Embolisation des articulations douloureuses : une approche innovante en radiologie interventionnelle

Embolisation des articulations douloureuses : une approche innovante en radiologie interventionnelle

Pour traiter certaines affections articulaires douloureuses chroniques, le CHL adopte une approche innovante en radiologie interventionnelle

L’embolisation des articulations douloureuses émerge aujourd’hui comme une solution prometteuse dans le traitement de certaines pathologies articulaires, en particulier celles touchant l'épaule, le coude et le genou.

Le CHL applique avec succès cette technique de radiologie interventionnelle pour soulager diverses affections chroniques telles que les périarthrites scapulo-humérales, les épicondylites, ainsi que les arthroses du genou (à l’exception des cas d'arthrite d'origine infectieuse ou inflammatoire).

Le but de cette intervention est de rompre le cercle vicieux inflammation-néovascularisation, générateur notamment des douleurs. La technique vise à éliminer les micro-vaisseaux anormaux qui prolifèrent en réponse à l'inflammation, tout en préservant l'artère porteuse afin d'éviter tout risque de nécrose.

Photo dune ATM de radiologie prépare le matériel

Indications et critères de sélection

L'embolisation des articulations douloureuses est envisagée lorsque les traitements médicaux standards ne sont plus efficaces et que la chirurgie n'est pas encore souhaitable. Les critères de sélection incluent un âge compris entre 40 et 80 ans, bien que des exceptions puissent être faites en fonction de la situation clinique. La procédure est généralement recommandée pour une symptomatologie persistante de plus de 6 mois et de moins de 2 ans, mais des exceptions peuvent également être envisagées. Elle est particulièrement indiquée en cas de douleur au repos et de douleur nocturne, qui affectent considérablement la qualité de vie du patient.

Image de la console du Bi-Plan

Déroulement de la procédure

Avant de procéder à l'embolisation articulaire, une artériographie est effectuée par voie fémorale, parfois par voie radiale, afin de démontrer la présence d’une néo-vascularisation. Les artères présentant une néo-vascularisation excessive sont alors embolisées au micro-cathéter 1,7F (≃ 0, 5 mm).

L'agent d’embolisation privilégié pour cette technique est l'IMIPENEM, un antibiotique qui cristallise et se fixe temporairement dans la néo-vascularisation.

Après consultation préalable auprès du radiologue interventionnel, l'intervention se déroule en hôpital de jour, avec une entrée tôt le matin (7h00) et une sortie prévue en fin d'après-midi (17h00). La durée de l'intervention elle-même est d'environ 1h30. En raison de l'anesthésie locale ou régionale, le patient doit être accompagné à sa sortie de l'hôpital et ne doit pas conduire.

Photo du bi-planImage radiologiqueImage radiologique

Suivi post-opératoire

Dans de nombreux cas, les résultats de l'embolisation articulaire sont définitifs. Les patients peuvent commencer la rééducation en kinésithérapie dès 15 jours après l'intervention pour optimiser la récupération. Le suivi post-opératoire est essentiellement assuré par le médecin prescripteur qui évalue l'évolution les effets du traitement.


Photos des orateurs

Le Dr Nicolas Verbeeck du CHL a organisé le 28 novembre 2023 une conférence sur le sujet.

De gauche à droite :

  • Professeur Siddharth A. Padia, radiologue interventionnel, Santa Monica, USA
  • Professeur Marc Sapoval, chef du service de radiologie interventionnelle de l'hôpital européen Georges Pompidou, Paris
  • Dr Nicolas Verbeeck, radiologue interventionnel, chef du service de radiologie thoraco-abdominale du CHL
  • Dr Nimit Goyal, radiologue interventionnel, Royal Gwent Hospital, Newport, Angleterre