En attendant mon bébé, quelle place laisser à ma sexualité?

En attendant mon bébé, quelle place laisser à ma sexualité?

La sexualité durant la grossesse est peut-être un sujet délicat dont vous parlez peu. Ce dépliant vous propose de répondre à certaines de vos questions. Ce dernier vous apportera des réponses simples aux interrogations les plus courantes rencontrées par les femmes enceintes au sujet de leur intimité. Si des explications complémentaires vous semblent nécessaires, n’hésitez pas à en parler avec votre gynécologue.

Les modifications du corps au cours de la grossesse 

L’utérus

L’utérus est un muscle qui grossit tout au long de la grossesse pour atteindre jusqu’à 30 fois son volume initial. Au fur et à mesure de la grossesse, il comprime les organes voisins (intestins, estomac, vessie), provoquant parfois reflux gastrique, constipation ou envie fréquente d’aller uriner.

Le vagin

Le vagin se rétrécit durant la grossesse à cause de l’afflux de sang : cela permet pendant les rapports sexuels une meilleure sensation du sexe du partenaire.

La vulve

Les petites lèvres peuvent se violacer, le clitoris augmenter de volume et être plus sensible, et les pertes blanches vaginales plus abondantes. La lubrification vaginale est augmentée par l’imbibition hormonale, même en dehors du désir sexuel. Vous pouvez néanmoins vivre des périodes de sécheresse vaginale où la pénétration peut devenir moins agréable. L’utilisation d’un lubrifiant à base d’eau suffit à y remédier. 

Les seins

Les seins augmentent de volume, deviennent plus lourds et plus sensibles. Il faut en tenir compte lors des caresses et dans le choix des positions sexuelles. Les aréoles deviennent plus foncées et s’élargissent. Le réseau veineux apparaît à la surface de la peau.

 

Le premier trimestre

La femme enceinte vit de profonds changements dans son corps et dans sa tête durant ce premier trimestre. Nausées, vomissements, tension mammaire, fatigue, essoufflement, … peuvent entraîner une baisse du désir, mais rien n’est systématique.
Au niveau psychologique, la crainte d’une fausse couche ou d’une infection vaginale peut aussi ralentir la libido.
Les femmes préfèreront donc souvent la tendresse et les câlins à l’acte sexuel durant ce premier trimestre. 
Elles sont plus dans le besoin d’attention que de sexualité et il y a dans l’ensemble une diminution de la fréquence des rapports sexuels.

Le second trimestre

Le désir est variable à ce stade. Du point de vue physique, le ventre s’arrondit mais n’est pas encore gênant. La femme se sent généralement bien dans son corps (belle peau, cheveux lumineux, seins plus volumineux). Les symptômes désagréables du début de la grossesse ont disparu même si la future maman peut commencer à souffrir à ce stade de constipation, d’une capacité vésicale moindre, de douleurs ligamentaires,… Au niveau vaginal, l’afflux de sang dans les veines pelviennes entraîne un engorgement du bas ventre provoquant une congestion permanente du sexe. Certaines femmes pourraient découvrir leur premier orgasme vaginal durant cette période.
Le risque de fausse couche est derrière soi, le bébé commence à bouger sans encore trop déranger, la future mère s’affirme dans son rôle de femme.
Lorsque le ventre commence à s’arrondir, le bébé à bouger, le compagnon peut parfois ne plus voir le corps de sa compagne comme un objet de désir et se sentir isolé dans cette aventure de la grossesse. La future maman peut également se sentir moins désirable. Les futurs parents doivent se faire plaisir par leur sexualité mais également par leur complicité. Le dialogue dans le couple permettra en cas de difficultés de maintenir une entente conjugale harmonieuse.

Le troisième trimestre

Le troisième trimestre est souvent associé à une baisse de désir sexuel. L’arrivée imminente du bébé monopolise l’attention. Au niveau physique, les maux de la fin de la grossesse sont nombreux : jambes lourdes, ventre proéminent, douleurs dorsales, fatigue, hémorroïdes, reflux gastrique, crampes utérines, modifications esthétiques …
Le ventre de plus en plus imposant rend la sexualité plus inconfortable. Favoriser les gestes tendres, les baisers, les massages, les câlins,… permet de maintenir un dialogue intime dans le couple. Chaque membre du couple doit se montrer compréhensif et sécurisant.

Les positions sexuelles

Tant que le ventre n’est pas trop proéminent, toutes les positions sont possibles. Le compagnon doit juste faire attention de ne pas peser de tout son poids sur le ventre de sa partenaire.
Quand le ventre commence à gêner les rapports, trouvez une position qui libère votre ventre et évitez les pénétrations trop profondes.
En voici quelques illustrations. Avec un peu de bon sens et de l’imagination, vous arriverez à trouver les positions les plus confortables pour vous.

Les contre-indications 

Lorsqu’une grossesse se déroule normalement, l’activité sexuelle peut être poursuivie normalement.
Cependant, il existe certaines contre-indications aux pénétrations sexuelles : antécédent d’accouchement prématuré, menace d’accouchement prématuré, rupture prématurée de la poche des eaux, écoulement sanguin inexpliqué, placenta bas inséré ou praevia, grossesse multiple, antécédents répétitifs de fausse couche, partenaire porteur d’une maladie sexuellement transmissible.
Si les rapports sexuels devaient vous être interdits, votre gynécologue vous en informera. Même si les rapports sexuels vous sont interdits pour une raison médicale, la sexualité ne se réduit pas à la pénétration!
Si vous-même avez un doute, n’hésitez pas à faire part de vos préoccupations aux professionnels qui suivent votre grossesse. Ils ne sont pas là pour vous juger mais pour vous renseigner et vous permettre de vivre une grossesse épanouie.

Bon à savoir 

  • Les rapports sexuels n’entraînent pas de fausses couches, celles-ci étant généralement dues à une anomalie dans le développement de l’embryon.
  • Le sexe du partenaire ne peut pas entrer en contact avec le foetus. Le futur bébé ne peut donc pas être touché, écrasé, blessé. Il est à l’abri dans l’utérus, protégé par le col et le liquide amniotique. A l’inverse, le futur père ne risque absolument pas de se faire « mordre » par son enfant.
  • L’orgasme (par la production d’ocytocines) et le sperme (par la présence de prostaglandines) peuvent provoquer des contractions de l’utérus. Cela ne peut néanmoins pas provoquer l’accouchement prématuré dans le cadre d’une grossesse normale.
  • L’orgasme ne dérange pas le bébé. S’il bouge durant les rapports sexuels, c’est parce qu’il est stimulé par vos mouvements. Le foetus peut réagir à l’état de bien-être de sa mère, en se manifestant. Il n’est absolument pas en souffrance.
  • Si les rapports sexuels ne sont plus confortables, la tendresse, le dialogue et le maintien d’une intimité (caresses, câlins, massages, moments de tendresse, jeux sexuels, masturbations mutuelles…) sont quant à eux primordiaux. Ceci ne nuit en rien à votre foetus et sera profitable au bon équilibre du couple après l’arrivée de l’enfant.
  • N’hésitez pas à consulter en cas de signes anormaux (brûlure, saignements, écoulement vaginal anormal).
  • En cas de risque de développer une maladie sexuellement  transmissible, utilisez un préservatif.

Contact

Secrétariat Maternité 
Tél : +352 4411-3230 (de 8h00 à 18h00)
Une sexologue clinicienne qualifiée est disponible à la Maternité pour répondre à vos interrogations. 
Pour prendre rendez-vous, veuillez téléphoner au secrétariat de gynécologie au 4411 3230 de 9h00 à 17h00.

 

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