitement (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie) le plus adapté à chaque patient.

La chirurgie thoracique garde un rôle central dans la prise en charge thérapeutique du cancer du poumon. Elle est envisagée dans environ un tiers des cas, avec un niveau élevé de performance puisque le taux de guérison peut atteindre 80 %. 

La tendance aujourd’hui, y compris au CHL, est de pratiquer de la chirurgie mini-invasive pour la réalisation des lobectomies (à la place des thoracotomies souvent employées par le passé) dans le but de prévenir au maximum les traumatismes chez le patient et de favoriser une meilleure récupération physique de celui-ci. La chirurgie robotique par le Da Vinci augmente considérablement la précision du geste technique et facilite l’accès du chirurgien aux profondeurs de la cage thoracique.

Au CHL, une vigilance accrue est donnée au suivi post-opératoire des patients atteints d’un cancer au poumon. Ce suivi post-opératoire consiste en :

  • un suivi des complications postopératoires (infection, risque hémorragique...),
  • un suivi fonctionnel (lié à l’intervention elle-même) pour s’assurer de la cicatrisation ou encore de la stabilisation de la fonction respiratoire,
  • un suivi oncologique (examens médicaux réguliers, scanners annuels,...) d’une durée de 5 ans,
  • un suivi thérapeutique, si le patient doit bénéficier d’un traitement complémentaire (chimiothérapie, radiothérapie ou immunothérapie). »

Dr Fleur Story:

« Le cancer de la prostate est le cancer le  plus fréquent chez l’homme. Il survient le plus souvent vers l’âge de 70 ans. Au cours des dix dernières années, la prise en charge diagnostique et thérapeutique du cancer de la prostate a fortement évolué. La priorité des équipes médico-soignantes est de proposer une prise en charge curative et d’apporter une meilleure qualité de vie au patient.

Comme pour toute pathologie néoplasique, le patient est pris en charge par une équipe pluridisciplinaire. Dans un premier temps, le patient est vu en consultation chez l’urologue pour faire un dosage de la PSA (antigène prostatique spécifique) au moyen d’une prise de sang. Selon les données cliniques et biolo- giques obtenues, l’urologue prend la décision de réaliser ou non une IRM de la prostate, avec l’aide du radiologue. En fonction des résultats de cette IRM, une biopsie peut être réalisée par l’urologue lui-même. Lorsque le diagnostic est confirmé, chaque cas cli- nique est ensuite discuté en réunions de concertation pluridisciplinaire (chirurgiens urologues, radiologues, radiothérapeutes, oncologues). La prise en charge thérapeutique est ensuite personnalisée en fonction de chaque patient.

Après la pose du diagnostic, la réalisation d’un bilan d’extension permettra de confirmer l’absence de métastases. Face à une maladie localisée, une prise en charge chirurgicale par prostatectomie radicale peut être proposée au patient. La prostatectomie radicale peut soit être envisagée comme traitement unique, soit elle peut faire partie d’un traitement multimodal (associer la prostatectomie radicale à de la radiothérapie, ou/et de l’hormonothérapie, ou une prise en charge oncologique par chimiothérapie).

Dans le cadre de la prostatectomie radicale, nos équipes de chirurgiens urologiques utilisent principalement au CHL la voie d’abord robotique. Les avantages d’une coelioscopie assistée au robot Da Vinci :

  • dissection plus fine et plus précise,
  • récupération postopératoire plus rapide et retour précoce à domicile.

La surveillance des complications postopératoires, liée à la prise en charge chirurgicale du cancer de la prostate, est l’une des priorités de l’équipe médico-soignante. Il en existe deux principales :

  • l’incontinence urinaire, se manifestant par des fuites urinaires en post-opératoire, et qui peut être traitée de façon efficace par rééducation périnéale,
  • la dysfonction érectile, traitée par traitement pharmacologique ou par sexothérapie. »

 

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