SESSION SCIENTIFIQUE - Période d’incubation, sévérité et symptômes du Covid-19

SESSION SCIENTIFIQUE - Période d’incubation, sévérité et symptômes du Covid-19

Combien de temps peut-il se passer entre le moment où l’on est infecté et les premiers symptômes du Covid-19 ? Quels sont ces symptômes et quels peuvent être leur sévérité ? Vous trouverez quelques éléments de réponses et de réflexion ainsi que des liens vers les articles scientifiques pertinents à lire ici.

Période d’incubation

La durée d’incubation est  le temps écoulé entre l’infection par le virus  et l’apparition des premiers symptômes. La majorité des patients présenterait une période d'incubation pouvant aller de 1 à 14 jours (WHO China Joint Mission on Coronavirus Disease 2019 [1]) avec une médiane de 5 à 6 jours (ce qui signifie que 50% des patients déclenchent des symptômes plus tôt et 50 % plus tardivement). On estime que cette période d’incubation peut varier de 0 à 24 jours au maximum.

 

Sévérité de la maladie

La plupart des personnes infectées par le SRAS-Cov-2 développent peu de signes de la maladie. Sur 44672 cas étudiés en Chine [2], on a estimé la distribution de la sévérité de la maladie comme suit :

Ces données sont uniquement basées sur des patients pour lesquels le diagnostic du Covid-19 a pu être établi. L’information sur la sévérité était manquante dans 0,6% des cas.

 

Symptômes

La fièvre et la toux sèche sont les signes prédominants du Covid-19 bien qu’ils ne soient pas systématiques (voir tableau ci-dessous). Fang et al [4] ont montré dans leur revue systématique de la littérature que seulement 63% des patients présentaient une fièvre à l’apparition des symptômes mais que 83% avaient ont eu de la fièvre à un moment donné lors de leur maladie. La fièvre n’est donc pas toujours le premier signe du Covid-19. Chez l’enfant, elle semble moins présente que chez l’adulte (44% des enfants, 93% des adultes), tout comme la toux (22% des enfants, 63% des adultes) [6]. En ce qui concerne la gêne respiratoire, les données sont très variables. Rodriguez-Morales et al. [6] rapportent que l’on peut être confiant à 95% que le pourcentage de patient concerné par une gêne respiratoire est situé entre 10,9 et 80,4%. Une telle variabilité pourrait venir d’un biais de patients (étudiés à différent stade de la maladie / avec des symptômes plus ou moins avancés) où d’un biais de définition (si tout le monde ne « mesure » pas ce symptôme de la même façon).   

D’autres symptômes comme la perte de l’odorat et du goût ne sont pas à exclure. Une équipe de Milan a pu montrer que 31 patients sur 59 (50%) présentaient une perte d’odorat et/ou de goût [7]. Plus de données sont attendues pour pouvoir définir un pourcentage plus exact du nombre de patients concernés par l’un de ces symptômes.

 

Publications scientifiques pertinentes :