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La recherche autour de la COVID-19

En février 2020, le premier patient au Luxembourg infecté par le coronavirus SARS - CoV - 2 a été hospitalisé au CHL. Parallèlement aux soins courants et d’urgence, les équipes médicales et soignantes, bien qu’extrêmement sollicitées par la pandémie, ont redoublé d’efforts pour développer et participer à des projets de recherche clinique nationaux et internationaux en vue de faire avancer les connaissances sur la maladie et améliorer le traitement des patients.

Plusieurs projets de recherche sur la COVID - 19 ont été initiés rapidement dans des domaines variés. Ci-après quelques exemples de projets de recherche développés en 2020 dans différents services du CHL :

Etude DisCoVeRy :

« Etude multicentrique, randomisée, adaptative, de l’efficacité et de la sécurité des traitements des patients adultes hospitalisés pour une infection COVID - 19 ».

  • Promoteur : Inserm
  • Investigateur coordinateur national : Dr T. Staub ( Service des maladies infectieuses )
  • Etude clinique interventionnelle internationale impliquant plusieurs médicaments

Au Luxembourg, deux hôpitaux sont impliqués, le CHL et l’hôpital Kirchberg, avec le support du Centre d'Investigation et d'Epidémiologie Clinique ( CIEC ) du Luxembourg Institute of Health ( LIH ). Le coordinateur national est le Dr Thérèse Staub et la pharmacie du CHL agit en tant que pharmacie centrale. Au CHL, tous les médecins infectiologues et réanimateurs participent en tant qu’investigateurs. Ils ont contribué avec les équipes soignantes des unités des maladies infectieuses ( ex. U20 ), de réanimation ( U33 ) et de pneumologie ( U40 ) ainsi qu'avec les services de support comme la Cellule d'Enseignement Médical et Recherche, la pharmacie et le laboratoire, au succès du déroulement de l'étude.

Cette étude a pour but de comparer différents trai- tements chez les patients hospitalisés suite à une infection grave à la COVID - 19. Initialement, cinq traitements différents étaient proposés : l'hydroxy-chloroquine, le Lopinavir / ritonavir ( un antiviral contre le virus du sida, HIV ), le Lopinavir / ritonavir associé à de l'interféron, le remdesivir ( un antiviral déjà utilisé contre le virus Ebola ), ou un traitement des symptômes avec des corticoïdes et des anti-coagulants pour prévenir les thromboses. Suite aux premiers résultats, les traitements hydroxychlo- roquine, Lopinavir / ritonavir, Lopinavir / ritonavir et interféron ont été interrompus en raison d’une absence de preuve de leur efficacité mais d’autres médicaments pourront être évalués en 2021.

En 2020, au Luxembourg, quinze patients ont été inclus dans l'étude par les services des mala- dies infectieuses ou de réanimation du CHL. Le Luxembourg est le premier pays européen après la France à avoir inclus des patients. D'autres pays européens ont ensuite rejoint l'étude. Les patients étaient suivis pendant leur hospitalisation avec des contrôles biologiques fréquents comportant des dosages de médicaments et la recherche de toxicité. Après leur sortie d’hôpital, les patients étaient suivis pendant 90 jours pour juger de l'efficacité et de la tolérance des traitements. Les résultats de cette étude seront publiés prochainement dans une revue internationale.

Les projets DisCoVeRy et SeroCov - 2 ont bénéficié d’un soutien financier du FEDER ( Fonds Européen de Développement Régional ) dans le cadre de la Convention 2018 - 04 - 026 - 21 entre le CHL et le LIH pour le projet Luxembourg Clinical and Translational Research Centre ( LCTR ).


Etude Sero - Cov - 2 :

« Séroprévalence des anticorps et taux d’infections asymptoma- tiques et symptomatiques à SARS - CoV - 2 du personnel travaillant dans un hôpital public et un institut de recherche selon leur degré d’exposition au SARS - Cov - 2 ».

  • Promoteur : CHL
  • Investigateurs : Dr E. Calvo ( PI ), Dr V. Arendt ( Service national des maladies infectieuses ) et Dr M. Kohnen ( Laboratoire CHL )
  • Etude clinique interventionnelle monocentrique n’impliquant pas de médicament

Sans vaccin disponible lors des premiers mois de la pandémie liée au virus SARS - CoV - 2 et afin de pouvoir évaluer le « risque » potentiel de travailler dans un hôpital, un projet ambitieux a été conçu au début de l’été 2020 : celui d’évaluer le pourcentage du personnel infecté par le coronavirus dans un hôpital de première ligne comme le nôtre.
À cette fin, un dosage des anticorps dirigés contre le coronavirus avec un frottis naso - pharyngé ont été proposés aux participants pour juger à un instant T du degré d’exposition au virus que l’infection soit passée ou présente. La prévalence du personnel infecté a pu être comparée à un groupe contrôle de participants travaillant au sein d’un institut de recherche, ce groupe n’ayant théoriquement pas de risque accru de contagion par rapport à la popula- tion générale.
Le caractère ambitieux de ce projet résidait dans ses objectifs d’inclusions ( 700 au total ) et surtout de sa logistique. Il était nécessaire d’inclure un nombre important de participants, qui puisse être représen- tatif de l’ensemble des professions de notre hôpital, sur une période de temps relativement courte, avant la vaccination qui a débuté fin décembre 2020. Les conditions permettant de faire correctement les prélèvements ont également constitué un défi en ces temps de mobilisation totale du personnel et de distanciation.
Au total, 584 participants CHL et 106 participants LIH ont été inclus et ceci grâce un effort commun de nombreuses entités différentes du CHL, impli- quant les Directions Médicale et des Soins, la Cellule Enseignement Médical et de Recherche, le secré- tariat et l’ensemble du service des maladies infectieuses, le laboratoire, les ressources humaines, des volontaires de la réserve sanitaire, le service infor- matique, la pharmacie et le service technique, etc ... sans oublier le Centre d’Investigation et d’Epidé- miologie Clinique ( CIEC du LIH ) pour l’encodage des données.

Les projets DisCoVeRy et SeroCov - 2 ont bénéficié d’un soutien financier du FEDER ( Fonds Européen de Développement Régional ) dans le cadre de la Convention 2018 - 04 - 026 - 21 entre le CHL et le LIH pour le projet Luxembourg Clinical and Translational Research Centre ( LCTR ).

Etude Predi-COVID :

« Cohorte Luxembourgeoise de patients positifs au COVID - 19 : une étude de stratification pour prédire la sévérité de l’évolution de la maladie ».

  • Promoteur : Luxembourg Institute of Health ( LIH )
  • Médecin investigateur : Dr T. Staub ( Service des maladies infectieuses )
  • Etude clinique interventionnelle – collecte de données et d’échantillons biologiques

L’étude Predi - COVID, initiée par le LIH, a pour objectif d’identifier les caractéristiques cliniques, épidémiologiques et biologiques associées aux formes graves de la maladie COVID - 19. Cette étude a débuté dans la population générale. Les personnes testées positives pour une infection au SARS - CoV - 2 au Luxembourg étaient contactées pour leur proposer de participer à l’étude. Différents prélèvements étaient réalisés au domicile des patients et un suivi effectué pendant 12 mois. En parallèle, cette étude a également été proposée aux patients hospitalisés afin de les comparer à des patients n’ayant pas nécessité d’hospitalisation et d’identifier des facteurs génétiques, inflammatoires, ou virologiques qui puissent expliquer l’évolution de la maladie vers une forme grave.

NCER - PD ( National Centre of Excellence in Research on Parkinson’s disease ) dans la lutte contre la COVID - 19

Besoins non satisfaits des personnes atteintes de la maladie de Parkinson et de leurs soignants pendant le confinement lié à la COVID - 19.

L'équipe du NCER - PD a rapidement joint ses efforts à ceux de la COVID - 19 Task Force de Research Luxembourg pour aider le Luxembourg dans la lutte contre la COVID - 19. Research Luxembourg est une initiative commune des principaux acteurs de la recherche publique luxembourgeoise [Luxembourg Institute of Health ( LIH)  ; Luxembourg Institute of Socio - Economic Research ( LISER ) ; Luxembourg Institute of Science and Technology ( LIST ) ; Laboratoire national de santé ( LNS ) ; Université du Luxembourg ; Fonds National de la Recherche ( FNR ) ], sous la coordination du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, dont le but principal est de promouvoir la coopération scientifique au Luxembourg et de communiquer les activités du secteur dans son ensemble.

Dès que la pandémie a été déclarée au Luxembourg, le NCER - PD a contacté tous les participants atteints de la maladie de Parkinson de sa cohorte. L'équipe a contacté les participants par téléphone pour se renseigner de leur état de santé, s'assurer que quelqu'un leur fournissait de la nourriture et des médicaments et leur proposer un soutien. Les appels étant structurés et standardisés, ils ont abouti à une étude sur les besoins non satisfaits des personnes atteintes de la maladie de Parkinson pendant la pandémie. Les résultats de cette étude permettront aux professionnels de la santé d'étendre leurs services de manière significative, c'est-à-dire de personnaliser leur soutien dans les thèmes identifiés et d'améliorer ainsi les soins de santé des personnes atteintes de la maladie de Parkinson en temps de crise (1).

(1) Hanff A-M, Pauly C, Pauly L, et al. (2021) Unmet Needs of People With Parkinson’s Disease and Their Caregivers During COVID- 19-Related Confinement: An Explorative Secondary Data Analysis. Front Neurol. 11:615172. doi: 10.3389/fneur.2020.615172.


Etude COPARK :

« Impact de la pandémie COVID-19 sur la maladie de Parkinson : évolution clinique et marqueurs neurobiologiques ».

  • Promoteur : CHL, LCSB
  • Investigateur principal : Pr Dr N. Diederich ( service de neurologie )
  • Etude clinique nationale non interventionnelle, collecte de questionnaires.

Pr Diederich, neurologue au CHL, en collaboration avec le Luxembourg Centre for Systems Biomedi- cine ( LCSB ) et l’équipe NCER-PD, ont mis sur pied une étude qui a pour but d’étudier l’impact clinique et biologique du stress induit pendant la pandémie sur la progression de la maladie de Parkinson.

L’ensemble de la population a été exposée à un stress élevé dû aux mesures restrictives nécessaires imposées par la pandémie. L’isolement social, la peur d’être contaminé, l’angoisse d’être isolé à l’hôpital, les témoignages oppressants continus dans les médias ou des proches, sont autant de facteurs qui peuvent induire un stress chronique.

Cette étude vise à déterminer si les patients atteints de la maladie de Parkinson ont développé un stress post traumatique et s’il y a eu une accélération de la progression de la maladie suite à la pandémie.

Dans le cadre de cette étude, 148 personnes atteintes de la maladie de Parkinson, participant déjà à la cohorte Parkinson, ont été invitées à compléter des questionnaires de qualité de vie et de bien-être émotionnel. Les données des questionnaires ainsi que l’analyse d’échantillons de sang recueillis avant et durant la pandémie afin d’identifier la présence de nouveaux biomarqueurs d’inflammation potentiels seront analysés.

Les résultats de cette étude seront présentés au Congrès « Movement disorders » en septembre 2021.

Projet AICovIX :

Diagnostic du COVID - 19 par intelligence artificielle à partir d'imagerie médicale

  • Promoteur : LCSB
  • Investigateur principal : Pr Dr F. Hertel ( service national de neurochirurgie )

Le projet AICovIX a pour objectif le développement de solutions d'aide au diagnostic par ordinateur pour la COVID - 19. Actuellement, les hôpitaux utilisent des images médicales telles que les rayons X ou le scanner pour évaluer les dommages potentiels aux poumons des patients COVID - 19. L'analyse de ces images à l’aide de solutions d'intelligence artificielle pourrait permettre un meilleur diagnostic et une évaluation plus rapide de la sévérité de la maladie. Ainsi, permettre de contribuer à une meil- leure compréhension des effets de la COVID - 19 et améliorer de manière significative le traitement de la maladie et la répartition des ressources. Ce projet est dirigé par le Dr Andreas Husch ( LCSB ) et financé par le « FNR COVID - 19 fast track scheme ». Il s'agit d'une collaboration entre le service national de neurochirurgie du CHL et le Centre de biomédecine des systèmes du Luxembourg ( Université du Luxembourg).

Durant le projet, l'équipe a participé au « MICCAI COVID-19 Lung CT lesion segmentation challenge » qui comptait plus de 1000 équipes du monde entier. Au cours de ce défi, les doctorants du groupe ont pu se familiariser avec les technologies récentes d'apprentissage profond ( Deep learning : forme poussée d’intelligence artificielle ) ainsi qu'avec les problèmes de biais des données de vie réelle. L'équipe luxembourgeoise a obtenu la 5ème place sur 225 équipes lors de la phase II finale.

Clinique pédiatrique

La Kannerklinik a joué et joue encore un rôle central dans la gestion des infections à la COVID - 19 chez les enfants du Luxembourg. La création d’une unité fermée a permis une prise en charge ciblée et des soins spécifiques pour les enfants les plus malades. Entre mars 2020 et mai 2021, 76 enfants atteints d’une infection aigue au SARS - CoV - 2 ont été hospitalisés à la Kannerklinik, dont 5 enfants avec une prise en charge en soins intensifs pédiatriques.

En parallèle de son activité clinique, la Kannerklinik a mis en avant ses missions en santé publique et recherche clinique afin de contribuer au mieux dans la gestion nationale et internationale de la pandémie. Les Drs Biver et de la Fuente, membres du Conseil Supérieur de Maladies Infectieuses du Ministère de la Santé ( Dr de la Fuente en tant que vice - présidente ), ont contribué à l’élaboration de plusieurs recommandations et publications en termes de mesures sanitaires et plus récemment des vaccina- tions autour de la COVID - 19 au Luxembourg.

L’équipe de la Kannerklinik a été parmi les premières à décrire et publier dans la littérature médicale internationale les complications graves de la COVID - 19 chez l’enfant, comme l’atteinte myocardique post infection au SARS - CoV - 2. ( 2 )

En ce qui concerne les projets de recherche, des projets nationaux et internationaux ont été initiés afin de mieux suivre et comprendre pourquoi des personnes de la même famille peuvent avoir des symptômes de la COVID - 19 tellement différents. Pourquoi la maladie évolue différemment chez l’en- fant et chez l’adulte constitue une autre question de l’équipe de la Kannerklinik.

(2) Oberweis ML, Codreanu A, Boehm W., Olivier D, Pierron C, Tsobo C., Kohnen M., Abdelrahman T, Nguyen N, Wagner K, de la Fuente Garcia I. Pediatric Life-Threatening Coronavirus Disease 2019 With Myocarditis. Pediatr Infect Dis J 2020 Jul ; 39( 7 ) :e147 - e149.


Etude Predi-COVID enfant :

« Cohorte Luxembourgeoise de patients positifs au COVID - 19 : une étude de stratification pour prédire la sévérité de l’évolution de la maladie » - extension de l’étude chez les enfants.

  • Promoteur : Luxembourg Institute of Health ( LIH )
  • Médecins investigateurs : Dr I. De la Fuente, Dr C. de Beaufort
  • Etude clinique interventionnelle – collecte de données et d’échantillons biologiques

Cette étude a été mise en place au CHL en colla- boration avec les Drs de la Fuente et de Beaufort. Comme les caractéristiques cliniques et les symptômes de la COVID - 19 chez les enfants peuvent considérablement différer de ceux observés chez les adultes, il est nécessaire de déterminer les principaux facteurs de risque associés aux cas de maladie grave chez les enfants, qu'ils relèvent de l'immunité ou de causes environnementales. L'objectif de l'extension pédiatrique de Predi - COVID est donc d'identifier ces facteurs et de définir les caractéristiques cliniques, biologiques et microbiologiques du COVID - 19 chez les jeunes patients. Le recrutement est en cours jusqu’à fin de l’été 2021.


Etude CLEAR :

« L'infection par le SARS - CoV - 2 chez les enfants au Luxembourg - une étude nationale rétrospective ».

  • Promoteur : CHL
  • Investigateurs principaux : Dr Carine de Beaufort, Dr Isabel de la Fuente
  • Partenaires : Ministère de la Santé, Division de l’Inspection Sanitaire ( Dr Masi ) ; Laboratoire National de Santé ( LNS ) ( Dr Abdelrahman )
  • Etude observationnelle rétrospective nationale chez les enfants âgés de 0 à 15 ans

CLEAR est une étude nationale, rétrospective, coordonnée par le CHL dont l’objectif est de mieux comprendre l'infection au SARS - CoV - 2 chez les enfants âgés de 0 à 15 ans. Dans ce but, les données cliniques ( type de symptômes, sévérité de l'infec- tion, source d'infection, comorbidités préalables à l'infection ) sont recueillies a posteriori et en paral- lèle le séquençage complet du virus responsable de l’infection est réalisé. Cette analyse des données cliniques et virologiques permettra non seulement de mieux caractériser l'infection chez les enfants, mais également d'avoir pour la première fois une image détaillée des infections au SARS - CoV - 2 des enfants au Luxembourg. Par ailleurs, elle permettra d'identifier les facteurs de risque d’une infection sévère nécessitant une hospitalisation ( âge, comor- bidités, type de virus ).

Les familles ayant un enfant ( âgé de 0 à 15 ans ) atteint d’une infection au SARS - CoV - 2 ont été invitées par courrier de l'Inspection Sanitaire à participer à l’étude : ceci représente environ 3600 enfants. D’autre part, une invitation a été faite dans la presse et les réseaux sociaux pour informer les médecins pédiatres du pays. À ce jour, près de 500 enfants / famille ont donné leur accord pour leur participation.

La mise en œuvre de l’étude a été réalisée par le service de Pédiatrie Générale, incluant le service de Diabétologie Endocrinologie Pédiatrique et avec le support de la Cellule d’Enseignement Médical et de Recherche.

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Etudes de recherche clinique et translationnelle centrées sur le cancer du sein

Etudes de recherche clinique et translationnelle centrées sur le cancer du sein

Plusieurs études de recherche clinique et translationnelle centrées sur le cancer du sein sont actuellement en cours dans le service d’oncologie médicale.

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins au niveau européen, représentant plus d’un cancer sur 4 chez la femme. Il résulte principalement de modifications au niveau de nos gènes qui conduisent les cellules à fonctionner de manière incorrecte. L’ensemble des modifications existantes ne sont toutefois actuellement pas connues. L’incidence du cancer du sein ne cesse d’augmenter dans le monde. En 2011, le Luxembourg présentait un taux supérieur de cancer du sein comparé à la moyenne des pays européens.

  • Collection d’échantillons biologiques de sang, de tissu mammaire et de tissu tumoral 

Dans cette étude, les patientes suspectées de présenter un cancer du sein seront invitées à autoriser la collecte d’un échantillon de sang et de tissu. La collecte complétée de données relatives aux antécédents médicaux a pour but d’aider la recherche fondamentale à déterminer les causes de développement du cancer du sein, ou éventuellement, à évaluer de nouveaux traitements expérimentaux. Les échantillons sont stockés à la biobanque de Luxembourg pour une période indéterminée.

  • Comprendre les aberrations moléculaires du cancer du sein métastatique 

Le cancer du sein prend naissance au niveau du sein (cancer primaire), peut y réapparaitre (récidive locale), ou se propager à d’autres organes (métastatique). « AURORA » est un programme de recherche visant à comprendre les caractéristiques moléculaires du cancer du sein récurrent ou métastatique. Pour les patients acceptant de participer à ce programme, des données démographiques (âge, sexe, poids), cliniques (diagnostic du cancer du sein, traitement, progression de la maladie) et des échantillons biologiques (sang, tissu) seront collectés. Les échantillons seront utilisés pour rechercher des modifications génétiques qui permettraient de comprendre l’apparition du cancer du sein. Ce programme de recherche inclura 1300 patients en Europe.

  • Association de médicaments pour traiter le cancer du sein 

Cette étude évaluera la sécurité globale, la tolérabilité et l’efficacité clinique de la combinaison de deux médicaments (ribociclib et létrozole) chez des hommes et des femmes ménopausées atteints d’un cancer du sein avancé  et n’ayant pas reçu de traitement hormonal antérieur. Au total, environ 3 000 patients seront inclus pour recevoir le traitement.  

Services associés
Holter de tension artérielle chez l'enfant

La participation de votre enfant est très importante pour réaliser un bon test.

Nous vous avons préparé cette brochure pour vous aider à lui expliquer ce qu’est un Holter TA et son déroulement.

Informations destinées à votre enfant

Je dois recevoir un holter TA : comment cela se passe-t-il ?

Tu auras une petite manchette autour de ton bras reliée à un boîtier que l’on glisse dans une pochette que tu porteras autour de ton cou pendant une journée et une nuit.

La manchette va se gonfler tous les 1/4h pendant la journée et toutes les 1/2h pendant la nuit. Pendant ce temps, tu gardes le bras droit vers le bas et sans bouger (voir photo). Entre les mesures, tu peux faire ce que tu fais habituellement sauf la douche, la natation et ou le bain.

Cet examen ne fait pas mal sauf un peu de pression quand la manchette se gonfle.

Informations destinées aux parents et aux adolescents 

Ce test est destiné à aider le médecin à :

  • contrôler les variations de la TA (hypo ou hyper ten- sion) pendant 24h.
  • vérifier également l’efficacité d’un traitement médicamenteux.

Comment préparer votre enfant ?

Bien lui expliquer le déroulement du test, et lui expliquer qu’il ne doit pas bouger pendant les mesures.

  • L’enfant ne doit pas être à jeun pour la pose de l’appareil.
  • Il n’y a aucun danger.
  • Il est conseillé de porter des vêtements à manches larges le jour du test.
  • Si votre enfant prend des médicaments, veuillez suivre les instructions médicales.

Comment cela se passe-t-il ?

  • Une manchette de TA sera placée au bras gauche, si l’enfant est droitier, ou à droite s’il est gaucher sauf demande contraire du cardiologue.
  • La taille de la manchette sera adaptée à la taille du bras.
  • Les mesures se prennent pendant 24h. Vérifier le positionnement correct du brassard si l’appareil fonctionne trop souvent.
  • Si le fonctionnement du brassard est douloureux, enlevez-le.
  • La douche est possible à condition de retirer l’appareil tout en respectant les indications reçues.

Retour de l'appareil

Le lendemain il faut nous rendre l’appareil à l’heure indiquée par l’infirmière. Vous avez deux possibilités :

  • Soit vous venez avec votre enfant et l’infirmière lui enlève.
  • Soit vous l’enlevez vous-même et vous nous le rapportez. Dans ce cas, l’infimière vous expliquera comment faire.

Si vous avez des problèmes de planning (enfant à l’école à chercher ou d’autres rdv ...) merci de nous en informer.

 

Réf. : Flyer Holter de tension arterielle PED Janv 2018

Services associés
La cardioversion électrique

Qu'est ce qu'une cardioversion éléctrique ?

La cardioversion électrique est un traitement qui consiste à rétablir la commande électrique normale du cœur par un choc électrique externe sous anesthésie générale.

 

À qui d'adresse cette technique ?

Ce traitement est proposé aux personnes présentant une fibrillation auriculaire ou un flutter auriculaire (rythme cardiaque irrégulier et souvent rapide) lorsque le traitement habituel (médicaments) n’est pas efficace.

 

Pourquoi est-il nécessaire de régulariser le rythme de votre cœur ? 

Un rythme cardiaque irrégulier ou rapide peut causer certains symptômes : sensations de perte de connaissance, étourdissements, douleur à la poitrine, essoufflement, fatigue et palpitations.

 

Y a-t-il des risques ?

En de rares occasions, le traitement peut causer une brûlure aux endroits du choc électrique : les soins nécessaires (compresses froides, pommade, pansement, etc, ...) seront assurés.

Un risque minime d’embolie (caillot qui prend le chemin de la circulation) évalué à moins de 1% si la personne est bien anticoagulée.

Pour limiter ce risque :

  • Un anticoagulant est prescrit pour limiter les risques d’embolies artérielles (artères qui se bouchent) : il sera débuté au moins 3 semaines avant la cardioversion et poursuivi au moins 4 semaines après.
  • Dans certains cas, une échographie trans-oesophagienne sera réalisée quelques jours avant le choc pour s’assurer de l’absence de caillot dans l’oreillette gauche.

Votre cardiologue vous donnera tous les renseignements nécessaires lors de la programmation de l’examen.

 

Préparations à la procédure 

Vous serez hospitalisé pendant une courte période.

Un risque minime d’embolie (caillot qui prend le chemin de la circulation) évalué à moins de 1% si la personne est bien anticoagulée.

Semaine(s) précédant le traitement - Le cardiologue vous prescrira une :

  • Anticoagulation
  • Visite chez l’anesthésiste
  • Echographie trans-oesophagienne

La veille de l’intervention - Vous devez être à jeun (sans boire ni manger) à partir de minuit.

Le matin - Vous pouvez prendre vos médicaments habituels avec un peu d’eau

Le matin de l’intervention, si vous êtes diabétique, conformez-vous aux instructions de l’anesthésiste pour votre traitement anti-diabétique oral et/ou pour votre insuline.

 

Déroulement de la procédure

Le jour même, présentez-vous à l’heure de votre RDV à la réception du CHL Centre, dans le hall principal avec :

  • Votre carte de sécurité sociale
  • Une liste récente de vos médicaments (le nom, le dosage et la fréquence)
  • Quelques affaires de toilette

Présentez-vous ensuite à l’unité d’accueil.

L’infirmière vous reçoit, fait une prise de sang, pose une perfusion et enregistre un électrocardiogramme. Elle vous tondra le thorax en cas de nécessité et vous mettra une blouse opératoire.

 

Pendant le traitement (en salle de réveil)

Le cardiologue, l’anesthésiste et l’infirmière de la salle de réveil vous accueillent. Ils discutent avec vous et répondent à vos questions.

L’infirmière vous prépare (pose des patch et des électrodes) et participe à la surveillance : vous êtes endormi par l’anesthésiste et le cardiologue fait la cardioversion.

Vous ne sentirez pas le choc (1 à 4 chocs sont parfois nécessaires pour ramener le rythme à la normale).

 

Surveillance immédiate après l'examen

Vous retournerez à l’hôpital de jour ou dans le service d’hospitalisation pour quelques heures de surveillance.

Un moniteur est installé afin de surveiller le rythme de votre cœur. Dès que vous êtes bien réveillé, vous pouvez manger : vous devez signaler à l’infirmière tout malaise, brûlures ou douleur.

 

Après la cardioversion électrique

Le cardiologue vous revoit avant votre départ et vous communiquera votre RDV de contrôle.

Il peut décider également d’arrêter ou d’ajouter certains médicaments.

Vous devez continuer vos anticoagulants jusqu’à ce que le médecin décide de les stopper

 

Retour à la maison

Si vous ne nécessitez pas de surveillance particulière, vous pourrez retourner chez vous dans l’après-midi.

Cependant, vous ne pourrez pas conduire votre voiture pendant 24 heures. Vous devez donc prévoir quelqu’un pour votre retour.

Si vous souffrez d’apnées du sommeil, vous devrez, en général, rester une nuit en surveillance.

Services associés
La recherche autour des maladies respiratoires

Les maladies respiratoires touchent les voies aériennes et les poumons. Elles vont d’infections aiguës comme la pneumonie et la bronchite à des affections chroniques telles que l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructives (BPCO). Autour du Dr Marc Schlesser, les pneumologues du CHL orientent leurs recherches dans les directions suivantes :

  • Ils participent à des projets de recherche clinique sur les maladies pulmonaires obstructives, comme la broncho-pneumopathie chronique (BPCO) ou l’asthme, pour déterminer les meilleurs thérapies et traitements.
  • Leurs observations contribuent à des registres sur des maladies rares comme la mucoviscidose ou la fibrose pulmonaire pour mieux connaître leurs caractéristiques et leur évolution.

Déterminer les meilleurs traitements

  • Une nouvelle attitude thérapeutique pour la BPCO: Projet FLAME

Débuté en 2012, le projet FLAME avait pour objectif de comparer deux formes de traitement de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).

La BPCO, affection chronique des poumons, est la quatrième cause de mortalité mondiale.

Les malades présentent des symptômes comme des difficultés à respirer et de la toux. La meilleure approche pour réduire la récurrence des phases aiguës de cette maladie chronique a été étudiée en comparant deux approches thérapeutiques : l’une avec et l’autre sans corticostéroïdes.

Plus de 3000 patients ont participé à l’étude, en recevant, à l’aveugle, l’un ou l’autre traitement. Au terme de l’étude, le traitement novateur a démontré une plus grande efficacité dans le suivi de la maladie. Les résultats de l’étude ont été présentés dans plusieurs congrès et publications d’envergure et ont entraîné une modification des lignes directrices du traitement de la BPCO10.

  • Evolution possible dans le traitement de l’asthme

Le Dr Catherine Charpentier, participe depuis quelques mois à une étude cherchant à évaluer les propriétés d’un médicament expérimental utilisé en complément des médicaments habituels prescrit pour le traitement de l’asthme.

Le projet porte sur l’inclusion de plus de 800 patients, dont 30 au Luxembourg et en Belgique.


Mieux connaître la prévalence et l’évolution de certaines maladies pulmonaires

  • Participation au registre européen de mucoviscidose

Le CHL abrite le Centre Luxembourgeois de Mucoviscidose et des Maladies Apparentées. Les personnes atteintes de mucoviscidose au Luxembourg sont majoritairement accueillies et traitées au CHL. Dans ce cadre, les médecins ont rejoint le « registre européen de la mucoviscidose », qui constitue une base indispensable pour étudier la fréquence de la maladie et son évolution dans le temps, améliorer les connaissances sur l’état de santé de la population, évaluer la qualité de la prise en charge diagnostique et thérapeutique et mesurer les progrès réalisés dans la lutte contre la mucoviscidose.

La participation permet aussi de mesurer la performance du CHL en matière de prise en charge en la comparant à celle des autres pays européens, et d’identifier les groupes de patients qui pourraient être approchés pour participer à des études cliniques.

  • Registre observationnel pour les patients atteints de fibrose pulmonaire: Projet PROOF     

La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie chronique dont la cause est inconnue. Elle se caractérise par la formation de tissu cicatriciel (fibrose) dans les poumons. Les connaissances sur cette maladie sont très lacunaires : on ne sait pas quelles sont les personnes susceptibles d’en être atteintes, la manière dont elle se développe, ni les causes.

Pour mieux connaître la fibrose pulmonaire idiopathique, les pneumologues du CHL ont décidé de participer à un projet Benelux, mis en place avec 15 autres hôpitaux des Pays-Bas de la Belgique.

L’objectif est de recueillir les données médicales d’environ 700 patients, pendant plusieurs années, pour étudier l’évolution de la maladie. Ces résultats ont été présentés aux congrès mondiaux de pneumologie.

ASTHME

  • Etude de l'efficacité et de la tolérance d’un nouveau traitement chez les patients souffrant d'asthme sévère

L’asthme sévère est un asthme mal contrôlé avec des symptômes chroniques (toux, gêne respiratoire, essoufflement, respiration sifflante, réveils nocturnes, crises sévères), Il nécessite un recours à des traitements en continu.

L’objectif de cette étude est de savoir si un nouveau médicament, qui n’est pas encore en vente, agit mieux qu’un placebo (qui ne contient pas de principe actif) lorsqu’il est pris en association avec un traitement habituel pour l’asthme sur une période d’un an. Cette étude recrutera une trentaine de patients sur Luxembourg. Médicament et placebo seront donnés « au hasard ». Sur un suivi de plus d’un an, des contrôles pulmonaires, cardiaques, des prises de sang ainsi que des prélèvements d’urine seront analysés. Pour compléter ces données, des questionnaires évaluant la qualité de vie seront remplis. Tout événement indésirable sera enregistré.

  • Étude visant à comparer l’efficacité et l’innocuité de l’association de deux médicaments chez des patients asthmatiques.

L’asthme est une affection inflammatoire chronique caractérisée par une inflammation et une hyperréactivité des voies aériennes entraînant des difficultés à respirer. En dépit des traitements existants (par exemple le Seretide®), le meilleur traitement reste à déterminer.

L’étude a pour but d’établir quel médicament est le plus efficace pour soulager les symptômes de l’asthme et améliorer la fonction pulmonaire. Plusieurs doses seront évaluées sur une période test de un an. Ni le patient, ni médecin ne connaitront le contenu du comprimé reçu ou sa dose. Environ 3155 patients seront inclus dont à peu près 40 en Belgique et au Luxembourg. Huit visites seront planifiées sur un an afin de recueillir des échantillons sanguins et de réaliser des tests pour évaluer la fonction des poumons et du cœur.


FIBROSE PULMONAIRE IDIOPATHIQUE

  • Registre visant à décrire l’évolution de la fibrose pulmonaire idiopathique

La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie chronique dont la cause est inconnue, caractérisée par la formation de tissu cicatriciel (fibrose) dans les poumons. C’est la forme la plus connue de maladie pulmonaire interstitielle associée avec une forte mortalité (survie moyenne de 3 ans après le diagnostic).

Ce registre a pour but de recueillir des données de patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique pour mieux cerner les facteurs de risque et le développement de la maladie, ainsi que son influence et celle des traitements sur la qualité de vie des patients. 750 patients seront recrutés sur 16 sites hospitaliers en Belgique au Luxembourg et au Pays-Bas. Les patients seront suivis sur 5 ans. Des visites médicales seront organisées tous les 3 à 6 mois. Les résultats des examens habituels seront recueillis.


HYPERTENSION PULMONAIRE

  • Registre pour surveiller l’innocuité d’un nouveau médicament chez des patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire

L’hypertension pulmonaire est une maladie grave qui se caractérise par un essoufflement à l’effort, une fatigue et des étourdissements. Elle se manifeste aussi par une tension élevée dans les artères des poumons. Les artères sont rétrécies, ce qui rend la circulation du sang plus difficile. L’hypertension pulmonaire se soigne par des médicaments, des changements de mode de vie et, dans certains cas, une intervention chirurgicale.

Ce registre a pour but d’évaluer l’innocuité à long terme d’un nouveau médicament, ayant déjà prouvé son efficacité chez les patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire. Au total, 900 patients seront inclus dans différents pays dont une quinzaine à Luxembourg. Des données relatives à l’évolution de la maladie et au traitement seront recueillies pendant un an au minimum et 4 ans au maximum, selon la date d’inclusion dans le registre.

  • Registre pour le suivi des patients atteints d’hypertension pulmonaire traitée par prostanoïdes

L’hypertension pulmonaire est une maladie grave qui se caractérise par un essoufflement à l’effort, une fatigue et des étourdissements. Dans certains cas, des prostanoïdes peuvent être  prescrits pour diminuer les symptômes et optimiser la tolérance à l’effort chez le patient.

Ce registre a pour but de collecter des données cliniques pour évaluer l’efficacité des prostanoïdes chez les patients atteints d’hypertension pulmonaire. Les patients inclus seront observés pendant 5 ans. Tous les 6 mois, des tests pour évaluer la fonction des poumons et du cœur, des prises de sang et des questionnaires permettant d’évaluer la qualité de vie des patients seront réalisés. Au Luxembourg, 10 patients seront recrutés.


MUCOVISCIDOSE

  • Registre Européen de la mucoviscidose

La mucoviscidose est une maladie génétique héréditaire qui affecte le fonctionnement cellulaire de plusieurs organes comme les poumons, le système oto-rhino-laryngologique, le tube digestif, le foie, les voies biliaires, le pancréas et les organes reproducteurs.

Le registre a pour but de collecter des informations sur les caractéristiques et les traitements des patients atteints de mucoviscidose suivis en Europe. Ceci permettra de  mieux connaitre la fréquence de la maladie et son évolution et d’évaluer l’efficacité du diagnostic et de la prise en charge des patients. Des données démographiques (sexe, date de naissance), génétiques ainsi que des données sur le diagnostic, le traitement reçu et d’éventuelles complications seront recueillies. Des informations supplémentaires seront enregistrées en cas d’infection ou de greffe des poumons.

Services associés
La recherche autour des maladies cardio-vasculaires

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. A l’échelle du Luxembourg, les décès dus à des maladies cardiovasculaires telles qu’une crise cardiaque (infarctus du myocarde) ou une attaque cérébrale (accident vasculaire cérébral) représentaient la première cause de mortalité en 2015 selon les statistiques présentées en 2017 par le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg.

Au CHL, la recherche sur les maladies cardiovasculaires s’est développée autour des travaux des docteurs Daniel Wagner, cardiologue, et Pascal Stammet, anesthésiste-réanimateur. Avec leurs équipes, ils ont exploré les dimensions suivantes :

  • La prédiction des conséquences neurologiques des 
arrêts cardiaques.
  • La rééducation physique des insuffisants 
cardiaques.

Conséquences neurologiques des arrêts cardiaques

  • Température corporelle après arrêt cardiaque: Projet target temperature management

Le Dr Pascal Stammet, anesthésiste –réanimateur au CHL, s’intéresse à la possibilité que la température corporelle d’un patient après arrêt cardiaque puisse avoir des conséquences sur les chances de survie de ce patient et sa récupération. Après avoir participé à une étude européenne comparant la survie et les conséquences neurologiques de l’arrêt cardiaque de patients maintenus soit à une température de 33 ou 36 degrés, le Dr Stammet s’intéresse à la comparaison entre des patients maintenus à 33 degrés et d’autres pour lesquels l'équipe tente activement d’éviter la fièvre (température visée de 37,5 degrés maximum). Lors de la première étude, dont les résultats ont été salués internationalement, il avait été prouvé que le maintien à 33 ou à 36 degrés n’avait pas d’incidence sur la  capacité de récupération des fonctions neurologiques.

  • Les prédictions neurologiques après arrêt cardiaque: Thèse de doctorat « contribution to the outcome prediction after cardiac arrest »

En 2016, le Dr Stammet a présenté avec succès son mémoire de thèse en sciences médicales à l’Université de Liège. Reprenant les conclusions de sa première étude, sur l’utilité de l’électro-encéphalogramme simplifié après arrêt cardiaque, et suivant l’évolution de ses recherches jusqu’au questionnement sur la température corporelle idéale à laquelle maintenir un patient victime d’un arrêt cardiaque, ce travail était une forme de synthèse des différents travaux menés au fil des années, lui permettant d’apporter sa contribution sur la prédiction des conséquences neurologiques des arrêts cardiaques.


La rééducation physique des insuffisants cardiaques

Les insuffisants cardiaques sont des personnes dont le cœur n’arrive plus à éjecter convenablement le sang dans les organes périphériques, entre autres les muscles squelettiques, qui finissent par être déficitaires. En plus de l’insuffisance cardiaque, cette déficience va limiter la capacité de ces patients à faire des efforts au quotidien.

Jusqu’aux années 1990, on pensait que les personnes insuffisantes cardiaques ne devaient pas faire d’efforts trop importants pour ne pas surcharger leur cœur.

En travaillant avec le Dr Charles Delagardelle,  cardiologue,  Patrick Feiereisen, kinésithérapeute au service de physiothérapie du CHL,  a eu l’idée de  créer des programmes de renforcement des muscles périphériques, en dosant très méticuleusement l’entrainement proposé aux patients, et en suivant leur état cardiaque de très près afin d’exclure tout signe de surcharge du cœur.

Patrick Feiereisen et le Dr Delagardelle ont ainsi mené plusieurs études, en incluant de plus en plus de patients (15 au départ, 60 pour la dernière étude). Ils se sont aperçus que l’entraînement proposé, loin d’avoir un effet négatif sur le cœur, renforçait au contraire aussi bien les capacités musculaires que cardiaques, et que les personnes en insuffisance cardiaque gagnaient énormément en qualité de vie.


Registre d’endocardite au Luxembourg

L’endocardite infectieuse est une infection bactérienne d’une des valves cardiaques après le passage d’une bactérie dans le sang. Les complications peuvent être sévères, d’une destruction valvulaire avec défaillance cardiaque et/ou des embols septiques responsables d’atteintes d’autres organes comme des accidents cérébraux. C’est une maladie dont l’incidence en Europe ne diminue pas, malgré les projets en matière de diagnostic, de traitement antibiotique et de technique chirurgicale. Au CHL, l’endocardite infectieuse est traitée, selon les recommandations de la société européenne de cardiologie, par antibiothérapie intraveineuse sur plusieurs semaines, ou, dans ses formes plus sévères, par une chirurgie cardiaque avec remplacement valvulaire.

Pour mieux connaître l’incidence de la maladie au Luxembourg et élaborer un profil épidémiologique local, les médecins cardiologues du CHL ont développé un registre des endocardites, reprenant et analysant les données médicales des patients acceptant de participer à l’étude. A ce jour, une vingtaine de patients ont ainsi été recensés.

Patrick Feiereisen, kinésithérapeute au CHL

Je suis kinésithérapeute au CHL depuis 1996. Sportif dès l’enfance, j’ai très vite su que je voulais articuler ma vie professionnelle autour du sport. C’est lorsque j’ai été soigné par un kinésithérapeute du sport que j’ai compris que c’était le métier que je voulais faire : kinésithérapeute sportif. Mon rêve était de devenir kinésithérapeute de la délégation luxembourgeoise aux Jeux Olympiques !!

Lors de mon premier stage professionnel, en rééducation cardiaque, à l’Université Libre de Bruxelles, j’ai rencontré des kinés qui faisaient de la recherche. Ils étaient reconnus pour leurs travaux sur la rééducation à l’effort chez des patients transplantés cardiaques. Tout en appliquant les gestes classiques de rééducation, ils portaient un regard critique sur leur pratique, à la recherche de méthodes encore plus optimales de rééducation. Ils se posaient régulièrement des questions comme : « Pourquoi est ce que je fais ce type d’entraînement ? Quelle est l’action thérapeutique que je peux en attendre ? Est-ce le meilleur moyen de traiter ce patient ? ». Par ces réflexions, ils ont fait avancer les techniques de rééducation pour le bien du patient. En travaillant à leurs côtés, j’ai été imprégné de cet esprit critique, de cette réflexion permanente, et cela a fortement influencé le regard que je portais sur mon travail et sur ses nécessaires évolutions. Depuis ce premier stage, j’ai toujours cherché à améliorer ma pratique, les techniques que j’emploie, je me suis questionné et je me questionne tous les jours. C’est ça la recherche soignante.

Au CHL, j’ai trouvé une grande écoute du corps médical et de ma hiérarchie pour pouvoir poursuivre et consacrer du temps à ma recherche. C’est une des particularités de notre hôpital et c’est une chance.»

ARRET CARDIAQUE / INFARCTUS

  • Analyse de marqueurs sanguins pour évaluer les conséquences d'un arrêt cardiaque sur le corps

L'instauration d’un traitement par hypothermie, c'est-à-dire l'abaissement volontaire de la température du corps pour les patients admis après un arrêt cardiaque, permet de protéger leur cerveau. Il est cependant actuellement toujours impossible de prédire de façon fiable et de manière précoce (dans les premières 48 heures) les conséquences d’un arrêt cardiaque au niveau du cerveau et du cœur.

Le but de cette étude est d'évaluer les séquelles d’un arrêt cardiaque chez une cinquantaine de patients admis en réanimation et ayant reçu un traitement par hypothermie. Deux prélèvements sanguins seront effectués, (à 48 heures puis 7 jours après la fin du traitement par hypothermie) ainsi qu'un examen neurologique à la sortie de l'hôpital puis 6 mois après.

  • Mesure de la réactivité de la pupille pour évaluer l’aboutissement du coma après arrêt cardiaque

Il est habituel d’évaluer les fonctions du cœur et du cerveau et de réaliser une prise de sang après un arrêt cardiaque pour en mesurer les séquelles et  prédire le devenir des patients. Récemment, une étude a démontré qu’évaluer la réactivité de la pupille (ouverture centrale de l’œil qui s‘adapte à la quantité de lumière) permettrait de prédire de manière plus précise le pronostic du coma.

Le but de cette étude européenne est d’évaluer la validité d’un nouvel outil pour mesurer le pourcentage de réactivité de la pupille. 500 patients seront évalués, dont une cinquantaine à Luxembourg. Cinq examens seront réalisés dans les premières 72 heures (un examen toutes les 12 heures), qui incluront la mesure du diamètre de la pupille en plus des examens habituels du cœur et de la prise de sang. Les patients seront contactés 3 mois et 1 an après l’incident pour évaluer leur récupération.

  • Registre international des arrêts cardiaques

Le devenir des patients après arrêt cardiaque est très variable et dépend de nombreux facteurs. D’importants efforts ont été réalisés ces dernières années dans la prise en charge de ces patients. Toutefois, les traitements peuvent différer selon les pays et les hôpitaux.

Autour de la mise en œuvre de ce registre sont rassemblés des hôpitaux et des sociétés de recherche d’Europe et des Etats-Unis dans le but d’améliorer les soins après arrêt cardiaque. Les données relatives à la prise en charge des patients seront extraites du dossier médical.  Elles incluront les circonstances de l’arrêt, les antécédents du patient, le temps entre l’arrêt et la prise en charge, les examens réalisés (examen du cœur, imagerie du cerveau, prise de sang, scores cliniques, etc) et les interventions réalisées (défibrillation, traitement par hypothermie, prise de médicaments, etc).

  • Caractérisation tissulaire myocardiaque chez le sujet sain par IRM

L’IRM cardiaque est une technique d’imagerie qui connait un grand essor depuis 10 à 15 ans. Elle fournit des informations anatomiques et fonctionnelles précises sans danger pour le patient. L’IRM permet en particulier d’identifier une variété de composantes anormales du muscle cardiaque, comme par exemple l’infiltration graisseuse, l’inflammation ou les cicatrices, et constitue ainsi la technique de diagnostic non invasif d’excellence dans une majorité de maladies du cœur.

D’importants efforts techniques sont actuellement entrepris afin de permettre une analyse quantitative objective des images IRM. Parmi ces efforts s’inscrit la technique dite de « cartographie T1 » myocardique qui reflète la structure du tissu. Cette technique nécessite un processus de validation préalable qui constitue le but de cette étude : vingt sujets sains (sans problème cardiaque) passeront un examen du cœur par IRM. La validation permettra de connaître la valeur du T1 myocardique chez le sujet sain et d’établir la stratégie d’examen la plus efficace.

  • Contribution de la cartographie T1 IRM dans la détection des cardiopathies infra cliniques chez le sujet sportif

La pratique d’un sport ou d’un exercice musculaire, quel qu’il soit, entraîne une adaptation cardiovasculaire à l’effort. Cette hypertrophie du muscle cardiaque est reconnue depuis longue date chez les sportifs. Elle peut constituer un risque pour la santé en cas de pratique intensive du sport.

Le but de cette étude est de prédire le risque de développer un accident grave (par exemple un arrêt cardiaque) lié à la pratique du sport en améliorant notre compréhension de la relation entre le muscle cardiaque et ses propriétés électriques. Une trentaine de sportifs seront contrôlés, en premier lieu avec un IRM du cœur, puis lors d’un second rendez-vous, avec un électrocardiogramme (permettant d’évaluer l’activité du cœur).

  • Imagerie de la fibrose myocardique dans le remodelage ventriculaire après infarctus

L’infarctus du myocarde survient lorsqu'un caillot sanguin bloque la circulation du sang au niveau du cœur pouvant alors endommager ou détruire une partie du muscle cardiaque. Après un infarctus, un examen cardiaque par IRM est prescrit pour évaluer les conséquences à long terme sur le cœur.

Cette étude cherche à analyser la relation entre la structure du muscle cardiaque telle que décrite par l’IRM et certaines propriétés électriques du cœur. Le but est d’améliorer l’interprétation de l’examen IRM cardiaque pour mieux prédire le risque des patients de développer une insuffisance cardiaque. Certaines des images acquises lors de l’actuel examen IRM seront récupérées afin d’estimer la structure de la cicatrice de l’infarctus et la présence éventuelle de tissu fibreux dans le muscle cardiaque normal. Lors d’une deuxième visite, une prise de sang et un électrocardiogramme (permettant d’évaluer l’activité du cœur) seront réalisés. Une cinquantaine de patients seront recrutés.


INSUFFISANCE CARDIAQUE

  • Relation entre l'activité électrique du cœur et sa structure

Le cœur est un muscle possédant ses propres propriétés électriques permettant sa contraction. Une anomalie du muscle du cœur ou de ses propriétés électriques peut conduire à des troubles du rythme cardiaque.

Le but de cette étude est de mieux comprendre la relation entre la structure du muscle cardiaque observé par imagerie (aspect normal ou épaississement du muscle) et ses propriétés électriques chez des patients présentant des anomalies cardiaques de diverses origines. Trois groupes de 10 patients seront analysés: après infarctus du myocarde, avec troubles cardiaques d'origine musculaire ou avec anomalies du rythme électrique. Tous se verront proposer une exploration de l'activité électrique de leur cœur qui sera complétée dans le cadre de cette étude d'un IRM (imagerie à résonance magnétique) du cœur.

  • Suivi européen des habitudes d’implantation de dispositifs cardiaques

Une anomalie des propriétés électriques du cœur peut provoquer des anomalies de contraction et de relaxation du muscle cardiaque l’empêchant de pomper le sang efficacement pour le fournir au reste du corps.  Parfois, un système de synchronisation cardiaque doit être implanté pour améliorer les symptômes liés à cette insuffisance cardiaque.

Le but de cette étude, menée par la Société européenne de cardiologie, est de comparer les pratiques d’implantation de dispositifs cardiaques d’un pays européen à l’autre et d’en améliorer l’utilisation. Au Luxembourg, 20 à 25 patients devant recevoir un implant pour des raisons médicales seront recrutés. Les données suivantes seront extraites du dossier médical : antécédents du patient, raison pour laquelle le dispositif est implanté, résultats de la prise de sang et des évaluations du cœur avant et après la pose de l’implant, complications à l’installation de l’implant, évènements indésirables après la pose.


RISQUES LIES A L’ANESTHESIE

  • Complications après anesthésie chez le nouveau-né 

Malgré les progrès de la médecine, les nouveaux nés sont souvent victimes d’effets indésirables à la suite d’anesthésies régionales et/ou générales. Afin de mieux évaluer la qualité et la sécurité de la prise en charge après anesthésie chez les nouveaux nés, la Société Européenne d’Anesthésiologie a pris l’initiative de développer un suivi des pratiques courantes sur plusieurs centres en Europe.

Le but est d’observer les pratiques habituelles des équipes médicales afin de mieux prévenir tout évènement indésirable après anesthésie chez le nouveau-né. Jusqu’à 5000 nouveau nés seront étudiés en Europe. Des données sur l’état de santé, l’anesthésie et son suivi (monitoring de 120 minutes) seront récupérées. Les parents du nouveaux nés seront aussi appelés 90 jours après l’anesthésie afin de lister tout évènement secondaire ayant eu lieu.


ENDOCARDITE INFECTIEUSE

  • Registre d’endocardites au Luxembourg

L’endocardite est une infection bactérienne d’une des valves cardiaques. Elle peut survenir sur valve déjà malade ou même en l’absence de maladie cardiaque connue. Les complications peuvent être sévères (destruction de la valve avec défaillance cardiaque et/ou amas de bactéries dans le sang avec atteinte d’autres organes). C’est une maladie liée à un risque de décès important.

Le registre a pour but d’optimiser la prise en charge des patients en précisant l’incidence, les facteurs favorisants, la prise en charge et l’évolution de la pathologie. L’étude consistera à récupérer les données issues du suivi médical des patients atteints d’une endocardite (intervention, examen du cœur, imagerie, analyse labo, habitude de vie, etc). Ce registre devrait inclure 15 à 20 patients par an.

Services associés
La recherche autour des maladies neuro-dégénératives

Les maladies neuro-dégénératives touchent plus de 33 millions de personnes dans le monde. Elles sont caractérisées par la dégénérescence progressive des neurones et un dysfonctionnement du cerveau et/ou de la moelle épinière. Après la démence d’Alzheimer, la maladie de Parkinson est la maladie neuro-dégénérative la plus fréquente. Elle se définit par des symptômes moteurs : tremblement de repos, ralentissement des mouvements, rigidité. S’y associe fréquemment une instabilité posturale. Les médecins neurologues et neurochirurgiens du CHL s’impliquent depuis de nombreuses années dans des projets de recherche sur la maladie de Parkinson, et l’expertise qu’ils ont développée a permis au CHL de devenir, aux côtés du LIH et du LCSB, l’un des partenaires du plus important projet de recherche sur la maladie de Parkinson mené au Luxembourg : le National Center of Excellence in Research on Parkinson Disease (NCER-PD). L’implication des médecins du CHL est concentrée sur:

  • La recherche de marqueurs de la maladie de Parkinson, pour permettre un diagnostic plus précoce et une prise en charge rapide.
  • La recherche de techniques de stimulation du cerveau, pour contrecarrer certains effets physiques de la maladie.

Vers un diagnostic plus précoce de la maladie de Parkinson

  • Une étude à grande échelle de la maladie de Parkinson: Projet NCER – PD

Financé par le Fonds National de la Recherche (FNR), le centre d’excellence national en recherche sur la maladie de Parkinson a vu le jour en 2015, alliant les forces de l’Université de Luxembourg (via le LCSB), du LIH et du CHL. Y sont conduits de multiples projets de recherche examinant différents aspects de la maladie de Parkinson. Au niveau clinique, le projet le plus important est la constitution d’une cohorte de patients parkinsoniens et de personnes saines, qui acceptent de participer à des tests neuropsychologiques et de donner des échantillons biologiques. En comparant les données issues des tests et des échantillons de malades et de personnes saines, les chercheurs autour du Prof. Rejko Krüger, espèrent trouver des indicateurs qui permettront une amélioration du diagnostic de la vitesse de détection et de la différentiation des aspects de la maladie de Parkinson. A ce jour, plus de 380 patients et plus de 400 volontaires sains ont été inclus dans l’étude qui se poursuit au moins jusqu’en 2019.

  • Du rôle des mitochondries dans la maladie de Parkinson: Projet Mitochondria, caractéristiques dynamiques des mitochondries dans la maladie de Parkinson

Lancé par le Prof. Nico Diederich en 2011, le projet Mitochondria avait pour objectif la collection d’échantillons de tissus biologiques de personnes atteintes de la maladie de Parkinson et de personnes « saines », pour effectuer analyses et comparaisons permettant une meilleure compréhension du développement de la maladie. A partir des échantillons collectés, le Prof.Diederich et son équipe ont cherché à vérifier si les patients atteints de la maladie de Parkinson présentaient, de leur vivant, un dysfonctionnement des mitochondries, c'est-à-dire des organites intracellulaires qui sont censés fournir à la cellule l’énergie dont elle a besoin pour survivre et fonctionner. A partir des échantillons collectés auprès de 11 patients parkinsoniens et de 4 personnes saines, les chercheurs ont identifié, chez les malades, un dysfonctionnement mitochondrial au niveau de l’intestin se traduisant par une réduction des ganglions du colon droit. Cette découverte pourrait contribuer à la définition de facteurs prédictifs de la maladie de Parkinson et à une prise en charge plus précoce des patients atteints.


Des techniques de stimulation neurochirurgicale pour améliorer le quotidien des malades

  • Lutter contre les blocages de la marche: Projet : stimulation combinée de STN et SNr sur les blocages de la marche

Le blocage de la marche (« freezing ») survient généralement à un stade avancé de la maladie de Parkinson et touche entre 60 et 80% de l’ensemble des patients. Capitalisant sur la mise au point récente, par des scientifiques de l’Université de Tübingen en Allemagne, d’une nouvelle technique de stimulation cérébrale combinée prenant pour cible une partie spécifique du cerveau (la substantia nigra pars reticulata), les Profs. Frank Hertel (neurochirurgien) et Rejko Krüger (neurologue) ont proposé à 7 de leurs patients l’utilisation expérimentale de cette technique. Le principe : un implant est placé au niveau du cerveau des patients souffrant de blocages de la marche. La programmation de cet implant, c'est-à-dire de la fréquence et de l’intensité des stimuli qu’il émet, calque ce qui a été fait à Tübingen, et les médecins chercheurs vérifient, auprès des patients opérés, les résultats de cette nouvelle forme de stimulation.

Pr. Frank Hertel, neurochirurgien au CHL

Je suis neurochirurgien au CHL depuis 2008. J’ai toujours beaucoup aimé les sciences et la technique, j’ai même commencé ma formation en électrotechnique, en me demandant si je n’allais pas pas m’orienter dans cette voie, mais le contact avec l’humain m’a manqué et je me suis lancé dans la médecine. La neurochirurgie est une discipline médicale très technique, et elle a représenté la combinaison idéale de mes intérêts. Je suis fasciné par le cerveau et le système nerveux, pour moi points cruciaux du fonctionnement de notre corps.

Je travaille depuis 2004 en collaboration avec l’Université de Trêves, avec des électrotechniciens et des informaticiens. J’avais un patient informaticien, qui avait une tumeur au cerveau. Je l’ai opéré, et nous avons beaucoup échangé sur ses recherches, ses études, et la neurochirurgie. Il est venu me voir après l’opération avec son professeur d’informatique, chercheur en robotique, spécialisé dans la théorie du chaos. Je lui ai parlé des tumeurs du cerveau, de la stimulation cérébrale. Nous nous sommes rendu compte que nos disciplines avaient en fait de nombreuses choses en commun, et que les questions et problèmes mathématiques pouvaient être transposés au cerveau.

Nous avons alors commencé à travailler ensemble, en intégrant l’Université de Luxembourg et le Luxembourg Center for Systems Biomedicine et au fil des années, nous avons développé un centre interdisciplinaire pour la recherche et la neuro-technologie. Notre objectif : la modélisation/l’anatomie du cerveau et des « routes » du cerveau, qui restent encore largement inconnues. Nous avons déjà fait de nombreux progrès, nous pouvons mieux opérer les gens, en visualisant mieux les zones que nous devons opérer ou stimuler, et en réduisant le risque de complication ou d’opération non optimale. Nous sommes aussi en lien avec des entreprises qui développent du matériel biomédical et qui sont très intéressées par notre travail, notamment par un nouveau stimulateur, qui pourrait stimuler certaines zones du cerveau et éviter les tremblements liés à des pathologies comme la maladie de Parkinson ou le syndrome de Tourette. Nous travaillons aussi sur le traitement neurologique des symptômes liés à l’arthrose, ou la stimulation du cerveau via le système immunologique.

Je viens d’être nommé professeur honoraire de l’Université de Luxembourg, au LCSB. C’est une belle reconnaissance des travaux de ces dernières années, c’est aussi une possibilité qui s’ouvre de participer ou de lancer de nouveaux projets»

  • Evaluation d’un traitement dans la douleur chronique provoquée par les nerfs, la douleur dorsale et la douleur à la nuque

Dans les douleurs chroniques, l’imagerie médicale est utilisée pour exclure tout diagnostic nécessitant une chirurgie (hernie, tumeur, instabilité discale). Ces diagnostics exclus, les patients sont soignés par médicaments, kinésithérapie et infiltrations (injection d’antidouleurs) sans certitude d’efficacité.

Une thérapie récente, consiste à stimuler la zone douloureuse à l’aide d’une aiguille implantée sous anesthésie locale. Le but de cette étude est de comparer l’évolution de la douleur chez 2 groupes de patient recevant soit le traitement habituel (médicament, kinésithérapie) soit la thérapie par stimulation. Le choix du traitement sera tiré au sort pour les patients acceptant de participer à l’étude. Une cinquantaine de patients seront suivis pendant 18 mois. Pour évaluer l’efficacité du traitement, les examens cliniques habituels seront réalisés et il sera demandé aux patients de remplir plusieurs questionnaires tout au long de leur suivi pour évaluer leur douleur, satisfaction et qualité de vie. 


MALADIE DE PARKINSON

  • Centre national d’excellence en recherche

La maladie de Parkinson est la maladie neuro-dégénérative la plus commune affectant principalement les mouvements de la personne et pour laquelle aucun traitement n'existe actuellement.

Le but du Centre National d'Excellence en Recherche sur la maladie de Parkinson est de mieux prévenir et diagnostiquer cette maladie pour améliorer son traitement. Examens cliniques, tests neuropsychologiques (odorat, dextérité, concentration, mémoire) et analyses de laboratoires (sang, urine, salive, peau et selles) effectuées auprès de personnes atteintes ou non de la maladie de Parkinson devraient permettre d'en identifier des marqueurs.

Le Centre, financé par le Fonds National de la Recherche (FNR) est un projet commun de  l'Université de Luxembourg via son Luxembourg Centre of Systems Biomedicine (LCSB), du Luxembourg Institute of Health (LIH et du Centre Hospitalier du Luxembourg (CHL).

  • Caractéristiques dynamiques des mitochondries

Le dysfonctionnement des mitochondries (structure existante dans chaque cellule lui permettant de respirer et d’avoir de l’énergie) jouerait un rôle dans la maladie de Parkinson. Plusieurs modifications génétiques ont été rapportées qui pourraient être à l’origine du dysfonctionnement. Le but de cette étude est de comparer les caractéristiques des mitochondries d’un groupe de sujets sains et d’un groupe de patients atteints de la maladie de Parkinson. Les échantillons de sang, de peau, de tissu colorectal d’une cinquantaine de patients seront prélevés et analysés en laboratoire. Des examens neurologiques standards et des tests permettant d’évaluer les fonctions cognitives et les facultés olfactives et motrices seront réalisés.

  • Nouvelles techniques d’imagerie du cerveau

Aucune méthode ne permet actuellement d’identifier la maladie de Parkinson de manière précoce, avant que les signes moteurs de la maladie tels que les tremblements, (conséquence de la mort lente des neurones) ne commencent. En imagerie médicale, de nouvelles techniques d’exploration du cerveau sont constamment développées. Avec l’imagerie par résonance magnétique (IRM), il est possible d’observer les connexions entre les cellules et les régions du cerveau pour comprendre comment celles-ci travaillent ensemble en réseau.

Le but de cette étude est de mieux comprendre comment ces connexions sont modifiées dans la maladie de Parkinson et comment le cerveau essaie de compenser les pertes de cellules neuronales. A terme, on pourrait observer ces modifications avant que les tremblements n’apparaissent ce qui permettrait un diagnostic et une prise en charge précoces.

  • Nouveaux paramètres de stimulation du cerveau

Les tremblements liés aux lésions cérébrales entraînées par la maladie de Parkinson sont en premier lieu traités par des médicaments. En cas d’échec du traitement, il peut être proposé aux patients de réaliser un traitement par stimulation profonde d’une zone précise du cerveau (noyau sous-thalamique). Ce traitement nécessite d’implanter des électrodes qui envoient au cerveau des stimulations de faible intensité électrique.

Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité d’un nouveau type de stimulation du cerveau (2 cibles de stimulation dans le cerveau au lieu d’une dans la technique habituelle) avec un implant commercialisé depuis 2009. Une cinquantaine de patients seront recrutés. Chaque patient sera attribué, au hasard, à un groupe (soit classique soit nouveau traitement de stimulation) sans que le médecin ou le patient ne sache quel traitement il reçoit (randomisation). Le suivi sera organisé en 6 visites médicales sur 3 mois pour réaliser examens cliniques et questionnaires.

Services associés
La recherche autour des maladies infectieuses

Causées par des micro-organismes pathogènes comme les bactéries, les virus, les parasites ou les champignons, les maladies infectieuses peuvent se transmettre directement ou indirectement d’une personne à l’autre. 

Si certaines de ces maladies, comme le rhume ou l’angine, sont bénignes, d’autres, comme le paludisme, la tuberculose, le sida ou les hépatites sont beaucoup plus graves, et il n’existe pas toujours de traitements définitifs. 

Les médecins du service national de maladies infectieuses du CHL ont une longue tradition de recherche, et ils ont développé des liens de collaboration très forts avec l’unité de maladies infectieuses du LIH (Infectious Diseases Unit). Ils sont depuis de nombreuses années impliqués dans projets de longue haleine, notamment sur les virus du sida ou de l’hépatite C.


Recherche et suivi des patients atteints du virus du sida

  • Un ambitieux projet européen de recherche sur le sida: Projet EuroSIDA  

Financé par la Commission européenne dans le cadre du programme de recherche FP7, le projet EuroSIDA a pour vocation de suivre le pronostic clinique à long terme des patients porteurs du virus du sida en Europe et de vérifier l’impact des traitements antiviraux sur leur état de santé. Le projet a démarré en 1994 et il s’est étoffé au cours des années prenant en compte les évolutions des traitements anti-VIH et les avancées de la médecine pour le suivi des patients infectés. A ce jour, il inclut plus de 22 000 patients, porteurs du virus du sida et suivis dans plus de 100 hôpitaux de 35 pays européens, dont le CHL. Entre 200 et 300 patients du CHL ont en effet été inclus au fil des années dans les différentes cohortes recrutées par le projet. L’analyse des données recueillies a permis de nombreuses publications, étudiant différents aspects des évolutions du virus et des réponses aux traitements antiviraux. 

Les chercheurs se sont ainsi intéressés aux potentielles conséquences du gain de poids consécutif à la prise de traitement antiviraux, en vérifiant notamment les risques cardiovasculaires et de diabètes. En étudiant ainsi les incidents cardiovasculaires et le diabète de patients « neutres » avant la prise de traitement antiviraux, et en les corrélant avec leur évolution pondérale, ils ont identifié une augmentation des risques cardio-vasculaires chez les patients considérés au départ comme de poids « normal ». Le risque de développer un diabète augmente aussi avec la prise de poids, indépendamment toutefois du poids d’origine des patients6.  

L’analyse des données concernant la prise en charge des patients VIH dans les différents pays européens, et notamment la comparaison entre les pays est-européens et les autres, a aussi permis d’identifier de grandes différences : la prescription de traitements antirétroviraux pour des patients asymptomatiques est faite plus tard dans les pays d’Europe de l’Est. Rares sont aussi les centres de traitements est-européens à effectuer des tests de résistance avant de prescrire des traitements antirétroviraux ou si les traitements antirétroviraux ont échoué. Enfin, les différences sont notables entre les pays d’Europe de l’Est et les autres concernant la vaccination contre l’hépatite B, l’accès direct aux antiviraux, l’intégration de traitements VIH/tuberculose, et l’examen de santé général des porteurs de virus pour identifier d’autres problèmes.


L’hépatite C au Luxembourg : études épidémiologiques sur des populations cibles

  • Une étude épidémiologique au Luxembourg sur les usagers de drogue et le virus de l’hépatite C: Projet HCV-UD

Mis en œuvre en collaboration avec le LIH, mais aussi avec l’Abrigado et plusieurs autres centres d’accueil des drogués au Luxembourg, le projet HCV-UD s’adresse à une population particulièrement à risque d’infection par le virus de l’hépatite C : les usagers de drogue. 

L’étude, réalisée sur base d’un questionnaire et d’un suivi biologique, permet de connaître l’état de santé des participants, vérifiant ainsi s’ils sont affectés par le virus et pouvant proposer des traitements. Elle permet aussi de mieux identifier les facteurs de risque associés à la prise de drogues, d’évaluer l’efficacité des nouveaux traitements et d’améliorer les actions de prévention. A ce jour, 330 personnes ont accepté de participer à l’étude. Les données recueillies n’ont pas encore été analysées et le recrutement se poursuit. 

  • Une étude sur l’hépatite C en prison au Luxembourg: Projet HCV CPL

Cette étude a démarré en 2003. A l’origine, le projet avait pour but le recensement et le traitement des patients infectés par le virus de l’hépatite C emprisonnés au Centre Pénitentiaire de Luxembourg et leur possible ré-infection. Entre 2003 et 2013, 665 prisonniers ont été testés positifs, 204 ont été traités. 44 n’ont pas répondu au traitement, 43 ont été perdus de vue et 122 ont été guéris. Les médecins du CHL et les chercheurs du LIH ont toutefois observé qu’un pourcentage trop élevé de détenus guéris étaient à nouveau ré-infectés à leur sortie de prison. Le protocole de l’étude a alors été récemment modifié pour permettre une meilleure évaluation du taux d’infection par hépatite C en prison. Il inclut aussi dorénavant la mise en œuvre d’un réseau d’accueil des détenus dès leur sortie de prison, prévoyant un contact chez un médecin généraliste prescripteur de méthadone. 

Dr Vic Arendt, médecin infectiologue au CHL

Mon premier travail de recherche, c’était dans un laboratoire de virologie (étudiant les virus), à la fin de ma spécialisation à New York. En arrivant au CHL, j’ai pu poursuivre dans cette voie, en étant dès l’origine impliqué dans la création d’un laboratoire de virologie à l’hôpital. Ce labo prenait en charge le suivi des patients HIV, en étudiant l’évolution des charges virales. Nous faisions des cultures de virus, qui nous permettaient de mieux voir comment se développait le HIV, mais aussi de vérifier l’efficacité (toute relative) des monothérapies et des premiers médicaments. Le laboratoire a pris de l’ampleur, il s’est spécialisé dans la résistance aux antiviraux, puis a développé une branche sur la virologie et l’immunologie fondamentale… il a aussi été intégré à ce qui était à l’époque le CRP-Santé, aujourd’hui LIH.

Avec l’équipe du laboratoire, j’ai participé à plusieurs projets de recherche sur le sida, notamment en Afrique, avec le soutien du Ministère de la coopération luxembourgeoise. Nous avions par exemple un projet au Rwanda, pour étudier la transmission du virus entre la mère (séropositive) et l’enfant, pendant la grossesse puis l’allaitement. A cette époque, alors qu’on connaissait la possibilité d’infection par la mère à l’enfant au moment de l’allaitement ou de la grossesse, on ne donnait pas systématiquement de traitement tri-thérapique à la mère – la prescription du traitement dépendait du degré de déficience immunitaire de la personne. Notre étude nous a amené à prescrire à toutes les femmes enceintes et allaitantes séropositives, un traitement de tri-thérapies, et nous avons constaté une très forte réduction de la transmission du virus entre la mère et l’enfant. Les résultats de ce travail ont été largement reconnus par la communauté internationale médicale.

Aujourd’hui, je participe à deux études menées au Luxembourg sur l’hépatite C en collaboration avec le LIH. Dans notre pays, ce sont les usagers de drogue les plus affectés par ce virus. Nous voudrions en connaître la prévalence, les guérisons naturelles s’il y en a, connaître les différents types de génotypes, mieux évaluer le nombre de patients qui devraient recevoir un traitement antiviral. Nous voudrions aussi vérifier la corrélation entre les habitudes de consommation des drogues, la durée et les substances consommées et le risque d’infection à l’hépatite C.»

VIH / SIDA

  • Essai d’interruption du traitement chez des patients séropositifs avec un faible taux de virus dans le sang

L’infection au VIH peut être contrôlée avec des antirétroviraux qui diminuent la charge virale (nombre de particules dans le sang). Le virus n’est pas éliminé mais sa quantité est si faible qu’il ne peut plus être détecté. Le traitement doit continuer à vie. Il peut être toutefois associé à de nombreux effets indésirables et certains patients développent parfois une résistance au médicament. L'objectif de cette étude est d'évaluer la proportion de patients dont la charge virale reste faible même après 48 semaines (11 mois) d'interruption du traitement. Dans un premier temps, la charge virale sera mesurée chez des patients séropositifs sous traitement antirétroviral. Dans un second temps, les patients avec une charge virale très basse se verront proposer une interruption de traitement sous suivi rigoureux. 643 patients seront inclus en Belgique et au Luxembourg.

  • Nouvelle stratégie de traitement précoce du VIH

Après détection du VIH, le début du traitement est généralement envisagé en fonction du taux de CD4+ (cellules du sang qui aident à combattre les infections). Ce taux est élevé en début d’infection puis diminue avec le temps. Si ce taux descend en dessous de 350 cellules/mm3 ou si des symptômes de SIDA apparaissent, un traitement doit être débuté. Certains experts pensent cependant que le traitement devrait commencer plus tôt.

L’objectif de cette étude est de définir si le démarrage d’un traitement précoce (lorsque le taux de cellules CD4+ est élevé) permettrait au patient de rester en bonne santé plus longtemps. Les patients acceptant de participer seront répartis en deux groupes : les patients du premier groupe recevront un traitement contre le VIH immédiatement après le recrutement, les patients du second débuteront le traitement lorsque le taux de cellule CD4+ sera au-dessous de 350 cellules/mm3 ou si des symptômes du SIDA apparaissent. Les patients seront contrôlés par leur médecin tous les quatre mois. 4 000 personnes devraient participer dans le monde entier. L’étude dure environ 6 ans.


HEPATITE C

  • Toxicomanie, hépatite C et substitution : étude épidémiologique, comportementale et clinique au Luxembourg

L'hépatite C (HCV) est un virus qui s’attaque aux cellules du foie et entraine son inflammation. Le virus est transmis essentiellement par voie sanguine et les consommateurs de drogues injectables (par seringue) y sont souvent exposés.

L’objectif de cette étude est d’évaluer la proportion des usagers de drogue infectés par le virus de l’hépatite et de connaître leurs habitudes de consommation pour mieux comprendre les facteurs de risque de transmission du virus. Des échantillons de sang, des informations sur les habitudes de consommation et sur le développement de la maladie seront recueillies. 1000 patients devraient être recrutés au Luxembourg.

  • Prise en charge de l’Hépatite C en milieu carcéral

L'hépatite virale C (HCV) touche environ 1% de la population mondiale. Elle est cependant beaucoup plus fréquente dans la population carcérale (29-35%), notamment dû au taux élevé de consommateurs de drogue injectables. Ce virus peut entraîner à long terme des lésions au niveau du foie, dont la plus grave est la cirrhose, pouvant évoluer vers un cancer du foie.

L’objectif de cette étude est d'analyser les possibilités de prise en charge de patients ayant une sérologie hépatite virale C positive lors d'un séjour en milieu carcéral et d’évaluer le taux de réinfection et de super-infection (infection par d’autres souches VIH) lors de leur séjour en prison. Des échantillons de sang et des examens médicaux seront réalisés et des données sur les habitudes de consommation des drogues et sur les antécédents d’infection seront recueillies à l’entrée en prison, annuellement et à la sortie de prison. Environ 250 patients seront recrutés.


ROUGEOLE

  • Effets à long-terme de la vaccination et de l’infection naturelle par le virus de la rougeole.

La rougeole est une maladie hautement infectieuse causée par un virus qui peut avoir des effets indésirables graves et durables. La vaccination contre ce virus permet de développer des cellules immunitaires mémoires (cellule de défense de l’organisme) appelées lymphocytes B et T et des anticorps (des protéines capable de reconnaitre des substances étrangères au corps) qui persistent plusieurs années dans l’organisme pour protéger l’individu contre l’infection.

L’objectif  de ce projet est d’étudier les types de lymphocytes B obtenus avant et après la vaccination et de vérifier si l’identification spécifique du virus (son identité virale) change après une vaccination. 50 patients séronégatifs au virus de la rougeole et acceptant d'être vaccinés seront inclus au Luxembourg. Le suivi durera pendant 3 ans.

Services associés
La recherche autour des blessures du genou

Le genou est l’une des articulations les plus compliquées du corps humain. Il est aussi constamment soumis à des contraintes, non seulement lors d’activités récréatives ou sportives mais aussi dans la vie quotidienne. Les chirurgiens orthopédiques du CHL autour des Profs Romain Seil et Dietrich Pape, s’investissent depuis de nombreuses années dans la recherche sur les blessures du genou, axant leurs travaux sur :

  • Le suivi personnalisé des patients avec entorse du genou.
  • Les procédures chirurgicales de préservation articulaire qui comprennent les interventions permettant de ne pas avoir recours à une articulation artificielle.
  • Le meilleur traitement pour les patients nécessitant des prothèses articulaires. 
  • Le meilleur traitement pour les patients dont les prothèses du genou sont douloureuses ou usées.

Les travaux qu’ils mènent en collaboration privilégiée avec le laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH mais aussi avec des partenaires universitaires des Universités de la Sarre à Homburg, de Luxembourg, de Bologne, de Milan, de Genève, d’Oslo et de Caen, leur permettent de progresser non seulement d’un point de vue clinique, mais aussi de faire avancer les connaissances scientifiques en chirurgie du genou.


Recenser et analyser les blessures du genou et leurs conséquences: Ligament croisé antérieur, ménisque, cartilage

  • Projet : optimisation de l’intervention clinique après blessure des tissus mous du genou

Le projet est né du désir d’offrir aux patients victimes de rupture du ligament croisé du genou les meilleurs soins et les meilleures chances de récupération de leurs capacités physiques. Constatant la nécessité d’une analyse quantitative des types de blessures du genou, de leur prise en charge, du suivi pré et post opératoire, l’équipe du département orthopédie du CHL (médecins chirurgiens, infirmiers et kinésithérapeutes) a collaboré avec le laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH pour mettre en place une sorte de registre des patients. Dès leur première visite au CHL, les données médicales des patients victimes d’entorses du genou  sont intégrées dans ce registre, et chaque nouvelle visite apporte son complément d’informations collectées. Au fil des années, les informations recueillies sont devenues plus précises et plus complexes, et des données concernant des personnes « saines » (sans lésion au genou) ont aussi été recueillies. Cette intégration de patients sains a permis de mieux comprendre ce qui est « normal ». A ce jour, plus de 700 patients sont inclus dans ce registre, et l’analyse des données a permis plusieurs avancées significatives concernant la prise en charge des blessures du genou. Ainsi, se basant sur les profils de patients, le résultat et le suivi opératoire de la blessure, l’équipe a pu définir des indications et des critères permettant de vérifier si une opération serait oui ou non nécessaire. Le suivi post-opératoire a permis l’établissement de références et la standardisation des évaluations et des tests, et de fait, une meilleure prise en charge post-opératoire des patients.


Evaluer l’efficacité des techniques opératoires

  • Quelles prothèses de genou pour quel type de patient ?

Projet de registre

La sévérité de l’arthrose du genou implique parfois la pose d’une prothèse. Il existe bien entendu plusieurs types de prothèses, différentes selon les matériaux utilisés, leur mécanisme de fonctionnement, le type de fixation, leur forme et leur adaptabilité aux corps des patients. La recherche empirique sur des patients et sur le suivi de leur opération ne peut que contribuer à la mise au point et au perfectionnement des prothèses. Dans ce cadre, le Prof. Seil et les membres de son équipe participent au registre européen stryker NTX, dans lequel sont recensées des informations concernant le suivi de trois formes de prothèses de genou différentes, toutes développées par le même fabricant. L’étude concerne une vingtaine d’hôpitaux / centres cliniques sur toute l’Europe et vise l’inclusion de 1600 patients. Le suivi des patients s’étale sur une dizaine d’années, permettant une évaluation sur le long terme de l’innocuité et de l’efficacité de la prothèse. 32 patients ont accepté de participer à l’étude au CHL.

  • De l’articulation animale à l’articulation humaine

Recherche translationnelle autour de la chirurgie du genou

Il est possible d’utiliser des modèles animaux pour évaluer et définir les meilleures techniques de chirurgie du genou. C’est en partant de ce postulat que le Dr Pape et son équipe ont cherché à  identifier le meilleur modèle animal pour travailler sur la reconstruction des ligaments croisés antérieurs chez l’enfant, l’ostéotomie du tibia et la réparation du cartilage articulaire. Même s’il n’existe pas de modèle animal reproduisant strictement le mécanisme du genou humain, les médecins chercheurs se sont intéressés à l’articulation du genou du mouton, qui présente de grandes similitudes avec l’articulation humaine. L’étude de la reconstruction des ligaments antérieurs chez le mouton a permis l’identification de différents facteurs de risque, selon les techniques chirurgicales utilisées. Le modèle d’ostéotomie du tibia, pratiqué sur le mouton a permis une bien meilleure compréhension de l’effet du ligament axial sur l’extrémité basse de certaines parties de l’articulation du genou. L’étude de fractures ostéochondrales et de l’ostéoarthrose chez certains animaux a  entraîné de nouvelles découvertes sur les mécanismes de réparation de cartilage et les traitements possibles.

Caroline Mouton, collaboratrice scientifique

Je suis ingénieur biomédical de formation et j’ai commencé à travailler sur le genou pendant mon stage de master 1, en élaborant des modèles informatiques pour simuler la mécanique du genou après une opération hypothétique. Intégrée en 2009 à l’équipe du  laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH, j’ai été très rapidement impliquée dans les discussions concernant le suivi des patients et les améliorations nécessaires demandées et attendues par les chirurgiens. Ils constataient en effet qu’un patient sur quatre âgé de moins de 25 ans et opéré des ligaments croisés, cassait sa plastie (la reconstruction). D’autres ne refaisaient jamais de sport, certains souffraient de complications et les raisons de ces « semi-échecs » n’étaient pas vraiment connues.

J’ai été fascinée par ces questions, à tel point que j’en ai fait le sujet de ma thèse, présentée en juillet 2016 et passée avec les honneurs. Je pense que mon travail a contribué à une standardisation de la prise en charge des patients après leur opération et à une personnalisation de leur traitement. Cela permet à chacun, à son rythme, selon sa pathologie, sa morphologie et son physique, de retrouver la meilleure qualité de vie.

J’ai la chance de faire partie d’une équipe très dynamique, super compétente. Nous publions beaucoup, dans les meilleures revues scientifiques orthopédiques du monde, et nous voyons que cela attire de plus en plus de visiteurs et de collaborateurs cliniques et scientifiques de l’étranger au CHL. Nous organisons régulièrement des congrès scientifiques sur ces sujets au Luxembourg, et nous participons activement à des conférences scientifiques sur les 5 continents.»

ARTHROSE DU GENOU

Lorsque le genou est sévèrement endommagé par l'arthrose, les médecins peuvent juger nécessaire d'implanter une prothèse pour remplacer l'articulation. Le but principal d’une prothèse est de reproduire l’anatomie du genou sain, de réduire la douleur et de restaurer la mobilité du patient. La pose de cette prothèse est un acte chirurgical lourd nécessitant un suivi postopératoire sur plusieurs années.

  • Registre européen de surveillance des prothèses de genou Scorpio/Thriathlon

Le registre de surveillance des prothèses de genou Scorpio/Thriathlon a pour but de recueillir les données du suivi organisé sur plus de 10 ans, de patients éligibles pour une prothèse totale ou partielle du genou de type Scorpio/Thriathlon. Le projet implique 16 sites hospitaliers et inclura jusqu'à 1600 patients. Il permettra de documenter l’évolution du patient grâce à la récupération de données sur l'implant, la chirurgie et les examens cliniques. Celles-ci seront complétées par les informations transmises par les patients concernant l’état  (ou « l’évaluation subjective du fonctionnement « ) de leur genou et leur état de santé général.

  • Résultats cliniques, radiographiques et subjectifs après pose de prothèse totale de genou PHYSICA

Le but de l’étude est d’évaluer, en parallèle, la performance de 2 prothèses totales du genou Physica CR (conservant le ligament croisé postérieur) et Physica PS (avec stabilisation postérieure). Cent cinquante patients seront recrutés sur plusieurs sites en Europe (dont 55 à Luxembourg) et suivis sur plus de 5 ans. Les observations des médecins, les radiographies, les résultats de tests fonctionnels et de questionnaires évaluant l’impact du traitement sur la qualité de vie du patient seront documentés. Tout événement indésirable (douleurs, etc) sera enregistré.


ENTORSES DU GENOU

  • Optimisation du suivi des patients après entorses sévères du genou

Les entorses du genou, et plus particulièrement les lésions du ligament croisé antérieur, provoquent des instabilités du genou et des faiblesses musculaires qui affectent la pratique sportive et les activités de la vie quotidienne. Qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire ou non, les patients avec ces lésions ont besoin au minimum de 6 mois de rééducation pour retrouver la fonction de leur genou et espérer retourner à des activités physiques telles que le football ou le ski.

Le but de cette étude est d’améliorer le suivi et la réhabilitation des patients après entorse du ligament croisé antérieur. Les observations du médecin, les données de la chirurgie (si elle a lieu), les évaluations réalisées chez les kinésithérapeutes (force musculaire, sauts, laxité) ainsi que des questionnaires permettant d’évaluer l’impact de la blessure sur la qualité de vie seront analysés. Une centaine de patients seront recrutés par an pour un suivi sur 12 mois.


PREVENTION

  • Prévention des blessures chez les jeunes sportifs – Evaluation des facteurs de risque

Au cours des dernières décennies, le volume et l'intensité des entraînements sportifs ont fortement augmenté chez les jeunes sportifs. Cette intensité peut provoquer de sérieux problèmes de santé suite à des accidents ou à la surcharge de l’os, des tendons et des ligaments. Au Luxembourg, un sportif interrogé sur deux déclare avoir eu une blessure liée à sa pratique sportive au cours des 12 derniers mois.

Le but de cette étude est d’améliorer la prévention des blessures sportives en assurant un suivi complet des athlètes à travers l’utilisation d’un système électronique de surveillance. Ce système permettra à l’utilisateur d’intégrer tous ses entraînements /douleurs/blessures/tests physiques et médicaux dans un agenda. Sur la base de ces données, il sera possible d’identifier les facteurs prédisposant à une blessure, liés au sportif ou à son entraînement. Il serait ainsi possible d’anticiper et de prévenir les blessures des sportifs de haut niveau.


HALLUX VALGUS

  • Résultats à court terme d’une plaque dédiée au traitement de l’hallux valgus

L’hallux valgus est la déformation de l’avant pied  la plus observée. Elle affecte particulièrement les femmes et les adultes au-dessus de 40 ans et se manifeste principalement par des douleurs du pied accompagné de difficultés pour se chausser.

Le but de cette étude est de rapporter les résultats des patients dont l’hallux valgus a été traité par chirurgie avec une plaque de type ScarfExtreme. Les données seront extraites du suivi du patient (une visite préopératoire et quatre visites sur un an après opération). Les données cliniques, les données liées à la chirurgie, les radiologies permettant d’évaluer la correction de la déformation par la chirurgie, ainsi que les questionnaires remplis par les patients et évaluant leurs symptômes, seront recueillis. 40 patients seront recrutés.

Services associés
La recherche autour des allergies

Confronté à ce qu’il ressent comme une substance dangereuse, le système immunitaire d’une personne sensibilisée à un allergène déclenche une réaction parfois violente : l’allergie. La prévalence du nombre de personnes allergiques dans le monde a très fortement augmenté ces 20 dernières années et on estime que 25 à 30 % de la population des pays industrialisés est concernée par une maladie allergique, 4 à 8 % des enfants d’âge préscolaire par une allergie alimentaire.

Au CHL, l'équipe d'Immuno - Allergologie, en collaboration avec les chercheurs du Luxembourg Institute of Health, ne se contentent pas de diagnostiquer les allergies, mais cherchent aussi les moyens de les guérir. Ils développent leurs recherches dans deux directions :

Allergies au poisson et au poulet, aux crustacés et aux animaux

Projet « animal allergens »

Le service d’Immuno-Allergologie travaille depuis plusieurs années sur les allergènes aux animaux : identification d’allergènes cliniquement pertinents responsables de l’allergie croisée poisson-poulet, allergènes de crustacés, allergènes des épithélias d’animaux. Les allergènes d’animaux restent une thématique d’intérêt pour les chercheurs du LIH qui continuent à travailler sur les sérums de patients sélectionnés et phénotypés par les cliniciens du CHL.


Allergie à l’arachide et / ou au poisson

Etude APSIS : identification de peptides immunoréactifs provenant de sérums de patients avec allergie alimentaire à l’arachide ou au poisson

L’allergie à l’arachide est une allergie fréquente, sévère et persistante dont les chances de guérison naturelle sont faibles. Actuellement, nous ne disposons pas de moyen simple d’évaluer la sévérité de cette allergie chez un patient donné et seule la réalisation d’un test de provocation orale, nécessitant une hospitalisation et à risque de réaction grave, nous en donne un reflet. L’allergie au poisson, moins fréquente et moins difficile à gérer au quotidien, répond aux mêmes caractéristiques. Le premier objectif de cette étude est l’étude par spectrométrie de masse et tests d’activation des basophiles de peptides d’arachide et de poisson dans le sérum de patients allergiques au cours de tests de provocation par voie orale en comparaison à des sujets non allergiques. Le second objectif est d’étudier la digestion et l’absorption des allergènes d’arachide tout au long d’un test de provocation orale, en comparant les patients ayant présenté une réaction allergique et ceux n’ayant pas réagi. Une centaine de personnes ( allergiques et contrôles ) ont été inclus. L’étude est terminée et les publications sont en cours.


Allergie aux légumineuses et / ou à l’arachide

Etude PA : « plant allergens »

L’allergie alimentaire aux légumineuses est une allergie principalement croisée avec l’arachide mais pas toujours. Certains enfants développent au moment de la diversification alimentaire des réactions allergiques au petit pois et à la lentille, également au soja pour les plus fréquentes, sans allergie à l’arachide. Les légumineuses sont actuellement très à la mode, valorisées pour leurs qualités organoleptiques et nutritionnelles, d’autant plus qu’elles sont sans gluten et vegan. Elles sont de plus en plus retrouvées dans des aliments industriels et exposent les enfants à des réactions allergiques potentiellement sévères et difficiles à éviter. Nous avons souhaité étudier les allergènes des légumineuses du genre vigna qui commencent à être introduites sur le marché occidental. Nous avons sélectionné pour représenter cette famille le haricot niébé couramment consommé en Afrique et au Portugal. D’autres légumineuses vigna consommés plutôt en Asie ont été également étudiées, en particulier le haricot mungo. Nous avons identifié les allergènes du haricot niébé et les avons comparés avec ceux des autres légumineuses. Cinquante sérums d‘enfants allergiques aux légumineuses ont été étudiés et leur réactivité au haricot niébé ainsi que leur réactivité croisée avec les autres légumineuses classiques et l’arachide recherchée. Une alerte d’allergovigilance nous semble devoir être émise sur ces nouveaux aliments. La publication est en cours.


Allergie à la viande rouge

Morsures de tique et allergie à la viande – Projet IR-Gal

L’allergie alpha - Gal est une allergie aux viandes rouges et aux abats de mammifères. Les réactions sont plutôt atypiques et donc difficiles à diagnostiquer, car elles ne surviennent que plusieurs heures après l’ingestion de viande. Fait surprenant : la morsure de tique constitue un risque majeur de développer cette forme d’allergie, surtout pour les personnes ayant réagi à ces morsures par des réactions inflammatoires importantes. Des symptômes tels que les rougeurs cutanées, la détresse respira- toire, des réactions gastro - intestinales, voire des chocs anaphylactiques, peuvent alors résulter de la consommation de viande.

Le diagnostic de base se fait par des tests cutanés, des tests sanguins de quantification d’anticorps IgE spécifiques et d’activation cellulaire. L’étude en cours en collaboration avec le LIH a pour objectif de mieux comprendre les bases immunologiques de cette allergie, d’en améliorer le diagnostic et de suivre son développement au cours de régimes d’éviction de consommation de viande.

Efficacité de l’immunothérapie aux fruits à coque ou à l’arachide

Projet ORONUSS

L’arachide et les fruits à coque sont responsables d’allergies très graves, parfois mortelles. Les chances de guérison naturelle sont très faibles, obligeant les patients à suivre des régimes d’éviction très stricts et à se munir en permanence d’une trousse d’urgence avec stylo d’adrénaline auto injectable, ce qui a un impact durable sur leur qualité de vie et celle de leur entourage. L’immunothérapie consiste à ingérer des doses au départ minimes puis croissantes d’allergènes ( arachide ou autre fruit à coque ). Ces protocoles sont réalisés couramment en Europe pour l’arachide mais font encore débat. Dans le cas d’ORONUSS, il s’agit de valider un protocole d’immunothérapie orale à l’arachide et également aux autres fruits à coque et d’étudier leur efficacité à long terme, sur une durée totale de 5 ans. Ces protocoles, réalisés chez 99 patients, nécessitent un suivi médical rapproché et une coordination parfaite entre les familles et l’allergologue et sont très prometteurs. Une dose d’entretien apparait nécessaire pour envisager une tolérance à long terme.

Notre fils est allergique aux fruits à coque et à l’arachide.

C’est son médecin allergologue, qui, constatant l’allergie, nous a conseillé de nous adresser à un spécialiste du service immuno-allergologie du CHL. Les tests sanguins et cutanés, qui ont été faits à l’hôpital, ont confirmé l’allergie, à un degré très élevé. Ils ont aussi confirmé, au fil du temps, que l’allergie à certains fruits à coque avait disparu, ne laissant place qu’aux arachides. Il nous a alors été proposé de faire participer notre garçon à un projet de recherche en immunothérapie, avec l’objectif d’augmenter son seuil de tolérance à l’arachide. On partait de vraiment très loin, parce que son cas était défini comme « critique » : je me souviens par exemple que lors d’un mariage, il avait réagi physiquement à des cacahouètes qui trainaient sur une table, sans même en avoir mangé !

Avec l’immunothérapie, nous avons commencé à lui donner quotidiennement des doses infimes de cacahouètes, augmentées peu à peu afin d’habituer son corps. Mon mari et moi avons été très bien informés et formés à tout ce qui pourrait se passer dans le cadre de l’étude. Il était notamment très important de bien surveiller toutes les réactions physiques que notre fils pouvait avoir, des maux de ventre à l’apparition de plaques par exemple, pour être sûrs d’adapter les doses si nécessaire. Cela n'a pas été toujours simple, et nous avons eu quelques frayeurs, notamment lorsque notre petit a réagi trop fort à l'augmentation des doses. Mais, à force de patience et de volonté, grâce au soutien du Dr Morel et de son équipe, nous avons été tout content, un peu moins de deux ans plus tard, d'annoncer à notre médecin spécialiste que notre fils pouvait ingérer jusqu’à 6 cacahouètes par jour !! L’objectif serait d’arriver jusqu’à 16, il reste encore du chemin mais nous sommes sur la bonne voie !

La participation à ce projet, malgré les difficultés et les contraintes qu’elle a pu engendrer parfois, est très importante pour nous. Même si l’on parle de plus en plus des allergies alimentaires dans la presse et si le grand public est un peu plus sensibilisé, ce sont des maladies qui sont mal connues, et auquel les gens ne sont pas du tout attentifs s’ils n’y sont pas confrontés pour des raisons personnelles. Pour notre fils, c’est le quotidien qui change de manière radicale, si d’une allergie extrême à la cacahouète, il arrive à en manger plus d’une dizaine par jour. Il n’est plus obligé de surveiller son alimentation de manière aussi drastique, il peut plus facilement manger à la cantine, être invité chez des amis, goûter un gâteau d’anniversaire. C’est une autre vie.»

L'allergie est une réaction inflammatoire de l'organisme lors d’un contact avec une substance étrangère (allergène). Le risque majeur est un choc anaphylactique (une réaction allergique sévère, démesurée) qui représente un risque pour la vie.

Morsures de tique et allergie à la viande

L’allergie alpha-Gal est une allergie aux viandes rouges et aux abats de mammifères. Les réactions sont plutôt atypiques et donc difficiles à diagnostiquer, car elles ne surviennent que plusieurs heures après ingestion de viande. Fait surprenant : la morsure de tique constitute un risque majeur de développer cette forme d’allergie, surtout pour les personnes ayant réagi à ces morsures par des réactions inflammatoires importantes. Des symptômes tels que les rougeurs cutanées, la détresse respiratoire, des réactions gastro-intestinales, voire des chocs anaphylactiques, peuvent alors résulter de la consommation de viande. 

Le diagnostic de base se fait par des tests cutanés, des tests sanguins de quantification d’anticorps IgE spécifiques et d’activation cellulaire. L’étude en cours en collaboration avec le LIH a pour objectif de mieux comprendre les bases immunologiques de cette allergie, d’en améliorer le diagnostic et de suivre son développement au cours de régimes d’éviction de consommation de viande. 


Immunothérapie orale contre l’allergie à l’arachide et aux fruits à coque

L'allergie à l'arachide et aux fruits à coques occupe une place particulière dans les allergies alimentaires en raison de sa gravité, de sa fréquence, et du faible taux de guérison naturelle. Les sujets allergiques à l'arachide ou aux fruits à coque sont à risque de choc anaphylactique (réaction allergique sévère, susceptible d’entraîner le décès de la personne). Il est toutefois difficile d’éviter ces allergènes du fait de leur présence masquée dans de nombreux aliments préparés.

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la durée nécessaire pour qu’une immunothérapie orale permette une guérison durable de sujets allergiques à l’arachide et/ou aux fruits à coques. L’idée est de désensibiliser progressivement le patient en habituant son corps à la présence de l’allergène, par l’ingestion de doses infimes puis croissantes. Une visite de contrôle est organisée tous les 3 mois. Plusieurs tests de provocation orale (ingestion d’une dose plus forte) seront réalisés en milieu hospitalier avec un suivi médical tous les 6 mois La durée du suivi est de 5 ans minimum.


Evaluation de la sensibilisation aux protéines de pois chez les patients allergiques aux légumineuses et/ ou arachides

Les légumineuses telles que l’arachide, soja, pois, lentilles, pois chiches et lupin font partie des cinq classes de nourriture majoritairement responsables des réactions allergiques.

Le but de cette étude est d’évaluer le risque allergique d’une protéine de pois commerciale extraite du pois sec et utilisée comme ingrédient dans les viandes reconstituées. Un premier test de provocation orale (ingestion de viande avec protéine de pois) sera réalisé le premier jour sous surveillance. Un second test sera réalisé sans que le participant ni le médecin ne sache si la viande ingérée contient des protéines de pois ou non. Un prélèvement sanguin sera réalisé les 2 jours. Une vingtaine de patients seront intégrés à cette étude.


Application de l’immunologie des systèmes à la recherche de marqueurs personnalisés d’efficacité clinique

Les allergies engendrent une réaction du système immunitaire qui a comme propriété de protéger le corps humain contre toute agression. Les mécanismes de dérégulations du système immunitaire dans le cadre des allergies sont encore peu compris.

Le but de cette étude est de mieux comprendre pourquoi certaines personnes sont allergiques, et par quels mécanismes l’immunothérapie peut induire la tolérance à certains allergènes. Une quinzaine de patients allergiques au venin d’insecte ou au pollen seront recrutés. Des échantillons de sang et de selles seront prélevés pour des analyses en laboratoire. Les analyses auront pour but d’identifier de nouveaux facteurs associés à l’allergie. L’hyperactivation des cellules observées chez les patients allergiques et le microbiome intestinal (ensemble de bactéries présentes dans l’intestin) seront étudiés.

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