Cancer du système digestif

Cancer du système digestif

Prise en charge du cancer du système digestif au CHL

Les cancers du système digestif (œsophage, estomac, intestin, pancréas, foie) sont fréquents et concernent 423 nouveaux cas au Luxembourg en 2013, soit 20 % de tous les  cancers (rapport annuel 2013 du registre morphologique des tumeurs).

Deux tiers de ces cancers  touchent  le gros intestin (côlon et rectum) justifiant de par leur nombre un « Daarmkriibszenter ».

 

 

Le cancer du côlon est longtemps cliniquement silencieux et ne cause pas de plaintes. Devenu symptomatique (saignement, troubles du transit intestinal, etc.) le cancer colique se trouve  généralement à un stade avancé avec des chances de guérison réduites. Ainsi a côté de la chirurgie, des traitements complémentaires sont nécessaires pour offrir les meilleures chances de guérison. 

Pour chaque patient, le traitement optimal est ainsi défini par une équipe de concertation pluridisciplinaire (RCP) du « Daarmkriibszenter ». 

Les devoirs d’un « Daarmkriibszenter » vont  bien au-delà du simple traitement du cancer et se justifient aussi de par son caractère préventif du cancer du côlon. En effet, la majorité des cancers coliques se développe à partir d’une excroissance bénigne de la paroi colique (=adénome) qui ne cause pas de plaintes. Heureusement la transformation d’un adénome en cancer met en moyenne 10 ans ce qui laisse de la place à leur détection. Ces adénomes peuvent être facilement détectés et enlevés lors d’un examen endoscopique de dépistage (= coloscopie) et permettant une vraie prévention du cancer colo-rectal. Une fois le polype enlevé par une résection endoscopique lors de la coloscopie, le risque de développer un cancer du côlon  est quasi nul. Mettre l’accent sur la prévention est donc essentiel pour un « Daarmkriibszenter » comme le dit le vieux proverbe: «mieux vaut prévenir que guérir». Aujourd’hui une coloscopie dite de dépistage réalisée à 55 ans est le meilleur moyen de lutter contre le cancer du côlon en prévenant son développement.

Le service de gastroentérologie du CHL dispose d’un équipement endoscopique de pointe avec une résolution d’image de haute définition pour répondre aux critères exigeants à la réalisation de ces examens de dépistage. De plus, en étroite collaboration avec le service d’anesthésie, cet examen peut être réalisé sous sédation profonde dans le meilleur confort possible pour les patients qui ont peur de cet examen.

Les médecins du service sont également agréés par le Ministère de la Santé pour réaliser les examens de dépistage dans le cadre du programme de dépistage du cancer colorectal par recherche de sang occulte dans les selles (FIT test). Ce test est simple à réaliser. L’analyse d’un échantillon de selles permet de détecter une minime quantité de sang présente dans les selles. Si ce test s’avère positif un examen endoscopique (= coloscopie) est nécessaire afin de clarifier la source de saignement. Ce saignement peut avoir de multiples causes et entre autre aussi être dû à un cancer ou un polype responsable de traces de sang invisibles à l’œil dans les selles. Comme le patient ne présente pas encore de plaintes en cas de cancer il s’agit généralement d’un stade précoce et les chances de guérison sont de l’ordre de 90% par la simple chirurgie sans avoir recours à des traitements complémentaires lourds par radio- ou chimiothérapie.

Aujourd’hui, la prise en charge des cancers coliques est interdisciplinaire. Généralement, le premier contact se fait avec un gastroentérologue soit par consultation directe pour plaintes digestives, soit par l’intermédiaire de son médecin de confiance pour bilan complémentaire notamment en cas de perturbation du bilan sanguin (p. ex anémie). De plus en plus de personnes profitent de l’offre à réaliser une coloscopie préventive (= de dépistage).

En cas de cancer du côlon, si le patient le désire, le gastroentérologue prend en charge le bilan d’extension de la tumeur et l’évaluation de l’opérabilité. Si ce bilan retient une tumeur opérable sans arguments pour une dissémination à distance  (ce qui est heureusement le plus souvent le cas), le patient est adressé directement au chirurgien de confiance du patient. Dans certains cas, même une résection endoscopique à visée curative peut être proposée. Pour les autres cas restants, la nécessité d’un traitement complémentaire avant chirurgie est définie en réunion de concertation interdisciplinaire (p.ex chimiothérapie +/- radiothérapie, traitement d’embolisation radiologique, etc).

Après l’opération, la pièce de résection est examinée au Laboratoire National de Santé et le cas est discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) pour définir si un traitement complémentaire est nécessaire. Ceci est surtout le cas pour un cancer avec une atteinte des ganglions lymphatiques enlevés avec la tumeur lors de l’intervention chirurgicale. L’oncologue prend alors en charge le patient pour la réalisation de ce traitement complémentaire par chimiothérapie. Une fois le traitement initial terminé, le patient nécessite un suivi régulier pour confirmer la guérison et détecter le cas échéant une récidive tumorale respectivement des métastases. Ce suivi (avec des examens radiologiques et endoscopiques ainsi que des analyses sanguines) peut être assuré suivant le désir du patient soit par l’oncologue, soit par le gastroentérologue.

 

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