La recherche autour des blessures du genou

Le genou est l’une des articulations les plus compliquées du corps humain. Il est aussi constamment soumis à des contraintes, non seulement lors d’activités récréatives ou sportives mais aussi dans la vie quotidienne. Les chirurgiens orthopédiques du CHL autour des Profs Romain Seil et Dietrich Pape, s’investissent depuis de nombreuses années dans la recherche sur les blessures du genou, axant leurs travaux sur :

  • Le suivi personnalisé des patients avec entorse du genou.
  • Les procédures chirurgicales de préservation articulaire qui comprennent les interventions permettant de ne pas avoir recours à une articulation artificielle.
  • Le meilleur traitement pour les patients nécessitant des prothèses articulaires. 
  • Le meilleur traitement pour les patients dont les prothèses du genou sont douloureuses ou usées.

Les travaux qu’ils mènent en collaboration privilégiée avec le laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH mais aussi avec des partenaires universitaires des Universités de la Sarre à Homburg, de Luxembourg, de Bologne, de Milan, de Genève, d’Oslo et de Caen, leur permettent de progresser non seulement d’un point de vue clinique, mais aussi de faire avancer les connaissances scientifiques en chirurgie du genou.


Recenser et analyser les blessures du genou et leurs conséquences: Ligament croisé antérieur, ménisque, cartilage

  • Projet : optimisation de l’intervention clinique après blessure des tissus mous du genou

Le projet est né du désir d’offrir aux patients victimes de rupture du ligament croisé du genou les meilleurs soins et les meilleures chances de récupération de leurs capacités physiques. Constatant la nécessité d’une analyse quantitative des types de blessures du genou, de leur prise en charge, du suivi pré et post opératoire, l’équipe du département orthopédie du CHL (médecins chirurgiens, infirmiers et kinésithérapeutes) a collaboré avec le laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH pour mettre en place une sorte de registre des patients. Dès leur première visite au CHL, les données médicales des patients victimes d’entorses du genou  sont intégrées dans ce registre, et chaque nouvelle visite apporte son complément d’informations collectées. Au fil des années, les informations recueillies sont devenues plus précises et plus complexes, et des données concernant des personnes « saines » (sans lésion au genou) ont aussi été recueillies. Cette intégration de patients sains a permis de mieux comprendre ce qui est « normal ». A ce jour, plus de 700 patients sont inclus dans ce registre, et l’analyse des données a permis plusieurs avancées significatives concernant la prise en charge des blessures du genou. Ainsi, se basant sur les profils de patients, le résultat et le suivi opératoire de la blessure, l’équipe a pu définir des indications et des critères permettant de vérifier si une opération serait oui ou non nécessaire. Le suivi post-opératoire a permis l’établissement de références et la standardisation des évaluations et des tests, et de fait, une meilleure prise en charge post-opératoire des patients.


Evaluer l’efficacité des techniques opératoires

  • Quelles prothèses de genou pour quel type de patient ?

Projet de registre

La sévérité de l’arthrose du genou implique parfois la pose d’une prothèse. Il existe bien entendu plusieurs types de prothèses, différentes selon les matériaux utilisés, leur mécanisme de fonctionnement, le type de fixation, leur forme et leur adaptabilité aux corps des patients. La recherche empirique sur des patients et sur le suivi de leur opération ne peut que contribuer à la mise au point et au perfectionnement des prothèses. Dans ce cadre, le Prof. Seil et les membres de son équipe participent au registre européen stryker NTX, dans lequel sont recensées des informations concernant le suivi de trois formes de prothèses de genou différentes, toutes développées par le même fabricant. L’étude concerne une vingtaine d’hôpitaux / centres cliniques sur toute l’Europe et vise l’inclusion de 1600 patients. Le suivi des patients s’étale sur une dizaine d’années, permettant une évaluation sur le long terme de l’innocuité et de l’efficacité de la prothèse. 32 patients ont accepté de participer à l’étude au CHL.

  • De l’articulation animale à l’articulation humaine

Recherche translationnelle autour de la chirurgie du genou

Il est possible d’utiliser des modèles animaux pour évaluer et définir les meilleures techniques de chirurgie du genou. C’est en partant de ce postulat que le Dr Pape et son équipe ont cherché à  identifier le meilleur modèle animal pour travailler sur la reconstruction des ligaments croisés antérieurs chez l’enfant, l’ostéotomie du tibia et la réparation du cartilage articulaire. Même s’il n’existe pas de modèle animal reproduisant strictement le mécanisme du genou humain, les médecins chercheurs se sont intéressés à l’articulation du genou du mouton, qui présente de grandes similitudes avec l’articulation humaine. L’étude de la reconstruction des ligaments antérieurs chez le mouton a permis l’identification de différents facteurs de risque, selon les techniques chirurgicales utilisées. Le modèle d’ostéotomie du tibia, pratiqué sur le mouton a permis une bien meilleure compréhension de l’effet du ligament axial sur l’extrémité basse de certaines parties de l’articulation du genou. L’étude de fractures ostéochondrales et de l’ostéoarthrose chez certains animaux a  entraîné de nouvelles découvertes sur les mécanismes de réparation de cartilage et les traitements possibles.

Caroline Mouton, collaboratrice scientifique

Je suis ingénieur biomédical de formation et j’ai commencé à travailler sur le genou pendant mon stage de master 1, en élaborant des modèles informatiques pour simuler la mécanique du genou après une opération hypothétique. Intégrée en 2009 à l’équipe du  laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH, j’ai été très rapidement impliquée dans les discussions concernant le suivi des patients et les améliorations nécessaires demandées et attendues par les chirurgiens. Ils constataient en effet qu’un patient sur quatre âgé de moins de 25 ans et opéré des ligaments croisés, cassait sa plastie (la reconstruction). D’autres ne refaisaient jamais de sport, certains souffraient de complications et les raisons de ces « semi-échecs » n’étaient pas vraiment connues.

J’ai été fascinée par ces questions, à tel point que j’en ai fait le sujet de ma thèse, présentée en juillet 2016 et passée avec les honneurs. Je pense que mon travail a contribué à une standardisation de la prise en charge des patients après leur opération et à une personnalisation de leur traitement. Cela permet à chacun, à son rythme, selon sa pathologie, sa morphologie et son physique, de retrouver la meilleure qualité de vie.

J’ai la chance de faire partie d’une équipe très dynamique, super compétente. Nous publions beaucoup, dans les meilleures revues scientifiques orthopédiques du monde, et nous voyons que cela attire de plus en plus de visiteurs et de collaborateurs cliniques et scientifiques de l’étranger au CHL. Nous organisons régulièrement des congrès scientifiques sur ces sujets au Luxembourg, et nous participons activement à des conférences scientifiques sur les 5 continents.»

ARTHROSE DU GENOU

Lorsque le genou est sévèrement endommagé par l'arthrose, les médecins peuvent juger nécessaire d'implanter une prothèse pour remplacer l'articulation. Le but principal d’une prothèse est de reproduire l’anatomie du genou sain, de réduire la douleur et de restaurer la mobilité du patient. La pose de cette prothèse est un acte chirurgical lourd nécessitant un suivi postopératoire sur plusieurs années.

  • Registre européen de surveillance des prothèses de genou Scorpio/Thriathlon

Le registre de surveillance des prothèses de genou Scorpio/Thriathlon a pour but de recueillir les données du suivi organisé sur plus de 10 ans, de patients éligibles pour une prothèse totale ou partielle du genou de type Scorpio/Thriathlon. Le projet implique 16 sites hospitaliers et inclura jusqu'à 1600 patients. Il permettra de documenter l’évolution du patient grâce à la récupération de données sur l'implant, la chirurgie et les examens cliniques. Celles-ci seront complétées par les informations transmises par les patients concernant l’état  (ou « l’évaluation subjective du fonctionnement « ) de leur genou et leur état de santé général.

  • Résultats cliniques, radiographiques et subjectifs après pose de prothèse totale de genou PHYSICA

Le but de l’étude est d’évaluer, en parallèle, la performance de 2 prothèses totales du genou Physica CR (conservant le ligament croisé postérieur) et Physica PS (avec stabilisation postérieure). Cent cinquante patients seront recrutés sur plusieurs sites en Europe (dont 55 à Luxembourg) et suivis sur plus de 5 ans. Les observations des médecins, les radiographies, les résultats de tests fonctionnels et de questionnaires évaluant l’impact du traitement sur la qualité de vie du patient seront documentés. Tout événement indésirable (douleurs, etc) sera enregistré.


ENTORSES DU GENOU

  • Optimisation du suivi des patients après entorses sévères du genou

Les entorses du genou, et plus particulièrement les lésions du ligament croisé antérieur, provoquent des instabilités du genou et des faiblesses musculaires qui affectent la pratique sportive et les activités de la vie quotidienne. Qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire ou non, les patients avec ces lésions ont besoin au minimum de 6 mois de rééducation pour retrouver la fonction de leur genou et espérer retourner à des activités physiques telles que le football ou le ski.

Le but de cette étude est d’améliorer le suivi et la réhabilitation des patients après entorse du ligament croisé antérieur. Les observations du médecin, les données de la chirurgie (si elle a lieu), les évaluations réalisées chez les kinésithérapeutes (force musculaire, sauts, laxité) ainsi que des questionnaires permettant d’évaluer l’impact de la blessure sur la qualité de vie seront analysés. Une centaine de patients seront recrutés par an pour un suivi sur 12 mois.


PREVENTION

  • Prévention des blessures chez les jeunes sportifs – Evaluation des facteurs de risque

Au cours des dernières décennies, le volume et l'intensité des entraînements sportifs ont fortement augmenté chez les jeunes sportifs. Cette intensité peut provoquer de sérieux problèmes de santé suite à des accidents ou à la surcharge de l’os, des tendons et des ligaments. Au Luxembourg, un sportif interrogé sur deux déclare avoir eu une blessure liée à sa pratique sportive au cours des 12 derniers mois.

Le but de cette étude est d’améliorer la prévention des blessures sportives en assurant un suivi complet des athlètes à travers l’utilisation d’un système électronique de surveillance. Ce système permettra à l’utilisateur d’intégrer tous ses entraînements /douleurs/blessures/tests physiques et médicaux dans un agenda. Sur la base de ces données, il sera possible d’identifier les facteurs prédisposant à une blessure, liés au sportif ou à son entraînement. Il serait ainsi possible d’anticiper et de prévenir les blessures des sportifs de haut niveau.


HALLUX VALGUS

  • Résultats à court terme d’une plaque dédiée au traitement de l’hallux valgus

L’hallux valgus est la déformation de l’avant pied  la plus observée. Elle affecte particulièrement les femmes et les adultes au-dessus de 40 ans et se manifeste principalement par des douleurs du pied accompagné de difficultés pour se chausser.

Le but de cette étude est de rapporter les résultats des patients dont l’hallux valgus a été traité par chirurgie avec une plaque de type ScarfExtreme. Les données seront extraites du suivi du patient (une visite préopératoire et quatre visites sur un an après opération). Les données cliniques, les données liées à la chirurgie, les radiologies permettant d’évaluer la correction de la déformation par la chirurgie, ainsi que les questionnaires remplis par les patients et évaluant leurs symptômes, seront recueillis. 40 patients seront recrutés.

Services associés
La recherche autour du diabète

La fréquence du diabète ne cesse d’augmenter au Luxembourg, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. On estime à 6 % la proportion des personnes diabétiques au Luxembourg. La plupart des personnes sont atteintes d’un diabète de type 2 ( insulino résistance ), ce qui correspond à une mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme ou d’un diabète de type 1, caractérisé par un manque absolu d’insuline dans le sang.

L’équipe du service d’endocrinologie pédiatrique du CHL ( DECCP ), autour du Pr Carine de Beaufort, se consacre depuis de nombreuses années non seulement au suivi et à la prise en charge des enfants et adolescents avec un diabète, mais aussi à la recherche afin de mieux comprendre ses causes, mieux le contrôler et peut-être un jour contribuer à une guérison ou prévention de cette maladie. La reconnaissance du travail de l’équipe du DECCP dans le domaine des pathologies rares en gluco-régulation et en endocrinologie lui a valu, en 2018 la nomination comme partenaire ERNENDO, le réseau Européen pour les pathologies rares en endocrinologie.

Cette reconnaissance se base non seulement sur le travail clinique mais également sur le travail de recherche effectué par l’équipe. Ces recherches sont essentielles pour avancer au niveau de la clinique et améliorer le travail de tous les jours.

L’équipe explore plusieurs voies de recherche :

  • une évaluation continue de la prise en charge des enfants atteints d’un diabète au Luxembourg afin d’améliorer la prise en charge, la qualité des soins ( Registre SWEET ) ainsi que les résultats à long terme,
  • les nouvelles technologies pour améliorer et faci- liter le traitement lourd pour les familles et les jeunes 24h / 24, 7 jours / 7. Ceci inclut l’évaluation des pompes à insuline, des senseurs ( capteurs ) pour mesurer en continu le taux de glucose mais également le pancréas artificiel ( CamAps ),
  • la compréhension des causes du diabète,
  • l’évaluation des méthodes non invasives ( sans douleur ).

Evaluer la prise en charge existante

Une vision globale de la prise en charge du diabète - SWEET – Better control in Pediatric and adolescent diabetes : working to create centers of reference

Etude SWEET : « Registre européens pour les enfants et adolescents atteints de diabète »

  • Promoteur : Diabetes Center for Children and adolescent, Hannover
  • Investigateur national : Dr Carine de Beau- fort ( Service diabétologie-endocrinologie pédiatrique )
  • Registre – collecte de données

Depuis 2010, le service d’endocrinologie pédiatrique du CHL fait partie du consortium SWEET, qui a pour but d’évaluer la prise en charge des enfants atteints de diabète, et qui inclut des centres sur tous les continents. En donnant leur accord, les parents d’enfants atteints de diabète suivis au CHL autorisaient le recueil et la compilation de certaines des données médicales de leur enfant, tel que l’historique de sa maladie, ses antécédents, l’évolution de son équilibre métabolique ainsi que la nature de son traitement. Plus de 600 parents / enfants ont accepté de participer et les informations qu’ils ont communiquées ont rejoint celles de plus de 80.000 patients inclus dans le registre mondial. ( 3,4,5 ).

L’analyse de ces données a permis une meilleure compréhension des différentes formes de prise en charge du diabète en Europe et l’élaboration de recommandations, présentées aux autorités politiques par le comité directeur du projet, dont fait partie le Dr Michael Witsch du CHL, pour une amélioration de la qualité des soins et de la prise en charge. Le service national d’endocrinologie pédiatrique du CHL, a maintenu la reconnaissance « Centre de référence européen en diabétologie pédiatrique », une reconnaissance de la qualité des soins offerts ainsi que de l’implication sans faille de ses médecins et de l’équipe multidisciplinaire.


Pour travailler à des améliorations.

Utiliser de nouvelles technologies pour mieux maîtriser le diabète chez les jeunes enfants ?

Etude KidsAP : « Le pancréas artificiel chez les jeunes enfants atteints d’un diabète de type 1 ».

  • Promoteur : University Cambridge
  • Investigateurs nationaux : Pr Dr Carine de Beau- fort, Dr Schierloh ( Service diabétologie - endocri- nologie pédiatrique )
  • Etude clinique interventionnelle avec dispositif médical

Le Dr Schierloh a montré que l’on peut obtenir les mêmes valeurs de glucose avec un taux plus bas d’insuline, ce qui confirme que le système du ‘pancréas artificiel’ ressemble plus à la situation chez la personne sans diabète ( 6 ). L’équipe a continué les recherches dans le domaine de nouvelles technologies et le CHL est membre du consortium « KidsAP », projet européen financé par la Commission Européenne dans le cadre de son programme de recherche Horizon 2020 et coordonné par les hôpitaux universitaires de Cambridge.

Pour ce projet, le Dr de Beaufort, le Dr Schierloh et les infirmières de recherche Mmes M Fichelle et D Schaeffer ont proposé à leurs jeunes patients atteints d’un diabète et leur famille de vérifier si leur contrôle glycémique s’améliore avec l’utilisation d’un pancréas artificiel, une application sur un GSM dirigeant l’administration de l’insuline ( via la pompe à insuline ) en temps réel, basé sur des mesures de glucose en continu. La première étude pilote a déjà mis en évidence la faisabilité et l’impact énorme sur la qualité de vie ( 7,8 ). Les résultats de la 2ème étude sont en cours d’analyse, mais semblent bien confirmer l’étude pilote. Le dispositif médical a entretemps reçu le marquage CE, càd que l’on peut l’utiliser en Europe.


Comprendre la maladie

L’étiologie du diabète de type 1 reste une énigme et les traitements immunomodulants n’ont pas pu changer l’évolution.

L’équipe DECCP a participé à l’étude mondiale ( ToReduce IDDM in the Geneti- cally at Risk) . Cette étude a analysé une alimenta- tion sans lait de vache, les premiers 8 mois de vie, chez des personnes à haut risque génétique de développer un diabète. Après un minimum de 10 ans de suivi, on a pu conclure que le lait de vache n’était pas la cause du diabète ( 9 ). En collaboration avec l’équipe du LCSB ( Pr P. Wilmes ), Dr de Beaufort continue ses recherches sur les premières années de vie. Par l’étude COSMIC, on a vu que la colonisation précoce de notre intestin par des milliers de micro-organismes continue à jouer un rôle important ( 10 ).

Pour combiner les forces européennes, l’équipe de DECCP participe à INNODIA et INNODIA HARVEST, deux grands projets Européens ( www. INNODIA.org ), financés par IMI ( Europe - EFPIA private – public partnership ) et des fondations inter- nationales ( JDRF - Helmsley ). Toutes les personnes diagnostiquées avec un diabète de type 1 sont invitées à participer, ainsi que les membres de leur famille de moins de 45 ans. Des bilans exhaustifs standardisés sont faits pendant plusieurs années et les données sont centralisées. Grâce à l’analyses de ces données, on espère initier des traitements ciblés pour arrêter la destruction du pancréas.


Faciliter la recherche en pédiatrie avec des techniques non invasives

Des recherches en pédiatrie sont essentielles, mais des aspects éthiques spécifiques s’appliquent. Dès que des prélèvements sanguins sont nécessaires, des études sans bénéfice direct pour l’enfant sont compliquées. Néanmoins, il est très important d’étudier des phases spécifiques et uniques propres à l’enfant.
Dans ce cadre-là, les Drs Becker et de Beaufort ainsi que leurs partenaires luxembourgeois ont initié deux études afin d’étudier l’utilisation de prélèvements non invasifs ( càd salive, urine, cheveux ) au lieu des prélèvements de sang.

CHARM – Cholesterol in Hair Measurement

L’hypercholestérolémie familiale est une maladie génétique fréquente ( 1 / 250 ). Il s’agit d’une maladie vasculaire sans symptômes, jusqu’au moment où des complications graves au niveau du coeur / cerveau surviennent. Sans traitement, le risque d’un décès précoce est très élevé, mais avec un traitement débuté précocement ( on peut commencer à l’âge de 6 ans ), la durée de vie se normalise. En collaboration avec le Dr Appenzeller ( LIH ) et Dr Borde ( LNS ), Drs Becker et de Beaufort étudient si le cholestérol mesuré dans les cheveux pourrait identifier les enfants atteints d’une hyper-cholestérolémie. Des enfants avec et sans hyper-cholestérolémie sont invités à y participer. Lors d’une prise de sang déjà planifiée, les enfants sont invités à fournir un échantillon de sang supplémentaire et une mèche de cheveux.

Minipuberté

Tous les bébés ( entre 1 et 6 mois  présentent une « minipuberté », avec une sécrétion d’hormones sexuelles ( estradiol chez les petites filles et testos- térone chez les petits garçons ), comparable à la puberté. Même si le phénomène de minipuberté est connu depuis des décennies, on ne comprend pas pourquoi cette activation de l’axe gonadotrope se produit et pourquoi il y a des différences importantes de taux d’hormones sexuelles entre les bébés.

Dans sa revue de littérature, Dr Becker discute des rôles potentiels de ce phénomène ( 11 ). Une colla- boration avec le Dr Jäger ( LCSB ) et le Dr Gilson ( CHL ) a été mise en place pour étudier si les hormones sexuelles pourraient être mesurées dans les urines et/ou dans la salive. Le but est d’établir une méthodologie non invasive fiable pour mieux étudier la minipuberté afin de comprendre son rôle. Le recrutement est en cours.

Ce projet de recherche bénéficie d'un financement du Ministère de la Santé dans le cadre du « Programme de recherche clinique hospitalière au Luxembourg ».

Je suis diabétique de type 1, diagnostiqué depuis l’âge de 6 mois.

Le diabète, cela signifie que mon pancréas ne fabrique plus d’insuline, une hormone qui permet l’absorption du glucose dans le sang. Pour parer à ce manque, les diabétiques doivent s’injecter l’insuline, en fonction de leur taux de glycémie. Pendant longtemps, les injections se faisaient avec des piqûres. C’était le cas de mon frère, par exemple, qui a 8 ans de plus que moi. J’ai eu la chance de pouvoir utiliser une pompe, qui diffuse, régulièrement et automatiquement, de l’insuline dans mon sang.

En plus de ces injections régulières faites par la pompe, je dois mesurer mon taux de glycémie à plusieurs reprises dans une journée, pour voir si je dois m’injecter de l’insuline ou non. Cette mesure se fait normalement avec une sorte de stylet qui permet de piquer le bout du doigt et de mesurer le taux de glycémie dans la goutte de sang qui sort de la piqûre. C’est assez contraignant, surtout quand je suis à l’école. Je suis, du coup, très intéressée par les résultats de la recherche à laquelle je participe pour l’instant.

C’est une recherche sur des senseurs, qui se placent sur les bras, et qui mesurent, en continu, mon taux de glycémie. Mon médecin au CHL est en train d’étudier deux types de senseurs : les premiers, qui sont reliés directement à la pompe à insuline et qui peuvent soit directement arrêter les injonctions d’insuline quand mon taux de glycémie est trop bas, soit m’alerter quand il est trop haut, pour que j’active moi-même la pompe. Les seconds mesurent simplement le taux de glycémie et ne sont pas reliés à la pompe. En passant une sorte de lecteur devant le senseur, j’ai la mesure de glycémie et je sais si je dois agir ou non.

Je teste pour l’instant les premiers senseurs. Ils sont intéressants, mais peut-être un peu trop « automatiques » - ils mesurent et activent la pompe ou m’alertent en continu, même la nuit, ce qui me réveille parfois. Et chaque fois que je désactive la pompe du senseur, si je vais faire du sport par exemple, je dois resynchroniser l’ensemble, en utilisant la méthode classique de piqûre au bout du doigt.  Je vais voir si les autres senseurs me conviennent mieux. L’intérêt scientifique et technologique de la recherche ne fait pas de doute, bien sûr, et mon médecin m’a aussi dit que si on arrive à prouver que notre qualité de vie de diabétiques s’améliore avec les capteurs, on pourrait demander leur remboursement aux caisses de maladie. C’est important pour moi de participer à cette recherche, de contribuer à l’amélioration de mon suivi, du suivi des autres patients, de notre qualité de vie à tous.»

Evolution de la flore intestinale de la naissance à la petite enfance

Les troubles métaboliques affectent les comportements qui permettent aux cellules de se nourrir et de produire de l'énergie. L'un des troubles métabolique les plus connus est le diabète où le glucose (sucre) n’est pas absorbé/stocké correctement. Les enfants naissant avec un poids faible sont plus à risque de développer un diabète au cours de leur vie. Pour mieux comprendre le développement du diabète, cette étude cherche à identifier s'il existe des différences de flore intestinale (bactéries naturellement présentes dans les intestins) entre des nouveaux nés avec un faible poids et des nouveaux nés avec un poids standard. Elle vise par ailleurs à étudier l'impact de cette flore sur l'absorption et l'utilisation de l'énergie par le corps humain. Des échantillons (sang, selles, ...) seront prélevés sur 120 nouveaux nés et leur mère pendant une période de 5 ans. Les prédispositions génétiques au diabète seront aussi étudiées.


Etude du microbiome chez des patients avec un diabète de type 1

Il existerait une relation entre le microbiome (ensemble des bactéries présentes naturellement dans le tract intestinal) et  l’apparition de diabète de type 1. Certaines de ces bactéries sont communes et d’autres existent uniquement chez un nombre limité de personnes. Certaines bactéries protègent des maladies, d’autres en provoquent. Chez les enfants avec un diabète de type 1, il y aurait moins de bactéries et celles-ci seraient moins variées.

Le but de l’étude est de confirmer et de comprendre en quoi diffèrent les microbiomes des patients avec diabète type 1 et ceux des personnes non malades. L’étude consiste simplement à donner un prélèvement de selles.


Amélioration de l'équilibre glycémique chez les patients présentant un diabète de type 1

Le diabète de type 1 se caractérise par un défaut de production d'insuline, hormone essentielle à l'absorption du sucre sans lequel le corps ne peut survivre. Les patients affectés par ce diabète dépendent donc d’injections quotidiennes ou de pompes à insuline.

Le but de cette étude est d'évaluer une pompe à insuline qui mesure en continu le taux de sucre dans le sang (glycémie) et peut automatiser la délivrance de l'insuline en fonction des informations reçues. Le système pourrait aider de nombreux patients à éviter des élévations ou des chutes de leur glycémie dont ils n'auraient pas conscience.

Pour cette étude mise en œuvre dans plusieurs pays, 15 patients âgés de 6 à 12 ans avec un diabète de type 1, ainsi que leurs parents, seront invités à tester cette pompe au cours d'un séjour à l'hôpital et à la maison. Un second séjour avec un système classique mesurant uniquement la glycémie servira de comparatif.


Amélioration de l'équilibre glycémique chez les patients présentant un diabète de type 1

Cette étude est similaire à a précédente. Elle impliquera une quinzaine de patients âgés de plus de 12 ans à qui l’on proposera une utilisation et un suivi à domicile. L’impact du système sur la qualité de vie des jeunes patients sera évaluée


Evaluation de 2 systèmes de surveillance de la glycémie et leur impact sur la qualité de sommeil et de vie des enfants avec un diabète de type 1 et leurs parents

Chez l’enfant atteint d’un diabète de type 1, la qualité de vie et le sommeil peuvent être significativement altérés si la glycémie n’est pas contrôlée et gérée au quotidien. L’équilibre glycémique peut parfois être difficile à trouver.

Le  but de cette étude est d’évaluer l’impact de 2 systèmes de surveillance continue de la glycémie sur la qualité de vie et le sommeil des enfants avec un diabète de type 1 et leurs parents. Environ 40 patients seront recrutés qui consistera à tester les 2 systèmes de surveillance pendant 15 semaines (4 semaines chacun). Un moniteur de sommeil (sous forme de montre) devra être porté et un journal devra être tenu au quotidien par l’enfant et les parents. Au cours des 5 rendez-vous prévus, un contrôle glycémique et des questionnaires seront réalisés.


Une nouvelle approche pour améliorer la compréhension du diabète de type 1

Dans le diabète de type 1, les membres de la famille du patient partagent certains gènes qui peuvent les prédisposer à développer la maladie. Cette prédisposition peut être mesurée par la détection de l’augmentation des anticorps dans le sang (protéines produites par le système immunitaire qui attaquent les cellules du corps).

Le but de cette étude est de collecter des échantillons biologiques de patients récemment diagnostiqués et de leur entourage (mère, père, frères ou sœurs) pour identifier des marqueurs de la maladie et évaluer de nouvelles thérapies. Des prélèvements de sang pour tester gènes et anticorps, d’urine et de selles seront recueillis sur plus 3000 participants dans plusieurs pays européens. Les antécédents familiaux seront demandés et des questionnaires seront réalisés. Les patients seront suivis sur 2 ans après le diagnostic. Les membres de leur famille pourront, selon le nombre d’anticorps détectés dans leur sang répondre à un questionnaire annuel ou seront invités à une visite annuelle avec examens médicaux.


Effet de l’activité physique sur l’équilibre glycémique chez des patients avec un diabète de type 1

Dans le diabète de type 1, l’activité physique est un facteur majeur de déséquilibre glycémique (taux de sucre dans le sang anormal) qui s’accompagne d’un risque de forte augmentation ou de forte baisse de la glycémie. La peur de cette modification est un facteur limitant de la pratique sportive chez les patients avec un diabète de type 1. Il importe donc de pouvoir les conseiller efficacement.

L’objectif principal de l’étude est de montrer qu’une activité physique encadrée ne menace pas l’équilibre glycémique. Pour démontrer ce point, chaque participant portera un appareil mesurant en continu le taux de sucre dans le sang pendant 3 périodes d’une semaine : une semaine d’activité normale, une semaine de repos et une semaine avec des activités physiques imposées. Au total, plus de 20 centres en France, Belgique et à Luxembourg recruteront 100 participants.


Effet d'une molécule sur les risques vasculaires encourus par les patients soignés pour un diabète de type 2

Le diabète de type 2 est la conséquence d'un problème d'absorption et de stockage du sucre par les cellules. Les cellules ne répondent plus à l'insuline, hormone naturellement secrétée par le corps humain indiquant à la cellule de stocker le sucre. Le sucre reste alors dans le sang, provoquant des complications à long terme.

Le but de cette étude est d'évaluer les effets d'un médicament (canagliflozine) sur les risques cardiovasculaires, rénaux et circulatoires chez les patients avec un diabète de type 2. Cette étude européenne recrute 4500 patients (dont une dizaine à Luxembourg). Soit le médicament, soit un placebo (comprimé ne contenant que du sucre) seront distribués à deux groupes de patients distincts. Ni le patient, ni l'équipe réalisant l'étude ne connaitront le contenu du comprimé reçu. Le suivi inclut 40 visites sur 8 ans. Des données telles que la tension artérielle, le poids et les résultats des analyses d'urine et de sang seront récoltées.

Services associés
La recherche autour des allergies

Confronté à ce qu’il ressent comme une substance dangereuse, le système immunitaire d’une personne sensibilisée à un allergène déclenche une réaction parfois violente : l’allergie. La prévalence du nombre de personnes allergiques dans le monde a très fortement augmenté ces 20 dernières années et on estime que 25 à 30 % de la population des pays industrialisés est concernée par une maladie allergique, 4 à 8 % des enfants d’âge préscolaire par une allergie alimentaire.

Au CHL, l'équipe d'Immuno - Allergologie, en collaboration avec les chercheurs du Luxembourg Institute of Health, ne se contentent pas de diagnostiquer les allergies, mais cherchent aussi les moyens de les guérir. Ils développent leurs recherches dans deux directions :

Allergies au poisson et au poulet, aux crustacés et aux animaux

Projet « animal allergens »

Le service d’Immuno-Allergologie travaille depuis plusieurs années sur les allergènes aux animaux : identification d’allergènes cliniquement pertinents responsables de l’allergie croisée poisson-poulet, allergènes de crustacés, allergènes des épithélias d’animaux. Les allergènes d’animaux restent une thématique d’intérêt pour les chercheurs du LIH qui continuent à travailler sur les sérums de patients sélectionnés et phénotypés par les cliniciens du CHL.


Allergie à l’arachide et / ou au poisson

Etude APSIS : identification de peptides immunoréactifs provenant de sérums de patients avec allergie alimentaire à l’arachide ou au poisson

L’allergie à l’arachide est une allergie fréquente, sévère et persistante dont les chances de guérison naturelle sont faibles. Actuellement, nous ne disposons pas de moyen simple d’évaluer la sévérité de cette allergie chez un patient donné et seule la réalisation d’un test de provocation orale, nécessitant une hospitalisation et à risque de réaction grave, nous en donne un reflet. L’allergie au poisson, moins fréquente et moins difficile à gérer au quotidien, répond aux mêmes caractéristiques. Le premier objectif de cette étude est l’étude par spectrométrie de masse et tests d’activation des basophiles de peptides d’arachide et de poisson dans le sérum de patients allergiques au cours de tests de provocation par voie orale en comparaison à des sujets non allergiques. Le second objectif est d’étudier la digestion et l’absorption des allergènes d’arachide tout au long d’un test de provocation orale, en comparant les patients ayant présenté une réaction allergique et ceux n’ayant pas réagi. Une centaine de personnes ( allergiques et contrôles ) ont été inclus. L’étude est terminée et les publications sont en cours.


Allergie aux légumineuses et / ou à l’arachide

Etude PA : « plant allergens »

L’allergie alimentaire aux légumineuses est une allergie principalement croisée avec l’arachide mais pas toujours. Certains enfants développent au moment de la diversification alimentaire des réactions allergiques au petit pois et à la lentille, également au soja pour les plus fréquentes, sans allergie à l’arachide. Les légumineuses sont actuellement très à la mode, valorisées pour leurs qualités organoleptiques et nutritionnelles, d’autant plus qu’elles sont sans gluten et vegan. Elles sont de plus en plus retrouvées dans des aliments industriels et exposent les enfants à des réactions allergiques potentiellement sévères et difficiles à éviter. Nous avons souhaité étudier les allergènes des légumineuses du genre vigna qui commencent à être introduites sur le marché occidental. Nous avons sélectionné pour représenter cette famille le haricot niébé couramment consommé en Afrique et au Portugal. D’autres légumineuses vigna consommés plutôt en Asie ont été également étudiées, en particulier le haricot mungo. Nous avons identifié les allergènes du haricot niébé et les avons comparés avec ceux des autres légumineuses. Cinquante sérums d‘enfants allergiques aux légumineuses ont été étudiés et leur réactivité au haricot niébé ainsi que leur réactivité croisée avec les autres légumineuses classiques et l’arachide recherchée. Une alerte d’allergovigilance nous semble devoir être émise sur ces nouveaux aliments. La publication est en cours.


Allergie à la viande rouge

Morsures de tique et allergie à la viande – Projet IR-Gal

L’allergie alpha - Gal est une allergie aux viandes rouges et aux abats de mammifères. Les réactions sont plutôt atypiques et donc difficiles à diagnostiquer, car elles ne surviennent que plusieurs heures après l’ingestion de viande. Fait surprenant : la morsure de tique constitue un risque majeur de développer cette forme d’allergie, surtout pour les personnes ayant réagi à ces morsures par des réactions inflammatoires importantes. Des symptômes tels que les rougeurs cutanées, la détresse respira- toire, des réactions gastro - intestinales, voire des chocs anaphylactiques, peuvent alors résulter de la consommation de viande.

Le diagnostic de base se fait par des tests cutanés, des tests sanguins de quantification d’anticorps IgE spécifiques et d’activation cellulaire. L’étude en cours en collaboration avec le LIH a pour objectif de mieux comprendre les bases immunologiques de cette allergie, d’en améliorer le diagnostic et de suivre son développement au cours de régimes d’éviction de consommation de viande.

Efficacité de l’immunothérapie aux fruits à coque ou à l’arachide

Projet ORONUSS

L’arachide et les fruits à coque sont responsables d’allergies très graves, parfois mortelles. Les chances de guérison naturelle sont très faibles, obligeant les patients à suivre des régimes d’éviction très stricts et à se munir en permanence d’une trousse d’urgence avec stylo d’adrénaline auto injectable, ce qui a un impact durable sur leur qualité de vie et celle de leur entourage. L’immunothérapie consiste à ingérer des doses au départ minimes puis croissantes d’allergènes ( arachide ou autre fruit à coque ). Ces protocoles sont réalisés couramment en Europe pour l’arachide mais font encore débat. Dans le cas d’ORONUSS, il s’agit de valider un protocole d’immunothérapie orale à l’arachide et également aux autres fruits à coque et d’étudier leur efficacité à long terme, sur une durée totale de 5 ans. Ces protocoles, réalisés chez 99 patients, nécessitent un suivi médical rapproché et une coordination parfaite entre les familles et l’allergologue et sont très prometteurs. Une dose d’entretien apparait nécessaire pour envisager une tolérance à long terme.

Notre fils est allergique aux fruits à coque et à l’arachide.

C’est son médecin allergologue, qui, constatant l’allergie, nous a conseillé de nous adresser à un spécialiste du service immuno-allergologie du CHL. Les tests sanguins et cutanés, qui ont été faits à l’hôpital, ont confirmé l’allergie, à un degré très élevé. Ils ont aussi confirmé, au fil du temps, que l’allergie à certains fruits à coque avait disparu, ne laissant place qu’aux arachides. Il nous a alors été proposé de faire participer notre garçon à un projet de recherche en immunothérapie, avec l’objectif d’augmenter son seuil de tolérance à l’arachide. On partait de vraiment très loin, parce que son cas était défini comme « critique » : je me souviens par exemple que lors d’un mariage, il avait réagi physiquement à des cacahouètes qui trainaient sur une table, sans même en avoir mangé !

Avec l’immunothérapie, nous avons commencé à lui donner quotidiennement des doses infimes de cacahouètes, augmentées peu à peu afin d’habituer son corps. Mon mari et moi avons été très bien informés et formés à tout ce qui pourrait se passer dans le cadre de l’étude. Il était notamment très important de bien surveiller toutes les réactions physiques que notre fils pouvait avoir, des maux de ventre à l’apparition de plaques par exemple, pour être sûrs d’adapter les doses si nécessaire. Cela n'a pas été toujours simple, et nous avons eu quelques frayeurs, notamment lorsque notre petit a réagi trop fort à l'augmentation des doses. Mais, à force de patience et de volonté, grâce au soutien du Dr Morel et de son équipe, nous avons été tout content, un peu moins de deux ans plus tard, d'annoncer à notre médecin spécialiste que notre fils pouvait ingérer jusqu’à 6 cacahouètes par jour !! L’objectif serait d’arriver jusqu’à 16, il reste encore du chemin mais nous sommes sur la bonne voie !

La participation à ce projet, malgré les difficultés et les contraintes qu’elle a pu engendrer parfois, est très importante pour nous. Même si l’on parle de plus en plus des allergies alimentaires dans la presse et si le grand public est un peu plus sensibilisé, ce sont des maladies qui sont mal connues, et auquel les gens ne sont pas du tout attentifs s’ils n’y sont pas confrontés pour des raisons personnelles. Pour notre fils, c’est le quotidien qui change de manière radicale, si d’une allergie extrême à la cacahouète, il arrive à en manger plus d’une dizaine par jour. Il n’est plus obligé de surveiller son alimentation de manière aussi drastique, il peut plus facilement manger à la cantine, être invité chez des amis, goûter un gâteau d’anniversaire. C’est une autre vie.»

L'allergie est une réaction inflammatoire de l'organisme lors d’un contact avec une substance étrangère (allergène). Le risque majeur est un choc anaphylactique (une réaction allergique sévère, démesurée) qui représente un risque pour la vie.

Morsures de tique et allergie à la viande

L’allergie alpha-Gal est une allergie aux viandes rouges et aux abats de mammifères. Les réactions sont plutôt atypiques et donc difficiles à diagnostiquer, car elles ne surviennent que plusieurs heures après ingestion de viande. Fait surprenant : la morsure de tique constitute un risque majeur de développer cette forme d’allergie, surtout pour les personnes ayant réagi à ces morsures par des réactions inflammatoires importantes. Des symptômes tels que les rougeurs cutanées, la détresse respiratoire, des réactions gastro-intestinales, voire des chocs anaphylactiques, peuvent alors résulter de la consommation de viande. 

Le diagnostic de base se fait par des tests cutanés, des tests sanguins de quantification d’anticorps IgE spécifiques et d’activation cellulaire. L’étude en cours en collaboration avec le LIH a pour objectif de mieux comprendre les bases immunologiques de cette allergie, d’en améliorer le diagnostic et de suivre son développement au cours de régimes d’éviction de consommation de viande. 


Immunothérapie orale contre l’allergie à l’arachide et aux fruits à coque

L'allergie à l'arachide et aux fruits à coques occupe une place particulière dans les allergies alimentaires en raison de sa gravité, de sa fréquence, et du faible taux de guérison naturelle. Les sujets allergiques à l'arachide ou aux fruits à coque sont à risque de choc anaphylactique (réaction allergique sévère, susceptible d’entraîner le décès de la personne). Il est toutefois difficile d’éviter ces allergènes du fait de leur présence masquée dans de nombreux aliments préparés.

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la durée nécessaire pour qu’une immunothérapie orale permette une guérison durable de sujets allergiques à l’arachide et/ou aux fruits à coques. L’idée est de désensibiliser progressivement le patient en habituant son corps à la présence de l’allergène, par l’ingestion de doses infimes puis croissantes. Une visite de contrôle est organisée tous les 3 mois. Plusieurs tests de provocation orale (ingestion d’une dose plus forte) seront réalisés en milieu hospitalier avec un suivi médical tous les 6 mois La durée du suivi est de 5 ans minimum.


Evaluation de la sensibilisation aux protéines de pois chez les patients allergiques aux légumineuses et/ ou arachides

Les légumineuses telles que l’arachide, soja, pois, lentilles, pois chiches et lupin font partie des cinq classes de nourriture majoritairement responsables des réactions allergiques.

Le but de cette étude est d’évaluer le risque allergique d’une protéine de pois commerciale extraite du pois sec et utilisée comme ingrédient dans les viandes reconstituées. Un premier test de provocation orale (ingestion de viande avec protéine de pois) sera réalisé le premier jour sous surveillance. Un second test sera réalisé sans que le participant ni le médecin ne sache si la viande ingérée contient des protéines de pois ou non. Un prélèvement sanguin sera réalisé les 2 jours. Une vingtaine de patients seront intégrés à cette étude.


Application de l’immunologie des systèmes à la recherche de marqueurs personnalisés d’efficacité clinique

Les allergies engendrent une réaction du système immunitaire qui a comme propriété de protéger le corps humain contre toute agression. Les mécanismes de dérégulations du système immunitaire dans le cadre des allergies sont encore peu compris.

Le but de cette étude est de mieux comprendre pourquoi certaines personnes sont allergiques, et par quels mécanismes l’immunothérapie peut induire la tolérance à certains allergènes. Une quinzaine de patients allergiques au venin d’insecte ou au pollen seront recrutés. Des échantillons de sang et de selles seront prélevés pour des analyses en laboratoire. Les analyses auront pour but d’identifier de nouveaux facteurs associés à l’allergie. L’hyperactivation des cellules observées chez les patients allergiques et le microbiome intestinal (ensemble de bactéries présentes dans l’intestin) seront étudiés.

Services associés
La recherche autour du cancer

Le mot « cancer » est générique. Il recouvre plus de 200 types de maladies, différentes dans leur origine, leur développement et leur traitement, selon les cellules dans lesquelles elles sont apparues.

Le cancer, au Luxembourg, est la première cause de mortalité chez les hommes, la seconde chez les femmes. Lutter contre le cancer, c’est bien entendu prévenir et traiter la maladie, mais c’est aussi chercher de nouveaux traitements, plus efficaces, qui permettront de guérir un plus grand nombre de personnes en leur offrant une meilleure qualité de vie. Au Luxembourg, le Plan Cancer national, élaboré sous l’égide du Ministère de la Santé, cherche à fédérer l’ensemble des acteurs impliqués dont le CHL, autour de grands objectifs à atteindre.

Le CHL s’est traditionnellement impliqué dans la recherche sur le cancer, par l’engagement de plusieurs de ses médecins, non seulement spécialisés en cancérologie mais aussi dans d’autres disciplines, comme la pneumologie, la neurochirurgie, ou l’ORL. Comme pour le traitement et le suivi clinique du cancer, la recherche est souvent multidisciplinaire, impliquant plusieurs spécialités médicales et des approches différentes d’un même problème. A ce jour, les médecins du CHL participent :

  • À des projets de recherche fondamentale, soit par leur contribution à des collections d’échantillons de tumeurs cancéreuses, soit par leur participation aux travaux de recherche fondamentale menés au sein d’institutions partenaires comme le LIH ou le LCSB.
  • À des projets de recherche clinique, c'est - à - dire concernant des médicaments et des traitements expérimentaux.

Cancer du cerveau

Projet de médecine personnalisée des tumeurs cérébrales, collection d’échantillons.

Etude PRECISION PDX :

« Médecine personnalisée pour patients atteints de tumeur cérébrale : de la recherche fondamentale vers des modèles précliniques ».

  • Promoteur :Luxembourg Institute of Health( LIH ) – PI scientifique : Pr S. Niclou
  • Médecin investigateur : Pr Dr Hertel ( service national de neurochirurgie )
  • Etude clinique non interventionnelle – collecte de données, d’imageries et d’échantillons biologiques

Neurochirurgien au CHL, le Dr Frank Hertel et son équipe participent depuis plusieurs années à l’étude Precision - PDX ( anciennement appelée ADAPT – capacités d’adaptation des tumeurs cérébrales ), menée par le laboratoire NORLUX de Neuro - Oncologie du LIH. La collection d’échantillons permettra de développer, dans le futur, des modèles précliniques des tumeurs cérébrales uniques à chaque patient afin d’élaborer des traitements de façon personnalisée. Le Dr Hertel propose aux patients intéressés par le projet de conserver un échantillon de la tumeur enlevée lors de l’intervention chirurgicale qu’ils ont subie. Cet échantillon est ensuite analysé puis stocké dans les laboratoires du LIH. Depuis le début de l’étude, plus de 500 échantillons ont été recueillis, apportant aux chercheurs un matériel conséquent leur permettant analyse, comparaison et réflexion sur l’évolution des tumeurs cérébrales.


Cancer du cerveau

Etude BrainStorm :

« Plateforme de recherche clinique pour l’optimisation de la prise en charge thérapeutique des métastases cérébrales ».

  • Promoteur : Institut Jules Bordet, Belgique
  • Investigateur principal : Dr Duhem ( service d’hémato - oncologie )
  • Partenaire : Centre d’Investigation et d’Epidémiologie Clinique CIEC ( LIH )
  • Etude clinique interventionnelle – collecte d’échantillons biologiques

Dans cette étude, organisée au sein du réseau collaboratif Oncodistinct auquel le CHL appartient, les patients atteints d’un cancer métastatique ( migra- tion de cellules cancéreuses d’un cancer primitif vers d’autres organes ) sont invités à autoriser la collecte d’échantillons de tissu tumoral ainsi que de sang et de liquide cérébro-spinal. Les échantillons seront collectés au moment du début de la participation à l’étude, ainsi qu’au moment où une progression du cancer au niveau du système nerveux central ( cerveau et / ou moelle épinière ) est observée.

Le but de l’étude est de mieux comprendre les causes de l’apparition des métastases cérébrales et de permettre le développement des nouvelles stratégies de traitement.


Cancer du cerveau et du système nerveux

Etude INSITU :

« Spectroscopie et imagerie peropératoire dans le diagnostic rapide de tumeurs du système nerveux ».

  • Promoteur : CHL
  • Médecin investigateur : Pr Dr Hertel ( service national de neurochirurgie )
  • Etude clinique non interventionnelle – collecte d’échantillons biologiques

L’étude a pour but d’évaluer la précision diagnostique de technologies laser de pointe, comme la spectroscopie Raman ( RS ) et la tomographie par cohérence optique ( OCT ), dans le diagnostic de tumeurs en la comparant aux méthodes conventionnelles de diagnostic ( histopathologie, tomographie par ordinateur, etc. ). Les résultats de ce projet permettront d’établir une méthode de diagnostic claire de la tumeur, ce qui aidera à contrôler que son retrait soit complet pendant l'opération.

Ces nouvelles techniques pourraient, à terme, remplacer ou compléter l'IRM peropératoire et aideront le chirurgien à analyser directement les données sous le microscope chirurgical. Des échantillons de tissus de tumeurs du système nerveux ( cerveau, moelle épinière, nerfs périphériques ) prélevés pendant l'opération sont examinés à l'aide d'un nouveau dispositif robotisé ( SOLAIS System®, Synaptive, Canada ). D'autres résultats révéleront de nouvelles informations sur la composition de la tumeur au niveau des protéines. Cela pourrait améliorer le traitement post-chirurgical d'appoint personnalisé et combler le fossé entre l'épigénétique, l'histopathologie, l'imagerie et la biochimie.

Ce projet de recherche innovant, dans le cadre d'un partenariat de collaboration entre le Service national de neurochirurgie du CHL, le Interventional Neuroscience Group du LCSB, le LIH et le LNS, est financé par la Fondation luxembourgeoise contre le cancer.

Des chercheurs cliniques en neurochirurgie et en neuropathologie travaillent en étroite collaboration avec des informaticiens et des neuroscientifiques. Le projet, unique sous cette forme, permettra de nouvelles découvertes scientifiques dans le domaine de la recherche fondamentale ainsi que dans le domaine de la recherche translationnelle ( recherche préclinique traduite en développement clinique ) directement applicables en clinique.

Cancer du sein

Le projet E-dherence :

Évaluation de l’efficacité d’un nouvel outil électronique pour améliorer la compliance à l’hormonothérapie des patientes atteintes d’un cancer du sein.

  • Promoteur : LIH
  • Investigateur principal : Dr Caroline Duhem ( oncologue au CHL )
  • Partenaires : LIH, CHL, CHEM ( Centre Hospitalier Emile Mayrisch )

L’hormonothérapie orale représente le traitement standard du cancer du sein complètement réséqué. Toutefois, les patientes doivent recevoir ce traitement pendant une longue période ( environ 5 ans ou plus ), ce qui peut réduire la compliance du patient au traitement, réduisant son efficacité.

Le but de l’étude, en partenariat avec le LIH, est d’évaluer si l’utilisation d’un outil électronique peut améliorer la compliance des patientes à l’hormonothérapie. Pour ce faire, l’étude comparera deux groupes de patientes, un des groupes utilisera l’outil électronique ( pillulier synchronisé avec une application mobile ), tandis que l’autre groupe ne l’utilisera pas. L’affectation des patientes à l’un des groupes sera faite aléatoirement ( cette procédure est appelée randomisation ).


Cancer du poumon

Etude SPRING :

« Prolongement de la survie par la génomique rationnelle et innovante ».

  • Promoteur : WIN Consortium
  • Investigateur principal : Dr Guy Berchem ( oncologue au CHL )
  • Aire thérapeutique : cancer du poumon
  • Etude clinique interventionnelle internationale de phase I impliquant plusieurs médicaments

SPRING est le premier essai clinique mondial évaluant les bénéfices de l’association de 3 médicaments ciblés ( trithérapie ) chez des patients atteints d’un cancer du poumon avancé ou métastatique.

L’essai clinique, conçu et réalisé par le consortium international WIN “ Worldwide Innovative Network in Cancer Personalized Medicine ’’, a été réalisé dans 4 pays ( Etats - Unis, Israël, Espagne, Luxembourg ) et sur 5 sites cliniques, dont le CHL au Luxembourg qui a participé avec le support du Centre d’Investigation et d’Epidémiologie Clinique ( LIH ). La Fondation ARC* ( France ), membre et partenaire stratégique de WIN, soutient financièrement l’étude.

L’étude comporte deux parties : la première partie, une étude de sécurité de Phase I au cours de laquelle la dose de chacun des trois médicaments est établie. Dans le développement du médicament la phase I est la phase qui correspond à la première utilisation d’un nouveau traitement chez l’Homme.

La deuxième partie, une étude de phase II, qui évalue la tolérance et l’efficacité de la trithérapie. L’étude explore aussi l’utilité clinique du système de cartographie interventionnelle simplifiée ( Simplified Interventional Mapping System - SIMS ) dans le but de développer un outil prédictif capable d’accompagner la prescription de la trithérapie. SIMS est un nouvel algorithme élaboré par le Consortium WIN à partir des conclusions de l’essai WINTHER**.

La trithérapie évaluée associe 3 thérapies ciblées :

  • un inhibiteur de la tyrosine kinase, qui vise la croissance vasculaire de la tumeur ( sélectif des récepteurs VEGF ), axitinib ( Inlyta® ),
  • un inhibiteur des kinases dépendantes des cyclines 4 et 6 – impliquées dans la régulation du cycle cellulaire, le palbociclib ( Ibrance® ),
  • une immunothérapie, l’anticorps monoclonal avelumab ( Bavencio® ). Avelumab est un anti- corps dirigé contre PD - L1, permettant au système immunitaire de reconnaître les cellules tumorales et de les tuer.

Au CHL, deux patients ont été inclus sur les 15 au total dans l’étude. La première étape de SPRING est à présent achevée et la dose optimale à administrer pour la trithérapie a été déterminée. Les résultats de l’étude feront l’objet d’une publication scientifique.
(*) La Fondation ARC est une fondation française engagée dans la lutte contre le cancer
(**) : WINTHER est le premier essai clinique développé par le Consortium WIN


Cancer gastro-intestinal et cancer du cerveau

Etude Pilot-PFP :

« Etude pilote visant à étudier le Profil Fonctionnel Personnalisé Intégré ( PFP ) chez des patients atteints d’un cancer gastro-intestinal métastatique ( mGIC ) ou d’un glioblastome récurrent ( rGBM ) ».

  • Promoteur : Luxembourg Institute of Health ( LIH ) › Investigateur coordinateur et investigateur principal au CHL : Dr Guy Berchem ( oncologue au CHL )
  • Chercheur Investigateur : Yong - Jun Kwon, PhD ( LIH )
  • Partenaires : LIH, CHL, LNS ( Laboratoire National de Santé ), HRS ( Hôpitaux Robert Schuman) 

Etude clinique interventionnelle nationale sans implication médicamenteuse – de type « test compagnon » ( test diagnostique permettant de sélectionner les patients chez lesquels le traitement de thérapie ciblée est susceptible d’apporter un bénéfice ).
La mise en place de la recherche translationnelle, souvent décrite comme un parcours entre le laboratoire et le chevet du patient, est une étape nécessaire pour ouvrir la voie à une médecine de précision tenant compte du caractère unique de chaque patient.

Dans ce cadre, le CHL participe depuis juin 2019 à l’étude Pilot - PFP qui explore le Profil Fonctionnel Personnalisé Intégré chez des patients atteints d’un glioblastome récurrent ou d’un cancer métastatique gastro - intestinal. L’originalité du projet est la mise au point d’une plateforme de profilage des médicaments basée sur une culture en 3D des cellules cancéreuses dérivée de patients, appelée organoïde, qui peut récapituler la structure de la tumeur du patient.

La plateforme établit ainsi un profil de sensibilité – profil de réponse – aux différents médicaments testés et offre pour le médecin un support pour un choix plus grand de traitements possibles.

En élargissant la palette des traitements possibles, la plateforme PFP fournit des solutions de traite- ment personnalisé pour chaque patient.

La mise en place de l’étude au CHL est faite avec le support du CIEC ( LIH ). Depuis le démarrage de l’étude au CHL, 12 patients ( sur un total de 30 attendus ) ont participé à l’étude.


Tumeurs solides :

Évaluation d’un médicament dans le traitement d’un cancer porteur d’une mutation génétique.

  • Promoteur : BSMO ( Société belge d’oncologie médicale )
  • Investigateur principal au CHL : Dr Guy Berchem ( oncologue au CHL )
  • Partenaires : CHL, LIH ( CIEC )
  • Etude clinique interventionnelle de phase II

Des mutations génétiques ont été dépistées dans les cellules de plusieurs cancers et cela a conduit au développement des nouveaux traitements appelés traitements ciblés. L’Afatinib est un de ces traitements qui est capable d’inhiber les cellules cancé- reuses porteuses de mutations dans les gènes EGFR, HER - 2 et HER-3, en bloquant le développement du cancer.

En collaboration avec la société belge d’oncologie médicale ( BSMO ), le Dr Berchem, oncologue au CHL, participe à une étude dont le but est l’évaluation de l’efficacité de l’Afatinib pour le traitement des patients atteints d’un cancer présentant une mutation du gène EGFR, HER - 2 ou HER - 3 et dont le cancer s’est détérioré après au moins un traite- ment antérieur. Dans le cadre de l’étude, tous les patients seront traités par l’Afatinib. Si le cancer se détériore pendant le traitement par l’Afatinib, le patient aura alors la possibilité d’ajouter la chimiothérapie au traitement.


Cancer du sang et de la moelle osseuse

Évaluation de la tolérance et de l’efficacité de l’association d’un nouveau traitement ciblé à la chimiothérapie standard.

  • Promoteur : HOVON
  • Investigateur principal au CHL :
  • Dr Laurent Plawny ( oncologue au CHL )
  • Partenaires : CHL, LIH ( CIEC )
  • Etude clinique interventionnelle de phase III

La leucémie myéloïde aiguë affecte les cellules de la moelle osseuse qui forment normalement les cellules du sang. Les cellules leucémiques ne sont pas capables de se différencier en cellules matures du sang et ont la capacité de proliférer de manière incontrôlée.

Les syndromes myélodysplasiques sont un ensemble des maladies de la moelle osseuse caractérisées par la production insuffisante de cellules sanguines matures. Les cellules immatures produites ne fonctionnent pas correctement.

Les syndromes myélodysplasiques ainsi que la leucémie myéloïde aiguë peuvent exprimer des mutations génétiques, notamment les mutations des gènes IDH - 1 et IDH - 2 chez 20 % des patients qui pourraient bénéficier d’un traitement ciblé.

En collaboration avec la fondation Hovon, le Dr Plawny, hématologue au CHL, participe à une étude clinique dont le but est d’évaluer si l’adjonction d’un médicament ciblé contre les mutations des gènes IDH - 1 et IDH - 2 ( Ivosidenib ou Enasidenib ) à la chimiothérapie standard améliorerait le résultat du traitement actuel. Les patients sont distribués dans les deux groupes aléatoirement. Tous les patients participants recevront la chimiothérapie standard et, soit le médicament ciblé, soit le placebo ( comprimé qui ne contient aucun médicament ). Comme pour toutes les études cliniques, les patients acceptant de participer reçoivent toutes les informations nécessaires, signent un consentement éclairé et peuvent décider de se retirer de l’étude à tout moment.

Je suis patient du CHL, j'ai un cancer des poumons, identifié il y a cinq ans.

La forme de ce cancer est paraît-il très rare, seulement 2% de la population en est affectée. Il a d'ailleurs fallu plusieurs mois avant qu'un cancérologue ne fasse le bon diagnostic. Je suis venu au CHL sur les recommandations d'une amie, après avoir consulté mon pneumologue, qui ne savait pas trop comment traiter ma maladie. 

Dans les premiers mois, nous avons essayé la chimiothérapie mais les résultats n'étaient pas concluants. Mon cancérologue m'a proposé alors de rentrer dans un protocole d'études, c'est-à-dire de prendre un médicament encore en phase de « test », non encore commercialisé. Les effets secondaires étaient très forts, j'avais des maux d'estomac, j'étais très fatigué, et le traitement a cessé d’agir après plusieurs cycles.  Au bout d'une année, mon médecin m'a proposé un autre traitement, toujours en phase « test ». 

Je le suis depuis trois ans et demi, les effets négatifs sont moins importants, même s'il y a en bien sûr toujours un peu, et ça fonctionne bien. Je mène une vie « normale », je fais du sport, de la course à pied et du vélo, je vais plutôt bien, il paraît même que la maladie régresse. C'est bien sûr contraignant, je dois prendre 8 cachets par jour, qui me sont fournis directement par le CHL, toutes les 4 semaines. Toutes les 6 semaines, je fais un IRM et un body scan, examens prévus dans le protocole, et mon médecin surveille de très près les évolutions de la maladie. Il m'a dit dernièrement qu'il n'aurait jamais imaginé que je puisse aller aussi bien, qu'il n'en espérait pas tant et que si j'étais venu le voir il y a 6 ans, il n'aurait rien pu faire pour moi. Je me souviens d'ailleurs que l'une des premières fois où je l'ai vu, il m'a souhaité « bonne chance ». 

Pour moi, entrer dans un protocole de recherche, c'était un peu une dernière chance. Quand on est dans ma situation, quand la maladie vous touche, on met du temps à comprendre, à accepter. Puis on se raccroche à toutes les possibilités pour aller mieux. J'ai même regardé quels traitements existaient dans d'autres pays, mais pour l'instant, je ne vois pas la nécessité d'aller essayer autre chose. Le traitement que je suis, c'est pour la vie, en tout cas, aussi longtemps qu'il porte des résultats et que le laboratoire en dispose. 

Au Luxembourg, je sais qu'il y a une autre personne qui a la même maladie que moi et qui suit le même traitement. Je ne la connais pas. 

Ce matin, j'ai couru, j'ai fait 7 kilomètres.»

CANCER DE LA PROSTATE

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Il peut se métastaser (croissance du cancer à distance de la prostate après migration des cellules cancéreuses par voie sanguine) dans les os. La survie des patients atteints de ces métastases est alors significativement impactée (80% de décès dans les 5 ans).

  • Registre d’observation du traitement du cancer de la prostate avancé

Le registre a pour but de documenter la prise en charge médicale de ce cancer en recueillant des informations liées à l'utilisation des traitements standards ou de routine. L’évolution de la maladie sera documentée au travers du suivi médical et des examens cliniques. Le patient Il complètera ces informations par sa vision du cancer de la prostate, de son état de santé général et de son bien-être. Un total d'environ 3000 patients participera à cette étude en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

  • Evaluation d'un médicament au Radium 223 injecté dans le traitement du cancer de la prostate avec métastases osseuses

Le but de cette étude est d'observer les résultats à court et long terme d'un traitement au Radium 223, médicament injecté dans le sang et agissant spécifiquement sur les cellules tumorales présentes dans les os. Ce traitement standard est déjà disponible sur le marché.  Plus de 1000 patients aux Etats-Unis et en Europe seront inclus dans l’étude. La sécurité, la tolérance au médicament, le taux de rechute et de survie des patients seront évalués jusqu'à 7 ans après la dernière administration du Radium 223.


CANCER DU CERVEAU

  • Les capacités d'adaptation et de développement des tumeurs cérébrales

Le glioblastome est la tumeur maligne du cerveau la plus agressive et mortelle (espérance de vie d’environ 15 mois). Cette tumeur peut être composée de différentes cellules dont des cellules souches. Ces cellules souches cancéreuses donnent naissance à toutes les cellules présentes dans la tumeur. Il est donc important de comprendre leur fonctionnement pour éviter la progression fulgurante et les rechutes de ces tumeurs.

Le but de l’étude est d’évaluer la diversité des cellules qui peuvent composer un glioblastome ainsi que leur capacité d’adaptation et de développement. Les patients avec une intervention chirurgicale programmée dans le cadre du traitement de la tumeur seront invités à participer à l’étude. Leurs antécédents médicaux et les informations du dossier médical (images, traitements, état de santé après intervention) seront récupérés. Des échantillons de tumeur et de sang seront prélevés et analysés en laboratoire (composition des molécules et gènes de la tumeur).

  • Comparaison de la prise de Temozolomide de façon prolongée à un schéma « arrêt-reprise » chez les patients atteints d’un glioblastome 

Le glioblastome est une tumeur cérébrale qui touche le système nerveux central (cerveau). Son traitement initial est une chirurgie suivie d’une radiothérapie du cerveau associée à la prise de Temozolomide. Un traitement adjuvant pendant 6 mois complète le traitement initial pour prévenir un risque de réapparition de la maladie.

L’objectif principal de cette étude est de savoir si l’administration prolongée du Temozolomide après 6 mois de traitement permet d’améliorer la survie sans récidive. Les patients participants seront soit intégrés au groupe bénéficiant du Temozolomide en prolongement soit traités de manière standard. 60 patients seront inclus et suivis durant 2 ans.


CANCER DE LA MOELLE OSSEUSE

  • Evaluation de l’association du « Daratumumab » chez le patient atteint d’un myélome multiple admissible pour une greffe

Le myélome multiple se développe dans la moelle osseuse. Il touche certains globules blancs et perturbe la fonction de la moelle osseuse en entrainant la destruction de l’os. Certains patients atteints de myélome multiple peuvent entrevoir une autogreffe (le donneur et le receveur sont la même personne), et sont alors traités via l’association de 3 médicaments est fréquente (Velcade, Thalidomide et Dexaméthasone aussi appelé « VTD »)

Le but de l’étude est de déterminer l’efficacité et la tolérance d’un médicament appelé « daratumumab » lorsqu’il est donné en même temps que l’association « VTD ». Les patients inclus seront répartis dans deux groupe au hasard : l’un recevra le médicament, l’autre un placebo. Environ 1080 patients seront recrutés en France, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg et la durée totale de participation pourra atteindre 6 ans.

  • Registre du syndrome myélodysplasique

La moelle osseuse est l'organe au sein duquel sont fabriqués les globules (rouges et blancs) et les plaquettes. Elle peut être affectée par le syndrome myélodysplasique qui est une maladie de la moelle osseuse aboutissant à la production de cellules sanguines anormales et à une insuffisance des cellules normales (globules rouges, globules blancs ou plaquettes). Pour traiter cette maladie, du lénalidomide, Revlimid® peut être prescrit pour soulager une anémie (manque de globules rouges ou d'hémoglobine dans le sang) et diminuer le besoin de transfusions sanguines.

L’objectif de cette étude est de recueillir des données supplémentaires sur le lénalidomide pour en évaluer la non-toxicité. Environ 1 800 patients à travers l’Europe seront inclus dans le registre.

  • Comparaison de traitements chez des patients atteints de myélome multiple.

La multiplication de cellule anormales appelées plasmocytes dans la moelle osseuse entraine une maladie appelée myélome. Les cellules malignes prennent peu à peu la place des autres cellules sanguines normalement présentes. Le traitement standard de ce myélome multiple est divisé en 4 phases comprenant chimiothérapies avec prélèvement de cellules souches et greffe suivi d’un traitement de maintenance.

L’objectif de l'étude est de vérifier si l’adjonction de nouveaux médicaments à la place de la greffe en phase 3, peut être bénéfique pour le patient. De plus, l’étude analysera si 2 cures supplémentaires de chimiothérapie après la phase 3 permettent de mieux éradiquer la maladie. 1500 patients devraient être inclus en l’Europe recevront leur traitement après tirage au sort à 2 reprises (phase 3 : greffe ou nouveau médicaments – phase 4 : cure supplémentaire de chimiothérapie ou aucun traitement de consolidation). Des échantillons de sang et de moelle osseuse pourront être prélevés au cours du suivi, et des questionnaires évaluant la qualité de vie seront complétés.


CANCER DU SANG

  • Tolérance et efficacité de l'association d’un nouveau médicament à une chimiothérapie standard chez le patient atteint d’une leucémie myéloïde aiguë

Une leucémie entraine la présence dans la moelle osseuse de cellules leucémiques qui empêchent la formation normale du sang. En fonction du nombre de cellules leucémiques présentes dans la moelle osseuse, on parlera de leucémie myéloïde aiguë (LMA) ou de myélodysplasie à haut risque (AREB). Sans traitement, ces maladies sont mortelles à courte échéance.

L’objectif de l’étude et de vérifier si l'adjonction d'une nouvelle médication à la chimiothérapie standard améliorerait le résultat thérapeutique. Les patients seront suivis pendant 6 ans.

  • Evaluation de l’association du « lénalidomide » à la chimiothérapie de base et en traitement de suivi chez le patient atteint d’une leucémie myéloïde aiguë

La leucémie myéloïde aiguë est un cancer du sang et de la moelle osseuse touchant les cellules, qui n’assurent plus leurs fonctions normales et empêchent la formation normale du sang. Le traitement habituel de cette leucémie se fait par 2 cures de chimiothérapie intensive.

L’objectif primaire de l’étude est de vérifier si l’association du lénalidomide  à la chimiothérapie intensive permet d’améliorer le résultat du traitement actuel. Un des seconds objectifs de l’étude est d’étudier si la continuation de prise du « lénalidomide » après une chimiothérapie améliore le résultat du traitement. Les 860 patients inclus sur l’Europe seront tirés au sort pour être séparés en 2 groupes (avec médicament ou avec placebo). Les patients seront suivis pendant 5 ans.


CANCER DU SEIN

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins au niveau européen, représentant plus d’un cancer sur 4 chez la femme. Il résulte principalement de modifications au niveau de nos gènes qui conduisent les cellules à fonctionner de manière incorrecte. L’ensemble des modifications existantes ne sont toutefois actuellement pas connues. L’incidence du cancer du sein ne cesse d’augmenter dans le monde. En 2011, le Luxembourg présentait un taux supérieur de cancer du sein comparé à la moyenne des pays européens.

  • Collection d’échantillons biologiques de sang, de tissu mammaire et de tissu tumoral

Dans cette étude, les patientes suspectées de présenter un cancer du sein seront invitées à autoriser la collecte d’un échantillon de sang et de tissu. La collecte complétée de données relatives aux antécédents médicaux a pour but d’aider la recherche fondamentale à déterminer les causes de développement du cancer du sein, ou éventuellement, à évaluer de nouveaux traitements expérimentaux. Les échantillons sont stockés à la biobanque de Luxembourg pour une période indéterminée.

  • Comprendre les aberrations moléculaires du cancer du sein métastatique

Le cancer du sein prend naissance au niveau du sein (cancer primaire), peut y réapparaitre (récidive locale), ou se propager à d’autres organes (métastatique). « AURORA » est un programme de recherche visant à comprendre les caractéristiques moléculaires du cancer du sein récurrent ou métastatique. Pour les patients acceptant de participer à ce programme, des données démographiques (âge, sexe, poids), cliniques (diagnostic du cancer du sein, traitement, progression de la maladie) et des échantillons biologiques (sang, tissu) seront collectés. Les échantillons seront utilisés pour rechercher des modifications génétiques qui permettraient de comprendre l’apparition du cancer du sein. Ce programme de recherche inclura 1300 patients en Europe.

  • Association de médicaments pour traiter le cancer du sein

Cette étude évaluera la sécurité globale, la tolérabilité et l’efficacité clinique de la combinaison de deux médicaments (ribociclib et létrozole) chez des hommes et des femmes ménopausées atteints d’un cancer du sein avancé  et n’ayant pas reçu de traitement hormonal antérieur. Au total, environ 3 000 patients seront inclus pour recevoir le traitement.  


ANEMIE 

  • Registre de l’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)

L'hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est une maladie rare et dégénérative qui affecte le sang et les organes vitaux suite à une destruction prématurée des globules rouges. Au départ, elle entraine des symptômes et des complications minimes (coloration des urines par exemple) qui peuvent ensuite se traduire par des troubles graves (leucémie, cancer du sang, accident vasculaire cérébral).

Le registre a pour but de comprendre comment les patients gèrent la maladie au quotidien, comment ils sont suivis et traités, et quelles sont l’innocuité et l’efficacité du traitement standard (eculizumab). L’évolution du patient sera documentée par les données extraites du dossier médical et par l’intermédiaire de questionnaires recueillant des informations sur leur santé et leur état général. Les participants seront des enfants âgés de moins de 17 ans suivis sur une période de 5 ans.


CANCER DU POUMON

Le cancer du poumon ne cesse de prendre de l’ampleur au cours des dernières années. En 2012, ce cancer présentait une augmentation de 13% parmi tous les nouveaux cancers. Le plus fréquent (80 à 85%) des cancers du poumon est le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC). Ce terme, choisi parce que les cellules observées au microscope dans la tumeur ne sont pas petites (en comparaison avec d’autres cancers), regroupe différents types de cancers du poumon. Il peut apparaitre n’importe où dans les tissus qui tapissent les voies aériennes des poumons et peut se métastaser après migration des cellules cancéreuses, développant ainsi un cancer à distance du poumon.

  • Evaluation d’un médicament, utilisé seul ou en association, dans le traitement d’un cancer du poumon non à petites cellules métastatique

L’étude a pour objectif d’évaluer un médicament expérimental (médicament non commercialisé, l’INC280), pour le traitement du cancer à petites cellules métastasé. Elle est menée en 2 phases. La première permettra de définir la dose d’utilisation du nouveau médicament en association  avec l’Erlotinib, médicament habituellement prescrit. La deuxième aura pour but d’analyser l’efficacité du médicament par tirage au sort des patients dans 3 groupes (INC280 seul, INC280 avec Erlotinib ou chimiothérapie). Dans cette étude, le patient et le médecin connaîtront le médicament prescrit. La durée de l’étude dépendra de la réaction de chaque patient. Des échantillons de sang, d’urine et de tumeur seront prélevés et le suivi clinique et l’activité électrique du cœur (ECG) seront documentés. 135 patients  provenant de 50 centres seront inclus à l’étude.

  • Étude sur les biomarqueurs des patients atteints de cancer des poumons non à petites cellules, adénocarcinome

Cette étude est organisée pour approfondir les connaissances sur la maladie et sur sa réponse au traitement habituel (Vargatef®). Elle recrutera des patients traitées par du Vargatef® associé à du docétaxel. Les données démographiques (sexe, age…), les antécédents médicaux, la progression de la maladie et tous les effets secondaires seront documentés. Les données issues des prélèvements sanguins et tumoraux réalisés dans le cadre du suivi médical seront aussi récoltées pour des analyses en laboratoire (mutation génétique, marqueurs de la maladie). L’étude inclura au moins 300 patients en Europe.

  • Comparaison de deux traitements chez les patients souffrant d'un cancer du poumon non à petites cellules avancé

L’objectif de cette étude est de comparer et d’évaluer l’efficacité de deux médicaments différents auprès de patients atteints d’un CPNPC avec une modification spécifique d’une protéine. Les patients recevront soit  le brigatinib (nouveau traitement potentiel, encore expérimental), soit le crizotinib (médicament approuvé et déjà prescrit). Le patient et le médecin connaîtront le médicament administré. L’étude inclura environ 270 patients dans 150 centres dans le monde, pendant 5 ans. Les données seront extraites des différents tests réalisés au cours du suivi médical (électrocardiogramme, biopsie de la tumeur, tests sanguins, questionnaire évaluant la qualité de vie).

  • Evaluation de la dose efficace, de la sécurité et de la tolérance d’un nouveau traitement dans le cadre du cancer du poumon non à petites cellules.

L’objectif de cette étude est de définir la dose recommandée, la sécurité, la tolérance et l’efficacité d’un médicament expérimental chez les patients qui sont atteints d’un type spécifique de CPNPC. Elle est menée en 3 phases : évaluation de la dose recommandée – évaluation de la sécurité et tolérance – utilisation en tant que traitement sur un cancer qui s’aggrave. Une biopsie tumorale fraîche sera réalisée avant le premier traitement avec le médicament à l’étude afin d’étudier les changements dans les gènes de la tumeur au cours de l’étude. L’étude est prévue pour une durée de 24 mois et concernera 130 patients issus de divers centres.

  • Traitement du cancer du poumon chez les non-fumeurs

Les non-fumeurs peuvent aussi être touché par un cancer du poumon, on parle alors de cancer broncho-pulmonaire. L’apparition de ce type de cancer peut être la conséquence d’une mutation de gènes entraînant des modifications du fonctionnement des cellules, qui peuvent alors se multiplier de manière anarchique et développer des tumeurs. Pour la majorité des patients, les gènes en cause ne sont cependant pas encore connus.

L’étude a pour but de découvrir ces mutations génétiques encore inconnues. Chaque patient participant autorisera l’analyse détaillée, en laboratoire, de la tumeur et d’échantillons de sang et le recueil de données médicales, concernant l’apparition et l’évolution clinique de la maladie, le traitement suivi et son effet.

  • Collection d’échantillons biologiques

Le cancer du poumon est un des cancers le plus fréquent. Il est de mauvais pronostic. Il est donc important de développer un test diagnostique efficace pour le traiter au plus vite.

L’objectif de cette étude est d’établir la collection d’échantillons biologiques (sang, urines, salives, petites quantité de tissus prélevé lors de la biopsie,…) la plus importante possible. Ces échantillons pourront servir à la recherche fondamentale notamment sur l’identification précoce ou les causes du cancer du poumon. Les échantillons seront conservés dans une bioanque. Pour compléter les données, les participants seront contactés au besoin tous les six mois après la biopsie ou le traitement du cancer du poumon pendant les cinq premières années.


CANCER DE LA THYROIDE

  • Évaluation des bénéfices et des risques d’un médicament prescrit pour traiter le cancer de la thyroïde médullaire avancé / métastatique

Le cancer de la thyroïde médullaire avancé / métastatique (CMT) est une forme peu commune de cancer de la thyroïde (5 à 8% des cancers de la thyroïde). C’est un cancer de type neuroendocrine car il prend son origine dans les cellules neuroendocrines de la thyroide (cellule qui sécrète normalement une hormone appelé calcitonine).

Cette étude est menée pour confirmer, le rapport bénéfices-risques du vandétanib (CAPRELSA™) 300 mg, chez les patients atteint d’un cancer de la thyroïde médullaire avancé et traité avec ce médicament. Les données issues du suivi médical, du traitement, les effets secondaires, et une analyse en laboratoire de la tumeur seront analysées. Chaque patient sera suivi pendant 14 mois. Le projet implique 6 pays et 30 sites en Europe dans le but de recruter 80 patients.


CANCER DE LA PEAU

  • Evaluation d’un médicament dans le traitement d’un mélanome de stade III ou IV

Le mélanome est un cancer de la peau qui apparaît dans les mélanocytes (cellule de la peau), qui fabriquent le pigment appelé « mélanine ». Le risque de développer un mélanome invasif a considérablement augmenté et la mortalité globale due au mélanome continue de croître.

Cette étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité d’un médicament expérimental, le nivolumab dans le traitement d’un mélanome de stade III (inopérable) ou de stade IV (avancé). Le nivolumab est un anticorps étudié pour déterminer s’il permet au système immunitaire de l’organisme d’agir contre les cellules tumorales. La participation à l’étude durera de 24 à 36 mois. Des visites de suivi visant à surveiller l’éventuelle présence d’effets secondaires ou de bénéfices potentiels seront effectuées tous les 3 mois. 1 800 patients seront recrutés sur 29 pays d’Europe.


CANCER COLORECTAL

Le cancer colorectal touche le côlon (gros intestin) et le rectum. Les cellules cancéreuses se multiplient pour former une tumeur dans l’intestin, et si elle n’est pas traitée, la tumeur peut s’étendre à d’autres parties du corps, notamment au foie ou aux poumons. On parle alors de cancer avancé, de stade IV, ou de cancer colorectal métastatique (CCRm). Au Luxembourg, c’est le cancer le plus souvent diagnostiqué avec 200 nouveaux cas par an, touchant aussi bien les hommes que les femmes.

  • Découverte de nouvelles cibles thérapeutiques pour le cancer colorectal

Dans le cancer du colon, le taux de protéines (appelées cytokines) produites par le système immunitaire (système de défense du corps humain) et assurant la communication entre les cellules du corps augmente largement.

Le but de cette étude est de mieux comprendre le parcours de ces cytokines, leurs interactions avec d'autres cellules et leur rôle dans le développement du cancer. L'étude permettra probablement d'identifier d’autres marqueurs/protéines ayant un rôle dans ce cancer, ce qui pourrait aider à son diagnostic et son traitement.

Des échantillons de sang, de selles, d’urine et de tissu (si une intervention chirurgicale est prévue) seront prélevés tous les 6 mois pendant 3 années auprès de centaines de patients.

  • Sécurité et efficacité d’un médicament dans le cancer colorectal métastatique

L'étude a pour objectif de confirmer la sûreté et l’efficacité du médicament « régorafénib » dans le traitement du cancer du colon, à partir des données du dossier médical et d’un suivi régulier des patients. Leur qualité de vie sera aussi évaluée. L’étude est mondiale et 3 000 devraient y participer. 


CANCER DU REIN

  • Efficacité et innocuité d’un médicament comme traitement adjuvant chez les patients atteints de carcinome des cellules rénales après néphrectomie

Le cancer du rein est souvent découvert fortuitement. Il est généralement résistant à la chimiothérapie classique et à la radiothérapie. La chirurgie reste ainsi le traitement de référence. Après traitement chirurgical, de minuscules cellules tumorales peuvent cependant persister et donner naissance à une nouvelle tumeur, raison pour laquelle les chercheurs essaient de développer des thérapies ciblées pour limiter ce risque.

L’objectif de cette étude clinique consiste à déterminer si un médicament, le « pazopanib », permet de prévenir ou de retarder la réapparition d’une tumeur des cellules rénales après traitement chirurgical. Les patients participant recevront soit le « pazopanib » soit un placebo (comprimé qui ne contient aucun médicament). Des données sur les effets du médicament et sur l’état de santé du patient seront recueillies. L’étude est mondiale et environ 1500 cents patients adultes devraient être recrutés.

Services associés
Le blog cancer du sein

Le blog cancer du sein

Ce blog est le fruit de discussions 
et d’échanges entre différentes professions soignantes et médicales. Il se veut être un lieu dédié à l’information et à l’échange autour du cancer du sein.

Objectifs : 

  • Vous informer sur le cancer du sein (recherche, actualités, informations traitements et examens, trucs et astuces ...)
  • Vous donner la possibilité d’échanger avec différents professionnels de la santé sur des thématiques qui vous tiennent à cœur
  • Vous offrir un espace où poser vos questions et obtenir des réponses pertinentes et professionnelles
( équipe du Blog : Infirmières / Oncologues / Psychologues / Diététicienne / Radiologues)

A qui s'adresse ce blog?

Il s’adresse à toute personne désireuse (patiente, famille, proche, professionnel de santé) d’obtenir des informations sur le cancer du sein au Luxembourg. 
Il se veut aussi être un lieu d’échange direct avec les professionnelles de santé et les acteurs impliqués dans la prise en charge des patientes et de leurs entourages.

Que contient ce blog?

Le blog contient de nombreuses rubriques, alimentées d'articles en lien avec les différentes étapes et domaines de prise en charge du cancer du sein au Luxembourg :

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Vous y trouverez également un agenda avec les manifestations, conférences, séminaires et portes ouvertes pouvant vous intéresser.

Ce qui nous tient à coeur

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Services associés
Rapport annuel 2016

Rapport annuel 2016

Le rapport annuel 2016 témoigne de l’attractivité, du dynamisme et de la bonne santé du CHL. En tant qu’établissement public, le CHL se met au service de la population vivant et travaillant au Luxembourg en lui assurant des soins d’une excellente qualité.

Focus 2016

L’année 2016 a notamment été marquée par le projet « Nouveau Bâtiment Centre». Lancé officiellement en décembre 2015, le concours de planification a permis de sélectionner, en septembre 2016, le groupement en charge de la réalisation du futur bâtiment. Ensemble avec les équipes internes du CHL, le groupement lauréat «4bund Planungsgemeinschaft» a ensuite procédé à l’élaboration d’un avant-projet sommaire (APS) lequel sera  finalisé pour automne 2017. Les démarches d’autorisation pourront dès lors débuter. Le début des travaux est prévu pour  fin 2018 après l’obtention de l’accord du Conseil de gouvernement. S’en suit le vote d’une loi de  financement qui doit également être approuvée.

La préparation de l’informatisation du dossier patient (DPI) a été poursuivie en 2016 dans le cadre d’une approche commune CHL et CHEM. En juillet 2016, la procédure de sélection de prestataire a été officiellement lancée sur la base d’un cahier de charges commun élaboré par les professionnels médicaux, soignants et informatiques. Après la  finalisation de cette procédure de choix en juillet 2017  commencera la période de déploiement de la solution retenue. Cette période estimée de trois ans pour en arriver l’informatisation complète des deux hôpitaux.

Le CHL s’engage depuis longtemps dans une démarche continue d’amélioration de la qualité de ses services rendus. La décision de s’évaluer par rapport aux standards JCI (Joint Commission International) en vue d’une accréditation en 2018 permet au CHL de se concentrer sur les sujets les plus sensibles pour rendre l’hôpital plus sûr et mieux organisé. De par la révision des standards et des visites d’évaluation tous les trois ans, le choix d’être accrédité engage le CHL à une recherche permanente de la qualité, de la sécurité et une amélioration continue.

CHL Kriibszentrum

2016 a vu une intensification des efforts du CHL dans sa lutte contre le cancer. Tenant compte de l’augmentation importante et constante de l’activité (nombre de patients, nombre de chimiothérapies dispensées quotidiennement, nombre de journées d’hospitalisation), la direction du CHL a revu l’organisation du service d’hémato-oncologie. Elle a ainsi planifié le renforcement de l’équipe médicale, validé la mise à disposition de 20 lits d'hospitalisation en plus dans trois unités spécialisées en cancérologie et préparé le déménagement de l’unité technique de chimiothérapie dans un espace qui permettra d’accueillir simultanément 14 patients en traitement. Ce nouvel hôpital de jour oncologique, qui a ouvert ses portes en janvier 2017, permet quotidiennement à 70 à 100 patients atteints de cancer de venir suivre leur traitement de chimiothérapie, en quelques heures, sans être hospitalisés. Cette unité technique de chimiothérapie n’est toutefois que la partie émergée de l’iceberg que représente la prise en charge inter- et pluridisciplinaire d’un patient atteint de cancer au CHL. 

Reconnaissances internationales

Que ce soit à travers une élection à une société scientifique, un prix honorifique ou une publication prestigieuse, plusieurs collaborateurs du CHL ont été au devant de la scène durant l’année 2016.

Citons à titre d’exemple, la nomination du Dr Axel Urhausen en tant que « médecin du sport de l’année », celle du Prof. Dr Romain Seil à la présidence de l’ESSKA et du Dr Juan Azagra en tant que membre d’honneur de l’Association Française de Chirurgie ou encore la nomination de Dr Marc Remacle à la présidence de la société française de Phoniatrie et des Dr Martine Goergen et Dr Paul Philippe à la prestigieuse Académie Nationale de Chirurgie Française. 

Quelques chiffres clés

En 2016, 167 827 personnes ont recouru aux services du CHL, soit 5 % de plus qu’en 2015. 41 706 passages ont été enregistrés dans nos urgences adultes, soit 29% de plus par rapport à l’année précédente. Depuis le 1er janvier 2016, le CHL assure la moitié des gardes adultes de la région Centre. Cette augmentation est allée de pair avec une réorganisation des processus et une adaptation des flux liés.

Les urgences pédiatriques ont été sollicitées lors de 41 943 passages, soit 18% de plus que l’année précédente. Cet afflux a pu être géré en collaboration avec la maison médicale pédiatrique sur le site gérée par la Société luxembourgeoise de pédiatrie.

Le CHL est aussi un acteur socio-économique important au Luxembourg (11e employeur). En 2016, le CHL a employé 2190 collaborateurs (2015 : 2146). Les effectifs ont ainsi légèrement augmenté pour répondre à la hausse de l’activité hospitalière.

En cohérence avec les années précédentes, le CHL affiche en 2016 une bonne santé financière qui contribue à consolider et à développer ses activités. Les comptes annuels présentent un bénéfice de 3,34 M€, alors que l’offre médicale a été étendue et les investissements dans les équipements et dans les infrastructures se sont poursuivis.

Un jour au CHL

Pour mieux concevoir l’activité réelle d’un hôpital comme le CHL, le rapport annuel 2016 met en évidence quelques chiffres clés représentant l’activité moyenne de l’hôpital sur un jour (activité moyenne les jours de semaine, avec garde). Ainsi en 2016, le CHL a par exemple assuré 198 passages aux urgences adultes et 115 passages aux urgences pédiatriques sur une journée. 11 000 analyses ont été réalisées au laboratoire, 840 actes d’imagerie ont été effectués et 55 passages au bloc opératoire ont été assurés. D’un point de vue logistique, 2 tonnes de linge ont été lavées et 330m3 d’eau ont été consommées sur une journée. En ce qui concerne la pharmacie, plus de 14 700 unités de médicaments ont été dispensées dans les différents services d’hospitalisation du CHL chaque jour.

Le rapport annuel est à votre disposition ci-dessous et aux réceptions du CHL.

Dessine-moi ton diabète!

Dessine-moi ton diabète!

A l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète, notre équipe du service d'Endocrinologie-Diabétologie Pédiatrique a souhaité se mobiliser activement au sein du Centre Hospitalier du Luxembourg afin de sensibiliser un maximum de personnes au diabète de l’enfant et de l’adolescent.

Pour ce faire, elle a sollicité l’aide de nos patients afin de mettre en avant leurs plus beaux chefs d’œuvre en lien avec le diabète.

L'exposition "Dessine-moi ton diabète!" vous invite à voyager à travers leur imagination afin de découvrir cette maladie sous un nouveau jour.

Vous pouvez venir découvrir cette exposition dès aujourd'hui au niveau de la passerelle entre la KannerKlinik et la Maternité du CHL

Un grand merci à tous les artistes participants!!

L’équipe DECCP
(Diabetes Endocrinology Care Clinique Pediatrique)

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