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Unité de chirurgie ambulatoire - Sortie de l'hôpital de jour

Unité de chirurgie ambulatoire - Sortie de l'hôpital de jour

Vous venez de bénéficier d'une intervention chirurgicale ambulatoire.
Voici quelques informations et conseils pour que votre retour à domicile se passe le mieux possible (...).

Au quotidien 

La douche est autorisée à condition qu’on vous laisse sortir avec un pansement adéquat.
Le bain reste interdit tant que vous avez des fils, agrafes ou stéristrips. Ils seront enlevés à un prochain rendez-vous fixé (10-15 jours suivant votre intervention).

Traitement médicamenteux 

Vous aurez une ordonnance au besoin.
Vous pouvez continuer votre traitement habituel selon avis médical.
Ne prenez pas d’Aspirine®, Aspégic® ou similaire sauf avis médical.

Papier de sortie 

Avant votre départ assurez-vous que vous avez bien reçu :

  • Ordonnance pour vos médicaments
  • Arrêt de travail
  • Ordonnance pour soins à domicile et pour le matériel

Appel du lendemain 

Vous serez contacté par un membre de l'équipe de l'hôpital de jour pour s'assurer de votre bien-être.

Sport 

Activités sportives à reprendre selon avis chirurgical.

Conduite de voiture 

Si vous êtes opérés sous anesthésie générale/sédation, il est strictement interdit de prendre le volant de votre voiture, de manipuler des machines et de signer des documents importants.
Vous devez être accompagné par une personne adulte lors de votre retour à la maison et les prochaines 12 heures, sauf autre avis médical.
En cas de problèmes pendant la nuit ou en dehors des heures d'ouverture de l'hôpital de jour (weekend et jours fériés), veuillez contacter le numéro d'urgence donné.
En cas de problèmes pendant la journée (06.30-20.00), veuillez contacter l'hôpital de jour.

 

ATTENTION : vérifiez vos armoires, n'oubliez rien avant votre départ. 

En cas de problèmes pendant la nuit ou en dehors des heures d’ouverture de l’hôpital de jour veuillez contacter le service de votre spécialité.

 

 

Réf. : Flyer Sortie - Hop Jour Chir Mars 2025

 

Groupe Sportif pour patients douloureux chroniques

Groupe Sportif pour patients douloureux chroniques

Les personnes douloureuses chroniques sont souvent confrontées à une diminution de l'activité physique. Nous savons de par les études scientifiques que l’immobilisme et l'inactivité physique est une source supplémentaire de douleurs ou d'aggravation de celles-ci, diminue la capacité physique et la force musculaire (entraînant une fonte musculaire), est source d'un enraidissement articulaire, diminue l'équilibre (et augmente donc que le risque de chute), et entraîne un mal être général accompagné d'un retrait social.

Avec la création d'un groupe d’activité physique adaptée pour patients douloureux chroniques, nous voulons lutter contre l'ensemble des conséquences de cette inactivité. Les patients qui le désirent pourront profiter de séances personnalisées en groupe, adaptées à leur état de santé et à leurs douleurs, surveillées et guidées par un entraîneur spécialisé.

L’objectif de ce groupe est d'améliorer la condition physique et la qualité de vie par un entraînement spécifique et surveillé, pour participer à une diminution des douleurs. Il s'agit d'améliorer la mobilité globale (gymnastique assouplissante) et la force musculaire tout en évitant la surcharge articulaire et ligamentaire. Les exercices de proprioception, de stabilisation et de coordination vont améliorer l'équilibre et l'endurance musculaire.

Les prérequis à la participation : 

  • L’accord du médecin du centre de traitement de la douleur après étude de votre dossier médical. 
  • Etre motivé et volontaire.

Informations pratiques :

  • Nous proposons une série de séances d’entrainements de 60 minutes à raison d'une fois par semaine.
  • Les cours sont sous la supervision d’un entraîneur diplômé, expérimenté et formé spécifiquement.
  • Venir en tenue adaptée à la pratique d'une activité physique, apporter une paire de chaussures dédiée à la pratique de l'activité en salle, ainsi que sa bouteille d'eau et une serviette.

Dates des entraînements :

Le jeudi de 14h30 à 15h30 hors des vacances scolaires.

Les séances se déroulent au sein du gymnase de l’école de commerce et de gestion ECG : 21, rue Marguerite de Brabant, 1254 Hollerich Luxembourg

www.sport-sante.lu / www.msgom.lu

Pour plus d'informations :

Mr Ait-Mohand Massi :
Tél. : +352 661 627 627 ou Email : mass094@yahoo.fr

Votre médecin au Centre de la Douleur : sec.douleur@chl.lu

Organisateur :

Centre de traitement de la douleur / Pain Clinic
Centre Hospitalier de Luxembourg (Pavillon Pédiatrique – 1er étage)
2, rue Ernest Barblé, L-1200 Luxembourg 

Secrétariat : 4411-6136 / sec.douleur@chl.lu

 

 

Réf. : flyer Groupe sportif Douleurs chroniques Janv 2025

 

Services associés
Soirée de lutte contre la douleur au CHL. Thématique: "Femmes et Douleur"

Soirée de lutte contre la douleur au CHL. Thématique: "Femmes et Douleur"

Conférence grand public organisée le mercredi 6 novembre 2024, de 18h00 à 20h30, dans l'amphithéâtre du CHL.


Programme:

  • 18h00 : Introduction - Dr Charles-Aymeric RIMLINGER, médecin chef de service du Centre de traitement de la douleur du CHL.
  • 18h15 : Douleur et Genre : Différences, spécificités et impacts de la douleur chez l’homme et la femme - Mme Marion RICHARD, psychologue SFETD.
  • 19h00 : « Douleur et Endométriose » : Les spécificités de l’endométriose dans les structures douleur - Dr Patrick KIEFFERT, algologue responsable de la structure douleur au CHR Metz Thionville avec labellisation endométriose.
  • 19h30 : Douleur et Cancer du sein - Dr Catherine BOISANTE et Mme Vanessa GRANDJEAN, CHL
  • 20h00 : Table Ronde - Questions

Inscription:

(Le personnel du CHL est invité à s’inscrire via la formation continue)

 

Evaluation de la douleur

Evaluation de la douleur

La douleur nous concerne tous !

LES «FAUSSES IDÉES» SUR LA DOULEUR

  • FAUX !  La douleur est normale à l’hôpital.
  • VRAI ! La douleur n’est ni normale, ni utile, pas plus à l’hôpital qu’ailleurs ! 
  • FAUX !  La morphine rend toxicomane. 
  • VRAI ! Tant qu’il existe une stimulation douloureuse, les médicaments antidouleur, y compris la morphine, ne présentent aucun risque de toxicomanie. La dépendance existe lorsque les médicaments sont pris quand il n’y a pas de douleur. 
  • FAUX ! Les bébés, les enfants et les personnes âgées ressentent moins la douleur. 
  • VRAI ! La douleur existe à tous les âges avec la même intensité. Seule l’expression est différente.

COMMENT MESURER VOTRE DOULEUR ? 

Au Centre Hospitalier, nous vous proposons deux méthodes simples pour mesurer rapidement votre douleur et ainsi faciliter sa prise en charge.  

L’E.V.A. ou échelle visuelle analogique « le thermomètre de la douleur » 

C’est une réglette qui, comme un thermomètre, permet de mesurer l’importance de votre douleur.   

Schéma de l'échelle de la douleur        

L’échelle numérique 

Elle consiste à attribuer une note à votre douleur comprise entre 0 et 10.  

D’autres méthodes 

Des grilles d’évaluation sont utilisées pour les bébés, les petits enfants, les patients inconscients et les patients à handicap mental. 

DÉCRIVEZ-NOUS VOTRE DOULEUR :

  • Dites-nous vous avez mal !
  • Dites-nous quand vous avez mal !
  • Dites-nous comment vous avez mal !

Le rôle de l’équipe hospitalière est de vous écouter afin d’assurer la meilleure prise en charge de votre douleur.

Vos remarques sont très importantes :

  • Dites-nous si le traitement que vous recevez est efficace 
  • Dites-nous combien de temps il a mis pour agir
  • Dites-nous combien de temps il vous a soulagé
  • Dites-nous quand la douleur réapparaît
  • Dites-nous si des effets désagréables surviennent

N’attendez pas que la douleur devienne trop intense, il sera alors plus difficile de la calmer.

Vous êtes un partenaire indispensable dans la prise en charge de votre douleur!
 

NOS moyens pour soulager votre douleur :

  • Les médicaments

Il existe de nombreux médicaments. Le médecin prescrira celui qui est le plus adapté à votre douleur.

  • Les moyens non-médicamenteux

L’application de compresses chaudes ou froides, les positions de confort, l’aménagement de plages de repos et d’autres méthodes comme la relaxation, la réflexologie, la musicothérapie, la sophrologie, l'aromathérapie.
 

VOS moyens pour soulager votre douleur :

Relaxez-vous, respirez lentement et profondément. Acceptez le soutien de votre famille et de vos amis. Gardez-vous du temps pour vous reposer dans le calme.

Distrayez-vous grâce à la lecture, la télévision, le tricot, les mots croisés ... Ecoutez la musique qui vous plaît.

« La douleur est une expérience physique, émotionnelle, individuelle et personnelle. Elle est ce que la personne douloureuse affirme ressentir. »

 

Réf. : Flyer Evaluation douleur Juillet 2024

 

Le bon usage des opioïdes pour la prise en charge de la douleur

Le bon usage des opioïdes pour la prise en charge de la douleur

Certains opioïdes sont prescrits en toutes lettres sur une petite ordonnance rose, pour une durée limitée. La prescription d’opioïdes a pour objectif de prendre en charge votre douleur pour la rendre gérable au quotidien et compatible avec une meilleure qualité de vie. 

Il est important :

  • De connaître les effets indésirables possibles de votre traitement et de savoir comment les prévenir et les gérer.  
  • De reconnaitre les signes de surdosage et de sous-dosage
  • D’établir les objectifs de votre traitement avec votre médecin.
  • D’évaluer régulièrement le niveau de vos douleurs.
  • De réévaluer régulièrement votre traitement avec votre médecin.

 

Votre traitement est adapté à l’origine et à l’intensité de votre douleur, à votre tolérance aux traitements, à votre âge, à vos autres pathologies et facteurs de risque et aux interactions avec les médicaments que vous prenez. Votre traitement est donc personnel et ne doit pas être utilisé par quelqu’un d’autre. En cas de voyage à l’étranger, il est important d’emporter une copie d’ordonnance avec votre traitement et de vérifier la réglementation spécifique du pays dans lequel vous vous rendez.  Conservez les opioïdes dans leur emballage d’origine et rangez-les hors de la portée des enfants et des adolescents.

Votre médecin ne peut vous prescrire 2 types d'opioïdes :

Pour traiter les crises et les pics douloureux, on utilise des opioïdes à libération immédiate qui sont pris au moment de la douleur.   

Lorsqu’on est obligé de prendre 3 à 4 doses par jour, il arrive que le médecin décide d’ajouter un opioïde à libération prolongée en complément, qui se prend systématiquement matin et/ou soir.  

Les formes à libération prolongée ne peuvent jamais être coupées et les gélules ne peuvent pas non plus être ouvertes car tout le principe actif serait libéré en une seule fois et cela risquerait d’entrainer un surdosage. 

  • N’augmentez jamais les doses de votre traitement par vous-même. Un surdosage en opioïdes peut entrainer de graves effets secondaires.  
  • Il est important de ne pas arrêter votre traitement brutalement pour éviter les symptômes de sevrage. Veillez donc à faire renouveler votre ordonnance à temps afin de ne pas vous retrouver sans médicaments. 
Visuel de médicaments

Quels sont les effets indésirables liés aux opioïdes ? 

Les effets indésirables suivants peuvent apparaître : fatigue, somnolence, constipation, nausées ou vomissements, sécheresse de la bouche. Tous peuvent êtres soulagés. Il est important de signaler à votre médecin l’apparition de tout effet indésirable.  

Votre médecin pourra vous prescrire des médicaments pour prévenir l’apparition de constipation, nausées ou vomissements et vous soulager.    

  • CONSTIPATION : le risque persiste tout au long du traitement. En prévention, gardez si possible une activité physique, buvez assez d’eau et mangez suffisamment de fruits et de légumes.  
  • SÉCHERESSE DE LA BOUCHE : en prévention : buvez régulièrement, sucez des glaçons, rincez votre bouche avec une solution de bicarbonate.   
  • SOMNOLENCE : Elle est généralement transitoire, en début de traitement ou lors d’augmentation de la dose. Evitez de prendre d’autres médicaments sédatifs ou de consommer de l’alcool.  

L’attention est attirée sur les risques liés à la conduite d’un véhicule et à l’utilisation d’une machine.   

D’autres effets indésirables peuvent apparaître plus rarement : transpiration, confusion, cauchemars, hallucinations, démangeaisons, difficulté à uriner. 

Si un de ces symptômes apparaît, parlez-en à votre médecin, il pourra réévaluer votre traitement. 
Services associés
Déjà un an d’existence pour le Comité de Lutte contre la Douleur (CLUD) du CHL

Déjà un an d’existence pour le Comité de Lutte contre la Douleur (CLUD) du CHL

Depuis sa création au CHL en juin 2021, le Comité de Lutte contre la Douleur (CLUD) poursuit le même objectif : piloter la politique d’amélioration continue de la prise en charge de la douleur au sein de l’établissement.

Mot de Catherine Boisanté, médecin anesthésiste algologue au Centre de traitement de la douleur du CHL et présidente du CLUD :

« Après le bel élan des incitants qualité des années 2000 qui ont permis de mettre en place la première politique institutionnelle de la prise en charge de la douleur au CHL, les nouvelles démarches d’accréditation ont fait apparaître la nécessité de redynamiser tous les acteurs autour de la prise en charge de la douleur. La douleur est maintenant considérée comme un risque pour le patient, par son absence de repérage, son absence ou insuffisance de prise en charge, l’absence de prévention des actes douloureux. La création d’un Comité de LUtte contre la Douleur (CLUD) au CHL se base sur l’expérience acquise par la France depuis plus de 10 ans. Le CLUD est un organe multi professionnel et multidisciplinaire. Il se présente comme un élément moteur institutionnel, il constitue une force d’analyse de propositions de validation de communication pour les équipes au sein de l’hôpital mais ne joue aucun rôle direct dans la prise en charge de la douleur qui reste du fait des professionnels de terrain.  Le CLUD a également un rôle de revue d’analyse de la qualité de la prise en charge de la douleur et de la satisfaction des patients. Le CLUD peut reprendre ce slogan des années 2000 : « La douleur nous concerne tous, pour une politique douleur centrée sur le patient. ».

 

Cette instance pluriprofessionnelle et pluridisciplinaire a pour principales missions : 

  • De définir des objectifs et d’élaborer un programme d’actions en matière de prise en charge de la douleur pour l’établissement. 
  • D’encouragersuivre et éventuellement participer à la rédaction des protocoles de lutte contre la douleur dans les différents services et spécialités en vue de faciliter et systématiser la prise en charge de la douleur.
  • De sensibiliser, d’élaborer et participer au programme de formation continue douleur de l’ensemble du personnel. 
  • De mettre en place un système et assurer le suivi des résultats du monitoring de la prise en charge de la douleur en impliquant directement les professionnels de terrain dans l’évaluation des pratiques actuelles de prise en charge de la douleur et la mise en place d’actions d’amélioration au sein des services. 

 

Composition du CLUD

Le CLUD est un comité représentatif des professionnels de l'institution travaillant sur les différents sites du CHL. Il est composé de médecins spécialistes de la douleur (algologue, anesthésiste, médecin soins palliatifs), mais également d’un chirurgien, d’un urgentiste, d’un néonatologue, d’un pharmacien, d’infirmiers de services de médecine, de chirurgie, de consultation douleur, d’un formateur interne et d’un représentant de la cellule qualité. 

Céline Rezette, secrétaire du CLUD et soignant directeur du pôle Kriibszentrum : « La création du CLUD a été une excellente décision soutenue par la Direction. Cela nous permet de porter des projets d'amélioration de la prise en charge de la douleur au niveau institutionnel. Projets probablement trop lourds à porter par une ou deux personnes. L'échange entre les participants est très constructif. Il y a une belle dynamique au sein du groupe. » 

 

La liste des 14 membres du CLUD au CHL : 

  • Dr Catherine Boisanté (Présidente du CLUD)
  • Dr Manon Bache
  • Dr Caroline Duhem
  • Dr Frédéric Fogen
  • Dr Charles-Aymeric Rimlinger
  • Dr Eduardo Rosso
  • Dr Claude Schalbar
  • Dr Bernd Schmitz
  • Mohamed Abderrahmane
  • Alexandre Annoot
  • Odile Crametz
  • Charlotte Delcave 
  • Stéphanie Mennel
  • Céline Rezette

 

Déjà 1 an d’activité

Sur une année d'activité, le CLUD a déjà mené plusieurs actions, parmi lesquelles :

  • La révision de la politique institutionnelle de la douleur
  • L’élaboration d’une trame d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) de la douleur, afin de favoriser la prise de conscience des pratiques de prise en charge de la douleur sur le terrain. Ce sont les infirmiers référents douleur, en binôme avec les médecins, qui réalisent ce type d’audit. En fonction des résultats de l’évaluation des pratiques professionnelles, des actions d’améliorations sont ensuite mises en place dans chaque unité.  
  • La création d’un « Compendium Douleur », en collaboration avec la pharmacie du CHL. Charlotte Delcave, pharmacienne clinicienne au CHL et membre du CLUD : « Nous avons réalisé un tableau de synthèse reprenant les délais d’action des antidouleurs. Ce support didactique permet aux infirmières/iers de trouver rapidement les informations dont ils ont besoin, notamment le délai préconisé pour l’administration de l’antidouleur avant la réalisation de soins douloureux au patient, le moment idéal pour réévaluer la douleur du patient après l’administration de l’antidouleur, ou encore la façon d’assurer correctement le suivi de la prise en charge de la douleur. »
  • La mise en place d’un comité consultatif, afin que chaque professionnel de santé puisse faire une demande d'avis s’il est confronté à une problématique de prise en charge de la douleur qu'il souhaite faire évoluer.  

 

Le CLUD travaille actuellement sur un protocole institutionnel pour l’usage du Kalinox, un gaz médical anesthésiant souvent utilisé en pédiatrie pour la réalisation des actes douloureux (réfection de pansement, etc), ainsi que pour l’usage des pompes PCA. 

Pour 2023, le CLUD souhaite également étoffer le programme de formation à la prise en charge de la douleur, afin de compléter la formation de base à la douleur avec des formations plus spécifiques (douleur chez l’enfant, douleur chez la personne âgée, douleur en chirurgie…). 

Par ailleurs, le CLUD mène en ce moment des réflexions quant à la mise en place d’une séance plénière annuelle et l’organisation d’un évènement de sensibilisation à l’occasion de la Journée mondiale de la douleur qui aura lieu le 12 octobre prochain. 

Dr Charles-Aymeric Rimlinger, médecin algologue au Centre de traitement de la douleur du CHL et membre du CLUD, sur ce qu’il peut apporter à cette instance pluriprofessionnelle : « Avant d'exercer au CHL, j'ai eu la responsabilité du CLUD dans ma précédente institution. C'est un comité important qui a la difficulté de concerner l'intégralité des disciplines d'un établissement. La douleur a cette complexité qu'elle concerne d'une part chaque professionnel de santé quel que soit son service d'exercice mais que d'autre part, elle s'exprime ou se traite de façon très différente selon son domaine d'expertise, que l'on soit en chirurgie ou bien en service de médecine, ou alors qu'on s'occupe d'un enfant ou d'une personne âgée. J'espère donc pouvoir apporter mon expérience dans le bon fonctionnement de ce comité, de façon à ce que nous puissions continuer à le développer et à le pérenniser dans le temps. »

La migraine, le fardeau restant souvent méconnu

La migraine, le fardeau restant souvent méconnu

Conférence grand public présentée par le Dr Monique Reiff, médecin spécialiste en neurologie, le mercredi 12 octobre 2022, de 18h00 à 19h00 dans l'amphithéâtre du CHL.

Entrée libre, il n'est pas nécessaire de s'inscrire.

Conférence grand public organisée dans le cadre de la Journée Mondiale contre la Douleur

Les lombalgies : causes, traitements et prévention
La lombalgie désigne les douleurs situées au bas du dos, au niveau des vertèbres lombaires. Fréquente, et la plupart du temps sans gravité, la lombalgie peut avoir plusieurs origines. Faisons le point sur les causes possibles de la lombalgie, les facteurs de risque, les traitements et la place de la prise en charge pluridisciplinaire, les conseils de prévention.

La lombalgie chronique est la continuité d’une lombalgie aiguë qui n’a pas été prise en charge. Les douleurs lombaires sont considérées comme « chroniques » lorsqu’elles perdurent depuis plus de 3 à 6 mois. Leurs répercussions dans la vie quotidienne de celles et ceux qui en souffrent peuvent être conséquentes. On sait que les douleurs chroniques vont considérablement impacter la vie professionnelle ainsi que la vie personnelle des patients. 

Cela peut aller de simples difficultés à réaliser les tâches et activités professionnelles quotidiennes, aux différents conflits que ces difficultés vont engendrer avec les collègues ou la hiérarchie, ou encore, dans les cas les plus graves, à la désinsertion professionnelle associée et la remise en cause de l’avenir professionnel, la perte d’emploi et la perte des revenus. 

Dans le contexte des douleurs chroniques, on retrouve également chez les patients des troubles émotionnels importants (stress, anxiété, dépression,…) qui peuvent être une conséquence des douleurs mais qui vont devenir une des causes de leur chronicisation, dans un véritable cercle vicieux.  

On retrouve également fréquemment multitude de comportements et d’attitudes inappropriés qui vont progressivement plonger le patient dans une attitude passive et favoriser son isolement qu’il soit professionnel, social voire familial. Les patients atteints de douleur chronique sont en effet souvent sujets à la kinésiophobie, c’est-à-dire avoir tendance à éviter certaines activités par peur d’avoir mal, ou encore au catastrophisme, une attitude pessimiste qui consiste à penser qu’un mal de dos anodin risque d’entrainer un danger ou un handicap grave. 

« Toutes ces attitudes vont induire un comportement passif des patients qui seront dans l’attente d’un traitement miracle. En tant que professionnel de la santé, notre rôle est de dépister et de prendre en charge ce type de comportements de façon précoce. », souligne le Dr Charles-Aymeric Rimlinger, médecin au Centre de traitement de la douleur du CHL.


Douleur chronique et prise en charge pluridisciplinaire 

Lors de tout syndrome douloureux chronique, avec des douleurs qui vont persister au-delà de 3 à 6 mois, une prise en charge pluridisciplinaire est fortement indiquée. La persistance des douleurs va pouvoir être étudiée selon un modèle bio-psycho-social par le biais d’une évaluation approfondie des différents mécanismes douloureux par plusieurs professionnels.

Chaque patient est différent. Dans le cadre de la lombalgie chronique, la prise en charge proposée diffère énormément  selon qu’il s’agisse d’une lombalgie commune chronique, d’un patient ayant bénéficié de plusieurs chirurgies rachidiennes, ou d’une lombalgie associée à une maladie rhumatologique.  Les mécanismes douloureux mis en cause seront différents et les propositions de traitement vont donc différer.  Les propositions thérapeutiques proposées vont également intégrer et prendre en compte le retentissement psychique, le retentissement physique ainsi que les éventuelles limitations voire le handicap, ainsi que les répercussions dans le cadre professionnelle mais également le retentissement familial. 

Au Centre de traitement de la douleur du CHL, le patient bénéficie d’une évaluation pluridisciplinaire. Dr Rimlinger :« La douleur du patient est systématiquement évaluée lors d’un bilan initial par une infirmière spécialisée en douleur, un médecin algologue et une psychologue. Le recours à l’assistante sociale mais également à l’avis du médecin rééducateur est également fréquent en fonction de la problématique. Au décours de cette évaluation initiale, un projet de soins personnalisé est ensuite proposé au patient. »

La prise en charge pluridisciplinaire du patient douloureux chronique permet de dépister non seulement les facteurs d’amplification de la douleur (stress, manque d’activité physique…) mais aussi les différentes ressources du patient et ses attentes afin de pouvoir agir sur elles, et favoriser ainsi une bonne prise en charge de la douleur. La place de la médecine physique et de la réadaptation est fondamentale dans la prise en charge des patients qui souffrent d’une lombalgie. Dr Rimlinger : « Il est important de limiter au maximum la place du repos et d’encourager plutôt une reprise précoce des activités de la vie quotidienne et de la vie professionnelle. Notre rôle, en tant que professionnels de la santé, est aussi parfois de stimuler ou d’accompagner les patients afin de permettre cette reprise progressive. » 

Dr José Azzolin (Médecine Physique au CHL) confirme : « les patients douloureux chroniques ont souvent un dés entraînement physique avec une fonte de masse musculaire et osseuse, un raidissement progressif et une diminution des capacités fonctionnelles. C’est pourquoi nous réalisons des bilans en rééducation dans le but de pouvoir ré entraîner le patient, le réassouplir et lui permettre de reprendre une activité professionnelle. »  

Dr Rimlinger insiste : « On ne pourra jamais promettre au patient de stopper complètement sa douleur chronique. Par contre, selon son contexte clinique, on pourra lui certifier de la soulager en partie. Notre principal objectif est de faire en sorte que la douleur du patient soit supportable et que sa vie quotidienne soit le moins impactée par sa douleur. »


Vers des traitements de plus en plus innovants

Nous avons accès aujourd’hui à une meilleure compréhension des mécanismes douloureux, ce qui donne une bonne place à la médecine de la douleur. Et cette meilleure compréhension des mécanismes douloureux est fondamentale car elle permet de mieux dépister et de proposer une meilleure prise en charge thérapeutique, notamment aux patients douloureux chroniques. 

La prise en charge de la douleur chronique repose sur l’association de moyens thérapeutiques, qu’ils soient médicamenteux ou non. En effet, le traitement miracle n’existe pas en douleur chronique. 

Dr Rimlinger : « Lorsque les douleurs ont tendance à se chroniciser, les antidouleurs classiques ont finalement peu de place dans les propositions thérapeutiques. Les opiacés forts sont plutôt à déconseiller dans la plupart des syndromes douloureux chroniques. » 

On utilise souvent en association des traitements médicamenteux dits « neuromodulateurs » qui vont modifier la transmission des signaux nerveux douloureux. Il s’agit de certains antiépileptiques ou antidépresseurs. Les traitements locaux (emplâtres de lidocaïne, patchs de capsaïcine) font également partie du panel thérapeutique. Ces traitements nécessitent toutefois une expertise médicale et ne peuvent agir efficacement sur tous les types de douleur.

La neurostimulation électrique transcutanée (TENS) est également une alternative intéressante dans la prise en charge des patients douloureux chroniques comme alternative non médicamenteuse. Cette méthode nécessite toutefois, pour qu’elle soit efficace, d’accompagner le patient et de l’éduquer à son utilisation  de façon à ce qu’il puisse ensuite l’utiliser de façon efficace dans son quotidien.

Les méthodes non médicamenteuses ont également une place de choix dans l’arsenal thérapeutique de la prise en charge de la douleur chronique.  Elles sont diverses et variées. On peut citer par exemple la relaxation, la sophrologie, le yoga, l’activité physique adaptée ou encore l’hypnose. Ces méthodes sont efficaces pour atténuer la douleur chronique car elles vont généralement permettre au patient de mieux contrôler et moduler par lui-même ses douleurs. 

Les douleurs radiculaires sont dues en général à la compression d’un nerf rachidien, consécutive à une hernie discale ou un canal lombaire étroit.

 

Trois signes d’alarme amènent souvent les patients à consulter : 

  1. Les troubles de la motricité (déficit moteur caractérisé par la faiblesse d’un ou des deux membres inférieurs).
  2. Les troubles de l’incontinence (urine, selles) et les troubles de la sensibilité au niveau du périnée, de la région anale et des organes génitaux externes.
  3. Les douleurs rebelles à un traitement conservateur de 6 semaines (médicaments, kinésithérapie, etc).

Anamnèse et examen clinique  

Lors de l’anamnèse, plusieurs questions sont posées au patient : 

  • le mal de dos est-il associé ou non à une radiculopathie (le patient a-t-il une sciatique ou une cruralgie associée à sa lombalgie ?) ?
  • depuis quand dure les douleurs ? 
  • des signes d’alarme sont-ils présents ?
  • quels sont les traitements pris jusqu’à maintenant ?
  • le périmètre de la marche est-il réduit par rapport à la normale ? 
  • quels sont les antécédents médicaux ou chirurgicaux ? Le patient a-t-il déjà été opéré du dos ?

L’examen clinique s’appuie sur plusieurs éléments :

  • la marche du patient (sur la pointe des pieds, les talons, sur 1 ligne…),
  • la position couchée et ses répercussions sur l’intensité de la douleur, 
  • les réflexes au niveau des membres supérieurs et inférieurs (sont-ils présents ? sont-ils symétriques ?), 
  • les signes d’irritation nerveuse (Lasègue), 
  • la sensibilité,
  • La motricité (déficit moteur ?).

Dans de plus rares cas, des examens spécifiques peuvent être réalisés (toucher rectal, résidu urinaire avec échographie…).


Options thérapeutiques 

Il faut tout d’abord différencier les patients qui viennent avec des douleurs radiculaires simples, de ceux qui viennent en consultation avec des signes d’alarme car le traitement envisagé ne sera pas identique. 

En absence de signes d’alarme, un traitement conservateur sera préconisé. Le traitement débutera avec la prescription d’antalgiques (respectivement d’anti-inflammatoires), de la kinésithérapie (en mode graduel) et d’une mobilisation douce. 

Dr Christophe Berthold, médecin spécialiste en Neurochirurgie au CHL : « en général, on recommande aux patients de se mobiliser le plus rapidement possible, par exemple en faisant une petite marche. Il faut également veiller à ce qu’ils ne fassent pas trop d’effort (jardinage, tondre la pelouse…) et qu’ils ne restent pas trop longtemps assis. Si pas ou peu d’améliorations des symptômes, on pourra alors se tourner vers des infiltrations locales (soit péridurales soit péri-radiculaires). »


L’intervention chirurgicale est indiquée : 

  • Pour la hernie discale : présence de signes d’alarme tels qu’une faiblesse importante du muscle releveur ou fléchisseur du pied, une incontinence (urgence, doit être opérée dans les 24h00), un syndrome de queue de cheval ou une anesthésie en selle. Ce sont des indications opératoires absolues. Une indication opératoire relative est quand les douleurs sont rebelles à un traitement conservateur de 6 semaines. 
  • Pour le canal lombaire étroit : un patient qui a une douleur dans les jambes l’obligeant de s’arrêter régulièrement (claudication neurogène/spinale), avec un périmètre de marche qui est réduit à moins de 200m.

 

Les lombalgies inflammatoires se rencontrent souvent chez les patients atteints de sponlydoarthropathie, c’est-à-dire d’un rhumatisme inflammatoire touchant non seulement le rachis mais également les articulations et les tendons périphériques. Dr Claudine Wirth, rhumatologue au Centre Hospitalier de Luxembourg : « Une lombalgie inflammatoire n’est pas forcément synonyme de sponlydoarthropathie. Il faut donc pouvoir éliminer, dans un premier temps, une cause nécessitant une prise en charge urgente (par exemple, une infection). »

 

Le risque d’un retard de diagnostic

Les personnes souffrant de lombalgies inflammatoires ont souvent eu un retard de diagnostic. Cela s’explique par deux raisons. D’une part, les symptômes ne sont pas toujours caractéristiques d’emblée, et sont parfois attribués à un autre évènement particulier ou à une autre pathologie. D’autre part, les résultats de l’imagerie médicale, y compris de l’IRM, mieux : peuvent être négatifs au début de la maladie. Cela signifie que les examens médicaux ne montrent pas encore de signes de la maladie alors que les patients ont déjà des symptômes. 

 

Comment fait-on le diagnostic ? 

Le diagnostic passe d’abord par une anamnèse et un examen clinique soigneux. Les examens paracliniques, comme par exemple des examens de laboratoire (recherche dans la prise de sang du gène HLAB27 et des paramètres inflammatoires) servent à la fois à exclure d’autres pathologies et à confirmer le diagnostic. Des examens d’imagerie permettront également d’évoquer le diagnostic. L’examen le plus utile sera l’IRM des articulations sacro-iliaques. Parfois, le scanner sera nécessaire pour confirmer le diagnostic. Dr Wirth précise : « La radiographie standard ne devient positive que bien plus tard dans l’évolution de la maladie. Dans les formes débutantes, cet examen diagnostique ne sert plutôt qu’à exclure d’autres maladies. Malgré tous ces moyens plus ou moins sophistiqués, il restera des cas où le diagnostic ne sera confirmé qu’au bout de quelques mois ou années. S’il existe toujours une suspicion clinique, c’est-à-dire lorsque le patient a toujours les mêmes plaintes alors que tout le bilan était négatif la première fois, le médecin reprogrammera une IRM au bout de 6 mois. »  

 

Concerne qui et à quel âge ?

Les lombalgies inflammatoires affectent typiquement des patients assez jeunes, et davantage les hommes que les femmes. Les douleurs commencent habituellement avant l’âge de 45 ans. Lorsqu’elles surviennent vers l’âge de 70-75 ans, d’autres causes sont à rechercher. 

 

Quels sont les symptômes ? 

Les symptômes évocateurs d’une lombalgie inflammatoire sont des douleurs nocturnes et une raideur matinale prolongée. Les douleurs inflammatoires s’améliorent lorsque le patient est en mouvement. Parfois, elles sont associées à des douleurs articulaires ou tendineuses ou à des signes extra-articulaires (cutanés, digestifs, …). « Chacun des symptômes est évocateur, mais le diagnostic ne devient évident que lorsque l’on a un faisceau d’éléments cliniques et paracliniques. », souligne Dr Wirth. 

 

Les traitements possibles

La prise en charge médicale associera un traitement symptomatique, par exemple un anti-inflammatoire non stéroïdien, de la kinésithérapie, des mesures d’hygiène de vie ainsi qu’un suivi du patient. Dr Wirth : « La majorité des patients souffrant de sponlydoarthropathie sont souvent bien soulagés par les séances de kinésithérapie et la prise de médicaments anti-inflammatoires. Un certain nombre d’entre eux bénéficieront de ce que l’on appelle une biothérapie, c’est-à-dire d’un médicament administré le plus souvent sous forme d’injection produit à base de cellules vivantes, et qui agit de façon très ciblée sur une cellule ou un médiateur responsable de l’inflammation. Cette prise en charge permet de ralentir ou de stopper l’évolution de la maladie, sans toutefois la guérir. On dit que le médicament est suspensif, c’est-à-dire que si on l’arrête, le mal de dos risque de réapparaitre. »

Les lombalgies aspécifiques, également souvent appelées « lombalgies communes » au Luxembourg, sont des douleurs au dos qui n’ont pas de signes cliniques clairement identifiés. Contrairement aux lombalgies spécifiques qui ont, quant à elles, une origine précise (traumatisme, maladie sous-jacente).  

Plusieurs causes peuvent expliquer l’apparition des lombalgies aspécifiques : problèmes musculaires ou ligamentaires, arthrose, affaissement des disques intervertébraux, problèmes d’articulations (sacro-iliaque, hanche, symphyse pubienne), tendinopathies d’insertion, etc. 

Les lombalgies spécifiques peuvent être dues à 

  • Un traumatisme (chute, fracture vertébrale, accident de sport…). On parle alors de lombalgie post-traumatique. 
  • Une atteinte radiculaire liée à une sténose du canal lombaire ou à une hernie discale qui comprime un ou plusieurs nerfs avec une panoplie de symptômes (faiblesse de/des jambe(s), troubles de la sensibilité, réflexes qui disparaissent que ce soit dans une jambe ou dans les deux jambes, atteintes du périnée comme l’incontinence urinaire ou fécale). 
  • Une inflammation (souvent accompagnée de douleurs nocturnes) comme dans les maladies rhumatismales par exemple. 
  • Une pathologie cancéreuse avec une altération de l’état général. La recherche de tumeurs de la colonne vertébrale ou de métastases (reins, col de l’utérus, sein, prostate…) est importante. 

Les lombalgies communes débutent souvent de manière insidieuse, leur évolution est progressive. Elles sont souvent liées à une mauvaise posture, au manque d’activité physique, au stress ou encore à l’arthrose. « On estime qu’environ 9 personnes sur 10 souffriront un jour de lombalgie au cours de leur vie. En France, les lombalgies sont la 2e cause de consultation médicale et la 3e cause de mise en invalidité. Au Luxembourg, les chiffres obtenus entre 2016 et 2018 montrent que 8,29% de la population est concernée par des douleurs lombaires avec une durée moyenne de 20 jours par épisode. », précise Dr José Azzolin (Médecine Physique au CHL). 

 

Rappel : 
- À partir de 4 semaines, on parle de lombalgie aiguë.
- Entre 6 et 12 semaines, la lombalgie est dite subaiguë.
- Au-delà de douze semaines, la lombalgie est qualifiée de chronique.

 

Quand faire un bilan ?

Pour les lombalgies communes, la réalisation des examens médicaux est réservée essentiellement aux lombalgies subaiguës et aux lombalgies chroniques.  

Une prise en charge urgente et des examens diagnostiques poussés seront requis : 

  • chez les personnes de moins de 20 ans, 
  • chez les adultes âgés de 55 ans qui n’ont jamais souffert du dos, et qui commencent à souffrir soudainement de lombalgie.

 

Les recommandations actuelles dans la prise en charge des lombalgies (aiguës, subaigües) 

La majorité des lombalgies s’estompent généralement d’elles-mêmes en deux à quatre semaines. En cas de lombalgie aiguë (commune – sans déficit neuromoteur), l’hospitalisation n’est pas indiquée. Le médecin recommandera au patient de respecter une période de repos de 2-3 jours, puis de recommencer à se mobiliser éventuellement avec l’aide de médicaments analgésiques (paracétamol) et/ou anti-inflammatoires (stéroïdiens ou non stéroïdiens si besoin) qui permettront d’atténuer la douleur et de passer le cap aigu. Si la guérison tarde, des séances de kinésithérapie et des investigations diagnostiques lui seront proposées. Dr Azzolin : « En cas d’évolution trainante vers une lombalgie subaiguë ou chronique, les traitements seront certainement plus invasifs. À la prise en charge diagnostique (radiographies, scanner, éventuellement IRM), on associera une prise en charge pluridisciplinaire (acupuncture, mésothérapie, physiothérapie, séances avec une psychologue, séances de kinésithérapie plus ciblées et réalisées à l’hôpital…). Si la lombalgie perdure encore, le patient se verra proposer une prise en charge pluridisciplinaire plus développée encore avec le recours à une assistante sociale, à l’école du dos ou une clinique de la douleur entre autres. »

 

Prévention primaire des lombalgies 

Nous n’avons qu’un dos, protégeons-le. 

Pour réduire votre risque de souffrir un jour d’une lombalgie : 

  • pratiquez de l’exercice de façon régulière,
  • faites attention à votre posture (dos et nuque) surtout en cas de travail sédentaire,
  • évitez le port de chaussures à talons ou le port de chaussures à semelles fines,
  • gérez votre stress, 
  • évitez le surpoids et l’obésité.

 

L’ostéoporose est une maladie osseuse généralisée très fréquente, caractérisée par une diminution de la masse osseuse et une altération de la microarchitecture de l’os. Cette affection entraine une fragilisation du squelette, ce qui augmente le risque de fractures. L’ostéoporose s’observe surtout chez la femme après la ménopause. C’est pourquoi, les tassements vertébraux liés à l’ostéoporose sont généralement plus fréquents chez la personne âgée.

 

Signes cliniques évocateurs

Un tassement vertébral se manifeste généralement par une douleur d’installation brutale, qui survient le plus souvent après un effort de soulèvement ou après une chute. Parfois, les douleurs peuvent s’installer de façon insidieuse ou de façon différée par rapport à l’évènement déclencheur. Dansd’autres cas encore, les tassements vertébraux ne donnent pas de symptômes et sont découverts de manière fortuite, par exemple sur une radiographie réalisée à l’occasion d’une pneumonie. 

 

Complications possibles

Les complications des tassements vertébraux sont essentiellement des douleurs au long cours, en raison des déformations de la colonne vertébrale qu’ils entrainent. Contrairement aux tassements dus à des tumeurs ou à des métastases, les tassements ostéoporotiques ne se compliquent que très rarement de la compression d’un nerf ou de la moelle osseuse. 

 

Comment pose-t-on le diagnostic ?

L’examen clinique est peu spécifique. Le plus important est de déterminer l’origine du tassement vertébral : une ostéoporose ? une infection ? une tumeur ou une métastase ? 

Dr Claudine Wirth, rhumatologue au Centre Hospitalier de Luxembourg : « Si le patient ressent de la douleur au moindre mouvement, il sera important d’exclure une compression nerveuse par un examen neurologique soigneux. Face à des antécédents de cancer, une perte de poids inexpliquée, de la fièvre, des examens de laboratoire permettront d’orienter le diagnostic et d’exclure une autre cause (notamment cancéreuse). C’est le cas également des examens d’imagerie (radiographie, scanner et IRM). Il faut savoir que l’IRM est l’examen diagnostique le plus important à réaliser en cas de doute sur le diagnostic car il permet de voir si le tassement est récent ou ancien, et d’orienter ainsi la prise en charge thérapeutique. » 

Dr Christophe Berthold, médecin spécialiste en Neurochirurgie au CHL, précise : « L’IRM possède une séquence spéciale, que l’on appelle STIR, et qui permet de voir la présence d’un oedème au niveau du corps vertébral. L’oedème est la preuve que le tassement vertébral est récent et qu’un traitement chirurgical pourra être envisagé. En l’absence de cette séquence STIR, le patient ne sera pas traité de façon chirurgicale. C’est le cas également lorsque le patient ne ressent aucune douleur, alors que l’on peut observer un oedème à l’IRM. Les traitements chirurgicaux (vertébroplastie et kyphoplastie) sont en effet réservés uniquement aux patients dont le tassement vertébral est récent et qui gardent des douleurs au bout de quelques semaines. 

 

Traitements proposés 

La prise en charge médicale comportera un traitement des douleurs qui, généralement, vont durer entre 6 et 8 semaines. Dr Wirth : « Nous devons bien expliquer d’emblée au patient que la douleur va persister durant ce laps de temps. Selon le degré du tassement vertébral, son caractère récent ou non, ses répercussions dans la vie quotidienne, un corset sera proposé au patient. Il faudra y associer un traitement causal de l’ostéoporose pour éviter la survenue de nouvelles fractures. Ce traitement comportera une alimentation riche en calcium, de la vitamine D, et dans la plupart du temps aussi un médicament qui limite la résorption osseuse. Enfin, dans la prise en charge, on proposera au patient des séances de kinésithérapie comprenant des exercices de renforcement musculaire en extension, des exercices d’équilibre et de balance qui contribueront à faire diminuer les douleurs et surtout les risques de chute. L'ostéoporose est une maladie sous-traitée dans notre pays. Après une fracture ostéoporotique, il sera donc important de faire un bilan, et de mettre en route un traitement pour prévenir d’autres fractures. Sans cela, il est fréquent que d’autres fractures surviennent, surtout au cours des deux premières années qui suivent l’apparition d’une première fracture. »

 

Tassements vertébraux et chirurgie

Le traitement de l’ostéoporose est toujours envisagé en première intention. La chirurgie est quant à elle utilisée en seconde intention.

Les techniques chirurgicales proposées aux patients : 

  • l’injection de ciment dans le corps vertébral pour soulager les douleurs,
  • l’ostéosynthèse (vis, tiges) en cas d’instabilité ou de déformation du rachis (assez rare). Cette technique permet de repositionner le rachis dans un axe correct. 

 

« Les fractures instables sont rares et sont en général traitées par ostéosynthèse. En raison de l’ostéoporose, il existe toutefois un risque de dislocation du matériel. », note Dr Berthold. 

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Journée mondiale de la douleur : comprendre et soulager le mal de dos

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À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la douleur, célébrée ce mardi 19 octobre, nous vous proposons un focus sur les lombalgies. Décrit comme le mal du siècle, la lombalgie est l’une des premières causes de consultation médicale et de mise en invalidité. On estime ainsi que près de 9 personnes sur 10 souffriront un jour de lombalgie au cours de leur vie. Au Luxembourg, les chiffres obtenus entre 2016 et 2018 montrent que 8,29% de la population est concernée par les lombalgies avec une durée moyenne de 20 jours pour chaque épisode douloureux.

Les causes de chronicisation des lombalgies sont multifactorielles, elles peuvent être physiques, psychiques (stress, anxiété, dépression) ou les deux à la fois. La problématique des lombalgies est donc souvent complexe. La lombalgie est une douleur de la région lombaire, c’est-à-dire dans la partie inférieure de la colonne vertébrale.

Une distinction entre les lombalgies dites « communes ou non spécifiques » et les lombalgies « spécifiques » doit être faite. Les lombalgies communes débutent souvent de manière insidieuse et leur évolution est progressive. Elles sont essentiellement dues à une mauvaise posture, une mauvaise position lors de la manipulation d'un objet lourd, le manque d’activité physique, des problèmes musculaires/ligamentaires/tendineux ou encore à de l’arthrose. Les lombalgies spécifiques sont quant à elles liées à un traumatisme (chute, fracture vertébrale due à une ostéoporose…) ou à une maladie sous-jacente (canal lombaire étroit ou hernie discale avec atteinte radiculaire, tumeur de la colonne vertébrale, inflammation, etc).

Une anamnèse et un examen clinique soigneux permettront de déterminer le type de lombalgie, sa durée et sa forme (aiguë, subaiguë, chronique), les examens médicaux à réaliser et les différentes possibilités de traitement. Pour les lombalgies communes, la réalisation d’examens diagnostiques (scanner, IRM…) est réservée essentiellement aux lombalgies subaiguës et aux lombalgies chroniques. Une prise en charge en urgence sera toujours faite lorsque le mal de dos survient chez un jeune de moins de 20 ans ou chez un adulte de plus de 55 ans qui souffre pour la première fois de lombalgie. Ce sont ce que les médecins appellent des « drapeaux rouges ». 

 

Lombalgie chronique : la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire

On parle de lombalgies chroniques, lorsque leur durée dépasse trois à six mois. Les lombalgies chroniques sont très invalidantes et ont des répercussions qui vont concerner le patient dans son intégralité (c.à.d sa sphère bio-psycho-sociale). Isolement social, arrêt de l’activité professionnelle, troubles psychiques (anxiété, dépression),  attitudes et comportements inappropriés  (catastrophisme, phobie des mouvements…)… toutes ces problématiques doivent absolument être évitées grâce à une prise en charge précoce des lombalgies aiguës. Or, on sait que le passage d’une lombalgie aiguë à une lombalgie chronique se produit en général lorsque la restauration fonctionnelle n’a pas été suffisamment précoce. 

Pour les patients souffrant de lombalgie chronique, la prise en charge pluridisciplinaire reste la meilleure approche. Une équipe multidisciplinaire et pluriprofessionnelle  (médecins, infirmières,  physiothérapeutes, ergothérapeutes, psychologues,  assistante sociale, ..)  accompagne les patients en fonction de ses besoins spécifiques. La prise en charge est globale, personnalisée et s’inscrit toujours sur le long terme. Elle s’appuie sur l’association possible de traitements médicamenteux et non médicamenteux  variés: analgésiques adaptés,  kinésithérapie, suivi psychologique, relaxation, sophrologie, activité physique adaptée, acupuncture, mésothérapie, yoga, infiltrations d’anesthésiques locaux, neurostimulation électrique transcutanée, biothérapie, etc.

Le reconditionnement physique est fondamental dans la prise en charge des patients qui souffrent de douleur chronique. Il s’effectue sous la conduite des physiothérapeutes et d’un médecin rééducateur, et comprend notamment des exercices de renforcement musculaire, d’étirement, de reconditionnement physique.

L’accompagnement psychologique du patient est également important pour travailler sur les représentations de la douleur, la gestion du stress, les appréhensions et les croyances liées au mal de dos. Les conseils donnés par l’ergothérapeute permettent au patient d’adopter les bonnes postures et à les automatiser au domicile ou sur le lieu de travail. L’assistante sociale peut quant à elle aider le patient douloureux chronique à faire le point sur ses problématiques socio-professionnelles et financières.

En cas de lombalgie chronique, une intervention chirurgicale peut être nécessaire en dernier recours. C’est le cas notamment chez les patients souffrant de tassements vertébraux consécutifs à une ostéoporose. On peut leur proposer comme techniques chirurgicales, l’injection de ciment dans le corps vertébral pour tenter de soulager les douleurs ou l’ostéosynthèse pour repositionner correctement l’axe du rachis.

 

Protégeons notre dos !

Pour réduire votre risque de souffrir un jour d’une lombalgie : 

  • évitez le surpoids et l’obésité,
  • pratiquez de l’exercice de façon régulière et évitez la sédentarité,
  • faites attention à votre posture (dos et nuque),
  • évitez le port de chaussures à talons ou le port de chaussures à semelles fines,
  • gérez votre stress.

 

Vous voulez en savoir plus sur les douleurs lombaires, leurs causes possibles et leur prise en charge ? Découvrez notre dossier entier consacré aux lombalgies, ici.

Journée de lutte contre la douleur organisée au CHL le lundi 14 octobre 2019

Journée de lutte contre la douleur organisée au CHL le lundi 14 octobre 2019

A l’occasion de la semaine européenne de lutte contre la douleur, le CHL organise cette journée thématique sur la prise en charge de la douleur qui se tiendra le lundi 14 octobre 2019 de 10h00 à 16h30 dans le hall d’accueil du CHL Centre.

Si la douleur a un rôle protecteur pour avertir d’un danger dans notre corps, lorsqu’elle se prolonge, elle devient inutile, altère les fonctions de notre organisme et peut devenir une vraie maladie chronique nécessitant des prises en charge complexes et multidisciplinaires.

Les intervenants de la journée aborderont les différents types de douleur, leur impact physique, les conséquences psychologiques ainsi que les différentes approches thérapeutiques, médicamenteuses et non médicamenteuses.

Organisée et animée par l’équipe pluridisciplinaire du Centre de Traitement de la Douleur, cette journée se tiendra sous forme de stands de sensibilisation et d’ateliers thématiques:

  • Qu'est-ce que la douleur? Comment l’évaluer? La douleur fantôme
  • La Sophrologie et la douleur (possibilité de s’inscrire à une séance d’initiation à la Sophrologie en fin de journée)
  • Prise en charge non médicamenteuse de la douleur
  • Traitements médicamenteux et prise en charges spécifiques de la douleur (PCA / Péridurale / ALR)
  • La réalité virtuelle au service de la douleur
  • La prise en charge de la douleur en salle d’accouchement

Série de mini-conférences pour clôturer la journée

La journée de sensibilisation sera clôturée par une série de mini-conférences se déroulant à l’amphithéâtre du CHL à partir de 16h30 :

  • 16H30: Hypnose en salle de naissance: retour sur une année d’expérience - Sage-femmes CHL Maternité
  • 17H00: Les nouvelles techniques médicamenteuses - Dr C. Boisanté, médecin anesthésiste algologue au CHL
  • 17H40: Hypnose - Dr Ph. Robert, médecin anesthésiste au CHL
  • 18H15: Vivre avec la migraine – Dr M. Reiff, médecin neurologue au CHL

Nous vous prions de trouver en annexe le programme définitif de cette journée dédiée entièrement à la prise en charge de la douleur. 

A propos du Centre de Traitement de la Douleur du CHL :

Le centre de traitement de la douleur du CHL est un service spécialisé dédiée à la prise en charge de la douleur. 

Son équipe multi- et interdisciplinaire assure la prise en charge ambulatoire  des patients adultes et d’adolescents souffrant de douleurs chroniques et aigues. Elle se  compose de 2 médecins algologues, 4 infirmières, 1 psychologue, 1 médecin rééducateur et 1 psychiatre. Elle collabore étroitement avec les différents services spécialisés du CHL comme la radiologie, la neurochirurgie. Elle jouera un rôle central dans le futur réseau de compétence « douleur chronique » qui devra voir le jour au courant de l’année 2020.

L’équipe du centre de traitement de la douleur intervient également auprès des patients hospitalisés, pour des avis thérapeutiques, et collabore étroitement avec les équipes médico-soignantes pour l’amélioration continue de la prise en charge et du soulagement de la douleur au sein de l’établissement.

L’objectif de centre de traitement est de permettre au patient de vivre au mieux avec sa douleur, en passant par l’éducation, la gestion et le choix d’un traitement adapté entraînant le moins d’effets secondaires.

 

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